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La police des rennes tome 4 sur 5
EAN : 9791022611183
432 pages
Editions Métailié (11/03/2021)
3.42/5   197 notes
Résumé :
Ruoššabáhkat, « chaleur russe », c’est comme ça qu’on appelait ce vent-là. Ruoššabáhkat, c’est un peu l’histoire de la vie de Piera, éleveur de rennes sami dans la vallée de Pasvik, sur les rives de l’océan Arctique. Mystérieuse langue de terre qui s’écoule le long de la rivière frontière, entre Norvège et Russie. Deux mondes s’y sont affrontés dans la guerre, maintenant ils s’observent, s’épient. La frontière ? Une invention d’humains. Des rennes norvégiens passent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 197 notes
C'est en Norvège, à Kirkenes qu'officie désormais Klemet, affublé d'un coéquipier finlandais, Nina ayant quitté la police des rennes. Autre pays, autre ville, mêmes problèmes. Frontalière de la Russie, la région se heurte à des problèmes de voisinage. Les rennes ne connaissent pas les frontières et vont allègrement brouter le lichen russe tandis que les chiens errants russes attaquent les troupeaux côté norvégien. La vallée de Pasvik pourrait devenir le théâtre d'un incident diplomatique d'envergure. Car si les bêtes font fi des frontières créées par les hommes, il en va de même pour les Sami qui aimeraient profiter des pâturages russes comme le faisaient leurs aïeux, avant que les guerres ne dessinent ses lignes imaginaires. C'est le cas de Piera Kyrö dont quarante bêtes sont passées à l'est, poussées par un instinct ancestral qui les fait rechercher le lichen blanc, celui-là même dont rêve Piera pour ses rennes. Alors qu'un député suédois et sami aimerait réunir en une même assemblée samis scandinaves et russes, de l'autre côté de la frontière on voit une opportunité d'organiser des trafics et de s'enrichir. Pour Klemet, la tâche est rude. Il s'agit de récupérer les rennes, de se débarrasser des chiens et de ne pas froisser les sensibilités. Et si son coéquipier lui est insupportable, il peut à nouveau compter sur Nina qui, à sa grande surprise, a intégré le Commissariat des gardes-frontières.

Curieuse enquête qui se déroule de nos jours sous Poutine mais n'aurait pas paru anachronique au temps de la guerre froide. Même défiance, même fibre patriotique, mêmes chicaneries bureaucratiques, mêmes soupçons d'espionnage.
Une ambiance de méfiance, donc, des deux côtés de la frontière et la description d'une Russie peu attrayante, grise, polluée, pauvre et désespérée où règnent corruption et violence. Et un peuple sami à l'agonie, laminé par le communisme peu enclin à laisser pervertir l'homo sovieticus par des velléités d'indépendance culturelle. Ils ont pourtant survécu au goulag, aux kolkhozes, à la chute de l'URSS même s'ils se sont aculturés…
Après la déception de la montagne rouge, Les chiens de Pasvik est un excellent tome, très documenté, très instructif. le suspense n'est pas haletant mais les descriptions des paysages de la toundra russe sont magnifiques et on ne se lasse pas des questionnements de Klemet sur son identité sami ni de ses interactions problématiques avec Nina.
On espère qu'Olivier Truc n'en a pas fini avec la police des rennes et ses deux héros.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Métaillé.
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Morges, Canton de Vaud, Suisse.
Festival des Livres sur les Quais.
Dimanche 5 septembre sous un soleil étincelant.

Derrière la table de dédicaces, Olivier Truc observe amusé les lecteurs qui passent, des livres plein les mains et des sourires plein les yeux.
Comme la place est libre, je ne peux m'empêcher d'aller lui dire toute ma reconnaissance pour le dernier lapon, livre lu il y a plus de six ans, vrai coup de coeur dont la simple évocation m'entraîne instantanément à des milliers de kilomètres, dans le bleu foncé de l'immensité du ciel du Nord, au coeur de cette nature sauvage et silencieuse qui m'attire tant : le pays des Samis.

C'est avec la même émotion, la même délectation que j'ai entamé Les chiens de Pasvik et que je me suis replongée aux côtés de Klemet dans ce coin reculé du monde, où le froid règne en maître et où les hommes tentent tant bien que mal de faire oublier la grande Histoire pour collaborer au quotidien. A la frontière russo-norvégienne, nombreux sont les points d'ombres qui pourraient faire surgir les susceptibilités et renforcer les querelles passées.

L'immense point de fort de ce roman, c'est l'écriture descriptive d'Olivier Truc. Il est maître dans l'art de me faire ressentir, depuis mon fauteuil, les odeurs, les couleurs, les saveurs, les émerveillements, les frissons du Grand Nord. Par ses recherches, il porte à ma connaissance la vie et les coutumes des Samis, éleveurs de rennes, et me les rend si attachants et si proches. Il m'enseigne avec aisance la complexité géo-politique de cette terre ballotée entre trois pays, la Norvège, la Russie et la Finlande. Il aime ce coin de bout de monde et ses habitants et me donne très envie d'envisager un prochain voyage autour de la Rivière Pasvik.

Pour cela, j'ai aimé passionnément ce roman.

L'histoire par contre m'a un peu embrouillée. C'est qu'elle est dense ! Trop dense pour moi. Lorsqu'une meute de chiens sauvages vient semer le bazar dans la recherche de l'identité sami d'un policier, qu'un ancien vétérinaire russe lorgne sur des terres sauvages pour s'enrichir, qu'un ancêtre disparu mystérieusement mêle sa vie à celle d'un homme dont le chien de sa fille a disparu lui aussi... Je m'embrouille... Vous aussi ?

Je referme ce roman, heureuse d'avoir pu me replonger dans l'ambiance mystique de ce coin de terre sacrée et espère avoir la chance de recroiser Olivier Truc lors d'un prochain festival pour lui demander s'il veut bien m'initier encore aux trésors de cette culture et de cette terre des Samis.
Il le fait si bien !
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Kirkenes : nord de la Norvège à deux pas de la Russie. C'est l'hiver et le soleil ne fait que de courtes apparitions. Klemet est toujours dans la police des rennes, Nina fait partie maintenant de la police des frontières. Ils se retrouvent dans ce territoire perdu, dans une enquête qui mêle des rennes passeurs de frontière, des chiens sauvages, des éleveurs Sami, des mafieux russes et j'en oublie.
Comme toujours avec Olivier Truc, ce livre est très documenté. Les descriptions sont précises, imagées, on est transporté dans ces paysages froids et inhospitaliers, mais dont il nous fait partager la beauté.
J'ai beaucoup aimé aussi la galerie de personnages, en plus des deux héros principaux. de l'éleveur Sami dont la famille a perdu ses terres au moment de l'établissement de la frontière avec la Russie et dont le rêve est de les retrouver, au mafieux russe secrètement animé par le désir de rendre hommage aux anciens combattants de la seconde guerre mondiale, encore enfouis dans le sol de la toundra russe, en passant par le garde-frontière russe qui va tout risquer pour retrouver le chien de sa fille, tous sont aux prises avec leurs démons. La vie n'est pas facile dans ce coin perdu et il est difficile de garder espoir.
C'est aussi l'occasion pour l'auteur de reprendre les thèmes qui lui sont chers, la culture Sami, illustré par les hésitations de Klemet, policier Sami qui voudrait retrouver la « marque » de sa famille (marque qui autorise à élever des rennes), les problèmes créés par les frontières pour ce peuple qui est lapon, et non russe norvégien ou finlandais, l'avidité de certains qui n'hésitent pas à mettre en péril l'équilibre de l'élevage pour l'attrait de l'argent.
L'auteur fait dans ce tome une incursion en Russie qu'il nous dépeint corrompue, polluée, opposée à tout particularisme ethnique : le roman se passe aujourd'hui, mais l'atmosphère y est toujours aussi glaçante qu'au temps du communisme, et le froid n'en est pas le seul responsable.
Un livre instructif, dont l'enquête apparaît presque secondaire, tant il aborde de sujets, nous fait partager la vie de personnages attachants, nuancés et que l'on retrouve pour certains avec toujours autant de plaisir. Merci aux éditions Métailié pour avoir permis ces retrouvailles avec un auteur que j'apprécie énormément #LesChiensdePasvik #NetGalleyFrance
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Olivier Truc lâche les chiens.

Entre la Norvège, la Finlande et la Russie, il nous entraîne dans une virée à travers les étendues glacées et infinies de ces territoires où (sur)vivent le peuple sami, et les éleveurs de rennes. Et une meute de chiens sauvages aussi.

L'auteur français nous avait déjà plongé dans cet univers étrange, à travers les histoires de sa police des rennes. En voici le quatrième épisode, après le dernier Lapon en 2012 qui avait particulièrement marqué les esprits, le détroit du loup en 2014, et La montagne rouge en 2016.

Cinq ans après, une éternité, il nous emmène à nouveau dans un voyage particulièrement dépaysant.

Si les précédents romans de la série étaient singuliers, Les chiens de Pasvik est encore plus atypique. Bien ancré dans le quotidien de la vie de ces contrées hostiles. C'est simple, il m'est même difficile de coller l'étiquette de roman noir sur cette histoire.

Pas de meurtre, l'enquête nous immerge jusqu'au cou dans le quotidien des personnages, notre police des rennes investigue au coeur de ses prérogatives.

Des troupeaux de cervidés font fi des frontières imaginaires des hommes, et passent de la Norvège à la Russie. Dans l'autre sens, des chiens russes potentiellement enragés sèment la pagaille dans les cheptels animaliers, et dans les esprits des humains. On frise l'incident diplomatique.

Attendez-vous à vivre dans un autre monde, à travers ces 425 pages. Très loin de l'environnement que l'on connaît ici, très loin aussi de nos préoccupations quotidiennes. Celles des habitants de ces terres glacées sont souvent aux antipodes des nôtres, même si on se rend vite compte que la politique et les dégâts perpétrés par l'homme sur la nature sont des sujets majeurs là-bas aussi.

La France a connu des horreurs avec ses voisins, par le passé. Mais les relations ont bien changé. Dans ce coin reculé, les rapports sont moins clairs.

L'URSS est morte, la Russie, en pleine déliquescence, ne ressemble plus à grand-chose. La Norvège, la Finlande et la Suède n'ont toujours pas réglé le statut et le sort du peuple sami, dans cette Laponie qui gomme toutes les frontières qu'on tente de rendre immuables.

Du coup, ces relations restent tendues, la méfiance et le patriotisme continuent à engendrer une paranoïa de tous les instants. Parfois, dans ce récit pourtant bien actuel, on pourrait se croire encore en pleine guerre froide.

Le roman d'Olivier Truc est à double détente. Autant un récit très documenté qu'une aventure dépaysante, aussi instructif qu'imagé.

Les descriptions des paysages et de la vie de ce grand Nord sont presque hypnotiques. L'exploration des sentiments et des interactions entre les personnages servent pourtant tout autant l'ambiance « exotique ».

L'écrivain raconte la vie de tous les jours, même s'il est question de faits qui rendent la situation tendue entre les peuples et les États, entre les individus. Des circonstances qui tournent à l'imbroglio. Il faut d'ailleurs de la concentration pour bien suivre ce qu'il se passe.

N'attendez pas du rythme dans la narration. Encore plus qu'avec les précédents livres, il faut lâcher prise et accepter de se perdre dans cette histoire. le temps de trouver ses marques. Un livre à lire à la cadence de la vie laponne, en prenant le temps.

Une atmosphère particulière, limite langoureuse, où la place des traditions, même au XXIème siècle, est encore particulièrement forte. Dans un monde qui change, c'est là aussi l'un des enjeux majeurs du roman, faire prendre conscience combien le passé et cette tradition sont autant une richesse qu'une douleur.

L'auteur a choisi de multiplier les personnages. Il n'est pas seulement question de nos deux acolytes de la police des rennes. Il faut s'accrocher, les apprivoiser, se laisser prendre par leurs jeux et enjeux. Pour découvrir qu'ils sont profondément humains, à leurs manières, avec des caractères tout en nuances.

Les chiens de Pasvik est un roman différent, par sa capacité à nous faire vivre le quotidien en trois dimensions des femmes et des hommes vivants dans ces contrées inhospitalières. Une virée dans les grands espaces, et dans un milieu si loin du nôtre.

La planète est la même, les grandes préoccupations également, mais Olivier Truc nous fait vivre une aventure humaine unique, toujours au plus près de la vérité. Un roman assez envoûtant si on accepte de prendre le temps.
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Le Pasvik du titre n'est pas un être humain qui posséderait des chiens… Non, Pasvik, c'est une réserve naturelle, à cheval sur la Norvège et la Russie.

C'est aussi le nom de la rivière qui sépare la Norvège, la Finlande et la Russie, en pleine Laponie, dans le Nord !

Ah, cette foutue frontière… Lorsque les rennes la franchissent, c'est l'incident diplomatique, comme si des animaux pouvaient connaître une invention humaine, qui n'a de sens que pour nous (et encore, les frontières bougent au gré des conflits).

Ensuite, ce sont des chiens errants, en provenance de Russie, qui franchissent la frontière. Ils sont soupçonnés d'être porteurs de la rage et les voilà entrés en Norvège. My god, on a déclenché des guerres pour moins que ça. Il va falloir faire preuve de diplomatie, car les relations entre les deux pays sont plus tendues que la corde d'un string.

Le Grand Nord, le froid polaire, les rennes, la culture Sami, les policiers Klemet et Nina, de la culture, de la politique, les us et coutumes, les jours faibles en lumière, la Laponie, la Russie, les vieilles querelles, rancoeurs,…

Bref, j'étais contente de retrouver ce qui m'avait enchanté dans les trois précédents romans, me délectant à l'avance du fait que j'irais me coucher moins bête après cette lecture.

Et effectivement, j'ai appris des choses sur la politique, sur les corruptions, ordinaires ou grandes, j'ai remis à jour mes connaissances sur la culture Sami, l'élevage des rennes, la difficulté qu'a le peuple Sami pour survivre, puisqu'ils ont de moins en moins de pâturages pour leurs bêtes.

Malheureusement, il faut attendre près de la moitié du roman pour que cela commence à bouger et que l'enquête débute vraiment. Klemet et Nina ne font plus équipe, Klemet semble encore plus paumé qu'avant, comme s'il n'était pas réellement là.

De plus, l'auteur se répète souvent, notamment avec Klemet et ses problèmes d'ombre, sur le fait que dans le tome précédent, Nina, sa collègue, l'avait surprise en train de se mesurer le crâne… La répétition, ce n'est pas bon.

Les personnages qui gravitent autour de Klemet et de Nina sont bien campés, sans manichéisme, avec de la profondeur, des contradictions, des blessures profondes et hormis le vrai méchant, ses sbires pouvaient être touchants. Oui, un comble, mais c'est ce que j'apprécie dans les personnages.

Ce polar du Nord (bien qu'écrit par un Français) est comme tous les polars nordiques : il prend son temps. En fait, l'enquête policière ne commencera qu'après une bonne moitié du récit et ne sera pas tout à fait conventionnelle.

D'ailleurs, cette enquête n'est là que pour permettre à l'auteur de parler de géopolitique, de politique, de l'Histoire entre les pays du Grand Nord, de la Russie, des problèmes des éleveurs Sami, du communisme et de quelques-unes de ses dérives, des territoires qui ont appartenu un jour, aux Samis et où leurs rennes broutaient, avant qu'on ne les foute plus loin, comme s'ils n'étaient que des fétus de paille qui dérangeaient.

Les conflits, la collaboration avec les Allemands, les traités, les vainqueurs, ont retracé les frontières, sans prendre en compte les gens qui vivaient sur ces territoires.

La Guerre Froide est terminée depuis longtemps, mais dans ce roman, dans ces territoires, des remugles en provenance de l'Histoire s'échappent encore et toujours. Durant ma lecture, j'ai souvent eu l'impression d'être toujours dans cette période, tant ça y puait.

Un polar nordique qui s'attache plus à la politique, aux différentes populations, à la cohabitation difficile entre tous ces peuples, de culture Sami, à la difficulté de vivre de l'élevage des rennes, sur la recherche de son identité, sur le patriotisme exacerbé, sur le fait qu'une partie du peuple russe vit dans la pauvreté, tout en continuant de porter son pays aux nues.

C'est très documenté, très approfondi, les paysages sont bien décrits, on ressent bien le froid et le fait que tout le monde se retrouve le cul entre deux chaises, dans ces confins glacés où le soleil est soit ultra-présent ou soit au minimum syndical.

Malgré tout cela, la première partie a été assez longue à lire et contrairement aux précédents romans, ce ne fut pas le coup de coeur, sans doute dû au fait que Klemet et Nina n'enquêtent plus ensemble et qu'ils m'ont semblé un peu pâlots, comme effacé, dans ce roman.

Cela ne m'empêchera pas de lire la suite, si suite il y a un jour…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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critiques presse (2)
LaPresse
20 juillet 2021
Aux confins de la Norvège, là où le soleil se couche aux alentours de 14 h en plein mois de février, sous une température « d’à peine - 21 degrés », le policier sami Klemet Nango surveille la frontière russe, car ces contrées sont plus mouvementées qu’on pourrait le croire…
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
06 avril 2021
Les Chiens de Pasvik”, quatrième épisode de sa série policière où l’on retrouve les enquêteurs Klemet et Nina, vient de paraître. Une plongée fascinante dans la culture sami.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Dimanche 9 février.
Lever du soleil : 7 h 59. Coucher du soleil : 14 h 30.
6 h 31 d’ensoleillement.
Vaggatem, vallée de Pasvik (Norvège). 11 heures.
Les hurlements cessèrent. Pour reprendre, plus lancinants encore. Déchirés, hachés. Éteints enfin. Klemet frissonna, essayant de ne rien montrer. Que ce connard de Jaakoppi Kujala ne l’aperçoive pas. Pour la troisième fois depuis qu’il avait arrêté son scooter des neiges, Klemet pouvait les entendre. Ils n’étaient pas loin, hors de portée tout de même. Il ne connaissait que trop bien ce grondement languissant qui se répercutait dans ses oreilles. Cela faisait partie des rares échos, avec les récits de son oncle Nils-Ante, qui pouvaient lui serrer les tripes. Un tel hurlement valait dix histoires fantastiques. Un hurlement qui racontait tout le cheminement du monde, franchissait les montagnes et les steppes, rapportait les souffrances et les espoirs, la lutte sans fin, la fatalité du vivant, les âmes sous les montagnes.
Quand de telles pensées lui traversaient l’esprit, Klemet se disait qu’il exagérait. Mais au hurlement suivant, ses tripes ne mentaient pas.
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Il se souvenait de ces livres édités par l’Institut de biologie raciale, que les suédois avaient ouvert en 1922. Des livres illustrés de planches, bons Suédois, mauvais Tatares, bons Suédois, mauvais Juifs, bons Suédois, mauvais Lapons, bons Suédois, mauvais Gitans. Avec des colonnes de chiffres de tous les angles du crâne, bonnes mesures, mauvaises mesures. Oui, il avait glissé, oui il s’était perdu à comparer ses mesures avec ces colonnes de chiffres.
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Le vent du nord qui soufflait de l’océan Arctique avait vidé les rues de Teriberka, à part ces deux femmes qui marchaient, courbées, portant des sacs en plastique ballottés par les bourrasques. Elles avançaient à petits pas, luttant, s’arrêtant quelques instants, avant de reprendre leur chemin. C’était la première fois qu’Oleg mettait les pieds dans ce gros village des bords de la mer de Barents. Et la dernière, espérait-il.
Le crépi des façades de la plupart des maisons s’écaillait comme une lèpre, dévoilant les lamelles de bois en diagonale, fragile structure qui tenait par miracle face aux bourrasques.
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Un tel hurlement valait dix histoires fantastiques. Un hurlement qui racontait tout le cheminement du monde, franchissait les montagnes et les steppes, rapportait les souffrances et les espoirs, la lutte sans fin, la fatalité du vivant, les âmes sous les montagnes.

(Metailié, p.15)
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Derrière l'ennemi le plus inattendu, le plus repoussant, il pouvait y avoir l'homme qui partageait la dernière richesse dont il disposait, sa chaleur.
P 98
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