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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais beaucoup aimé La lumière du Détroit (2001)  et j'ai lu L'arbre du Voyageur (2003) d'une seule traite avec beaucoup de plaisir.
Le roman débute ainsi : « Lorsque nos parents tendrement unis quittèrent ce monde à quelques jours d'intervalle, mon frère aîné n'était pas à mes côtés ».

Le jeune narrateur au prénom anonyme part à la recherche de Yûji, son aîné de neuf ans. Il n'a plus de nouvelles de lui depuis l'âge de 10 ans mais ce dernier l'a marqué à jamais. Il arrive à Tokyo gigantesque mégalopole effrayante et se présente au dernier domicile connu de Yûji. Celui-ci est absent depuis des mois. le cadet emménage dans son appartement. Il fait connaissance avec ses deux dernières petites amies, Hisumi qu'il trouve très jolie et la suivante, Atsuko. Il se rend également au Jardin d'Éden situé sur la terrasse du dernier étage d'un immeuble vertigineux. Il fait la connaissance de Yasuda son collègue jardinier qui vénérait littéralement Yûji. Yasuda lui parle des étranges convictions de l'aîné à l'ombre de l'arbre des voyageurs. « Ce nom vient d'une particularité : l'eau s'accumule dans cette partie (…) Les voyageurs assoiffés coupent la tige à cet endroit et se désaltèrent avec l'eau qu'elle contient (…) ce genre d'arbuste atteint facilement 10 mètres de haut. »
On suit avec intérêt et inquiétude l'enquête du narrateur, un jeune provincial timide et maladroit. le cadet tend à suivre les pas de son frère, à se fondre avec lui, à goûter aux mêmes fruits. Mais le grand frère s'échappe toujours à mesure qu'il croit le cerner. Ce frère fantôme, mystique, marginal et peut-être dangereux a toujours voulu vivre en dehors des normes quitte à faire souffrir sa famille avec cruauté. Aux discours des petites amies et du collègue se joignent les souvenirs du petit frère. Ils surgissent soudain au milieu de l'enquête par petites touches, constituées de gestes étranges et de phrases inquiétantes. On a bien sûr très envie de savoir si l'aîné est mort ou encore vivant. Et on voudrait également que le petit frère s'émancipe au plus vite de son ombre envahissante.
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Enfant silencieux et fugueur, Yûji a toujours considéré son frère comme un étranger, blessant cruellement cet enfant de 9 ans son cadet qui l'observait de loin, plein d'admiration. Et dès qu'il a été en âge de quitter la maison, Yûji est parti pour Tokyo, ne revenant que de loin en loin, surtout pour réclamer de l'argent à sa mère. Mais aujourd'hui, ses parents sont morts et son frère se lance à sa recherche. Après 10 ans sans avoir vu son aîné, le cadet arrive à Tokyo sur les traces d'un frère qui a quitté la place depuis des mois. Installé dans son appartement, rencontrant ses amis et ses petites amies, il apprend à connaître cet inconnu, à la fois aimé et craint, et peut-être à se connaître lui-même.

Yûji, absent, fantasmé, dont l'ombre continue d'étouffer son jeune frère qui n'a pas pu se construire, blessé depuis sa toute petite enfance par l'indifférence, le mépris et la cruauté de son aîné. D'où sa quête éperdue dans les rues de la tentaculaire Tokyo, à la recherche de son insaisissable frère. En côtoyant ses amis, il découvre un être fuyant, borderline, qui cherche lui aussi quelque chose, son moi profond, la preuve de son existence, son âme. Car au fil des ses souvenirs, se dessine le portrait d'un homme de l'ombre qui ne sait que laisser le vide derrière lui. En se glissant dans ses pas, en séduisant même une de ses petites amies, le cadet ''tue'' l'aîné comme on tue le père. Vivement conscient de la personnalité toxique de Yûki, son frère pourra-t-il cicatriser ses blessures et aller de l'avant ?
Un roman énigmatique, addictif, où Hitonari Tsuji décrit des êtres torturés, solitaires, sur le fil du rasoir, à la recherche d'une voie à suivre dans un monde sans repères. Beau et désespéré.
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Le narrateur, dont j'ignore le nom, se présente toujours comme le frère cadet de Yûji, il a neuf ans de moins. Yûji a toujours été un fugueur, dès l'école primaire il disparaissait parfois plusieurs jours. Après le décès de ses parents, le narrateur décide de partir à la recherche de son aîné, il n'a plus eu de ses nouvelles depuis plusieurs années. Arrivé à l'appartement de Yûji, déserté depuis plusieurs mois, il découvre la photo et l'adresse d'une jeune femme, Hisami Shinoda, qui le renseigne sur son frère. Sur le répondeur téléphonique, il entend des messages d'autres jeunes femmes qu'il contacte. La recherche de Yûji, ce qu'il apprend sur lui et ses souvenirs forment la trame du roman. Yûji possède une personnalité étrange et mystérieuse. Lors de cette quête désespérée, le narrateur découvre Tokyo qu'Hitonari Tsuji décrit très bien. Yûji sera-t-il retrouvé ?
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Le narrateur, qui vient d'enterrer ses parents décédés à quelques jours d'intervalle, n'a plus revu son frère Yûji depuis dix ans. Ce frère aîné de neuf ans (il a aujourd'hui 28 ans) à la personnalité secrète est un véritable fantôme. Fugueur et insaisissable, il exerce sur tous une grande fascination.
Pendant un mois de recherches à Tokyo, il rencontre les femmes que son frère a aimées, Hisami et Atsuko, ainsi que son ami Yasuda, allant jusqu'à devenir le nouveau petit ami d'Hisami.
Mais qui est vraiment Yûji, à la fois si ressemblant et si étranger à son frère, quelles blessures, quels vices, quels rêves inaccessibles et hallucinés cache-t-il, et qu'est-il devenu, est-il seulement encore en vie ?
Pour le narrateur, la vérité sera...un choc.
Le point fort et émouvant de ce roman est d'explorer les sentiments ambivalents et complexes entre deux frères à la fois si proches et quasi-étrangers l'un à l'autre, entre amour, dureté, pudeur, admiration, concurrence, jalousie...
Les 190 pages se lisent très rapidement, il y a parfois presque du thriller, en tout cas du rythme, qui donnent la sensation d'une action plus dense qu'à l'accoutumée chez les nippons, sans sacrifier au style et aux dialogues, pas ridicules et empreints d'émotion et de poésie, même si ce n'est pas à la hauteur des plus grands classiques japonais.
La fin est cependant bien énigmatique, ou s'il n'y a pas d'énigme, c'est carrément décevant, enfin je ne suis pas sûr d'avoir parfaitement compris, et ça ça m'a gâché le plaisir !
Malgré tout une belle découverte.
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C'est l'histoire d'un jeune homme à la recherche de son grand-frère qui a toujours été son modèle.
Va-t-il retrouver sa trace à Tokyo ?

J'aime les romans qui se passent à Tokyo.
J'aime les voyages initiatiques.
Laisser vous porter par un roman japonais qui trace comme un sillage éphémère dans une ville qu'il faut avoir vu dans sa vie. le récit permet de toucher ce subtil mélange de fluidité, de distance, de rencontres et de solitude de Tokyo.

Attention je vais divulgâcher un peu....

Tous les voyages initiatiques ne sont pas concluants. Certes le narrateur découvre Tokyo, découvre certaines fréquentations de son frère, se découvre lui-même, mais...son frère reste insaisissable.
La famille n'est, dans l'esprit de l'ainé, qu'une conjonction de planètes très accessoirement "ensembles" mais séparées par un vide que rien ne pourra combler.

En conclusion : c'est un roman court aux sentiments suggérés, aux personnages attachants avec en toile de fond une des villes les plus fascinantes du monde.
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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Coutumier des fugues à répétition et des disparitions plus ou moins longues Yûgi a semble-t-il, toujours éviter d'entretenir avec son frère cadet de neuf ans, Takaku, une vraie relation fraternelle créant ainsi, dans la construction affective de ce dernier, une plaie béante. A la mort de leurs parents Takatu entreprend le long chemin pour retrouver son frère et lui annoncer leurs décès.
Au fil des rencontres, la personnalité de Yûgi se dessine, portrait en creux et à géométrie variable d'un jeune à la fois détaché matériellement, attiré par le spirituel et cynique dans sa façon de considérer les autres, acceptant en secret de l'argent de sa mère.
Mais en filigrane c'est peut-être cette plaie béante que Takaku souhaite cicatriser, plaie qui le pousse à chercher ce frère, autant craint que fantasmé, afin de mieux se connaitre, se guérir de cette absence envahissante et savoir enfin qui il est.
J'avais aimé "le Bouddha blanc", énormément apprécié" La lumière du détroit" et une nouvelle fois j'apprécie "l'arbre du voyageur" et le talent de Tsuji Hitonari, qui dans un style simple, arrive à explorer les méandres de la nature humaine, à analyser la complexité des relations, les failles et à dépeindre les facettes multiples de chacun de nous.
La beauté du style doit beaucoup également au talent de la traductrice Corinne Atlan; l'occasion de rendre hommage à tous les traducteurs qui nous permettent d'avoir accès à la diversité des visions du monde des écrivains étrangers.
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Un petit livre puissant, explorant à la fois le deuil, la métempsychose, la quête, la relation fraternel... Un petit bijou tout en douceur...
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Peu après son entrée en primaire, il avait tranquillement quitté la maison. "L'école, ça ne lui a jamais beaucoup plu", disait ma mère avec un sourire fataliste. Mon frère était donc parti sur un coup de tête, sans que rien laissât deviner cette intention. Ces escapades se renouvelèrent. Parfois il ne rentrait pas de toute une journée, voire deux. "
Mais, devenu adulte, Yûji finit par disparaître pour de bon, sans plus jamais donner de nouvelles. Dix ans plus tard, son jeune frère décide de partir à sa recherche. Au cours de ce qui va vite faire figure de quête initiatique à travers les lieux cultes d'un Tokyo ultra-branché, il va découvrir tous les dangers qui guettent le " voyageur " égaré dans le
monde moderne : la violence, la drogue, les sectes...
L'étrange personnalité de Yûji, qui inspire à la fois répulsion et bizarre sympathie, se révèle peu à peu, pour se dérober ensuite - jusqu'au coup de théâtre final.
L'arbre du voyageur raconte la quête d'un jeune homme à peine sorti de l'adolescence, suite au décès de ses parents : il veut retrouver son grand frère disparu une dizaine d'années auparavant. Ce grand frère, dénommé Yûji, s'est depuis toujours comporté d'une manière très singulière que ce soit avec sa famille, ses amis ou les êtres humains en général; fugues à répétition, actes violents et souvent gratuits, discours sibyllins voire blessants sont les reflets de la personnalité plutôt ambigüe de ce personnage, qui reste un mystère pour ses proches et qui semble s'être définitivement volatilisé.
Le personnage principale va tenter par tous les moyens de retrouver la trace de son ainé, dans Tokyo. Son enquête va le mener à rencontrer différents personnages, un collègue de travail de son frère, une ancienne petite amie qu'il a planté du jour au lendemain. au travers desquels il va découvrir une certaine part cachée de son frère, cynique, froide et égoïste. Il va surtout se découvrir lui-même et s'affranchir enfin de cette fascination presque maladive et de ce complexe d'infériorité, qui le poursuit depuis son enfance. Cette quête lui permettra de retrouver la trace de son frère mais pas de récréer des liens avec lui.
 
Hitonari Tsuji nous fait découvrir certains aspects de Tokyo et de la société japonaise. Une atmosphère trés spéciale entour ce livre. L'intrigue est située entre l'histoire d'amour, le parcours initiatique, le passage de l'adolescence à l'age adulte avec tous ces renoncements et adaptations, mais ce sont les rapports entre les humains et surtout la recherche de soi qui sont les thèmes principaux de ce road movie intérieur.
C'est un livre très riche sous ses aspects simples car il aborde finement les contradictions et la complexité de la relation fraternelle Pour bien démontrer ce rapport de force entre les deux personnages, Hitonari ne donne pas de nom du narrateur, qui reste pourtant le héros principal du récit, et se contente de le nommer en utilisant systématiquement des périphrases du genre: « le frère de… , le petit frère de..».Une grande part de l'énigme restera sans véritable explication.

 J'ai trouvé le dénouement surprenant, violent. C'est très à lire, dynamique. Une belle découverte

Lien : http://toshoedwige.blogspot...
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Après la mort de ses parents, le narrateur, dont l'identité ne nous est jamais révélée dans le récit, se lance désespérément à la recherche de son frère Yûji avec lequel il n'a pas eu le moindre contact pendant plus de dix ans, et avec lequel il n'était pas particulièrement proche. Ses investigations le mènent au coeur de Tokyo. Pour ce jeune homme venu de province, cette plongée dans la capitale nipponne est une véritable expédition doublée d'une course contre la montre. Au fil de ses recherches, une ébauche du portrait de Yûji commence à se dessiner. J'ai été stupéfait par le pessimisme de ce roman; Dieu sait pourtant que j'ai déjà lu quantité d'ouvrages assez sombres, mais il y a dans ce roman d'Hitonari Tsuji un je-ne-sais-quoi qui en fait un livre à part: ces investigations pour retrouver Yûji prennent la forme d'une errance. le narrateur finit même par se demander si sa quête n'est pas vaine.

Mon seul regret est que l'intrigue soit plutôt courte. le résumé quelque peu trompeur de l'éditeur me laissait penser que la lecture serait ponctuée de soudains retournements de situation, or il n'en est rien, l'intrigue se déroule d'elle-même avec peu de surprises. Néanmoins, l'ouvrage reste très agréable à lire et offre un regard certes désenchanté sur l'espèce humaine, mais non moins dénué de vérité: celui d'un jeune homme qui au cours de son périple fait son éducation sentimentale, découvre le monde et en sort métamorphosé: au début de l'intrigue, le narrateur est un jeune homme qui n'a pas confiance en lui puisqu'il s'est toujours senti au-dessous de son aîné, et parce qu'il affronte la ville pour la première fois de sa vie. Les quelques personnes qui ont connu son frère et qu'il rencontre lui répètent d'ailleurs qu'il ne ressemble nullement à Yûji. Toutefois, vers le milieu du récit, le narrateur s'affirme dans sa nature d'homme et finit par acquérir des capacités jadis inhérentes à son frère, ainsi qu'une ressemblance physique troublante. Cette atmosphère subversive remédie à merveille au défaut de la narration passive et rend ce roman captivant.
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