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Citations sur La Décision (424)

Comme beaucoup d'hommes et de femmes enchaînés par la parentalité, j'avais renoncé à ma liberté pour ma sécurité et celle de mes enfants - l'individu cède toujours devant la collectivité.
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 On aura beau se fier à des éléments cohérents, chercher à tout maîtriser, il y aura toujours une part d’incertitude, une marge d’erreur – quoi qu’on fasse, l’individu reste une énigme aux autres et à lui-même ; on ne sait jamais qui on a en face de soi. 
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On passe des heures avec les mis en examen, pendant des années, des heures compliquées au cours desquelles on manipule une matière noire, dure. À la fin de mon instruction, je dois déterminer si j’ai suffisamment de charges pour que ces individus soient jugés par d’autres. C’est une torture mentale: est-ce que je prends la bonne décision? Et qu'est-ce qu'une bonne décision? Bonne pour qui? Le mis en examen? La société? Ma conscience? p. 111
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 — Je ne serai jamais d’accord avec toi sur ce point, Antonin, continue Éric. On ne peut pas vouloir la mort d’un homme.
— Une neutralisation à l’interpellation qui est légale évite les détentions compliquées à gérer avec des individus qui vont passer leur vie à former des futurs terroristes, à préparer des attentats depuis leurs cellules et à tenter de tuer des surveillants !
— Mais les terroristes ne rêvent que de ça, de la mort ! dit Éric. Ceux qu’ils donnent aux autres et la leur. Ils actent leur propre mort et emportent les autres avec eux. La pire des erreurs serait de croire qu’on pourrait combattre le terrorisme en infligeant la peine de mort. Ils aiment la mort ! Elle leur ouvre les portes mystérieuses du paradis. 
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Une neutralisation à l’interpellation qui est légale évite les détentions compliquées à gérer avec des individus qui vont passer leur vie à former des futurs terroristes, à préparer des attentats depuis leurs cellules et à tenter de tuer des surveillants !
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- Je ne comprends décidément pas pourquoi il est plus glorieux de bombarder de projectiles une ville assiégée que d'assassiner quelqu'un à coups de hache.
J'étais sonnée par sa remarque, je ne parvenais pas à cacher mon trouble. Il a souri.
- Est-ce que vous savez qui a dit ça ?
- Un aspirant au jihad, j'imagine.
- Non, c'est Dostoïevski, dans 'Crime & Châtiment', 1866.
(p. 132-133)
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Pour l'écrivain James Baldwin, si les gens s'accrochent tellement à leurs haines, c'est parce qu'ils pressentent que, s'ils viennent à les lâcher, ils se retrouveront seuls face à leur douleur.
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 À la fin de mon instruction, je dois déterminer si j’ai suffisamment de charges pour que ces individus soient jugés par d’autres. C’est une torture mentale : est-ce que je prends la bonne décision ? Et qu’est-ce qu’une bonne décision ? Bonne pour qui ? Le mis en examen ? La société ? Ma conscience ? 
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Toute notre vie durant, on essaye de tenir le malheur à distance, et c'est encore plus vrai dans une société qui a fait de l'exhibition d'un bonheur factice le gage d'une intégration réussie, une société qui cache ses morts, ces pauvres, ses malades, qui réclame de la vitalité, de la jeunesse, de la beauté, rien de déformé, rien d'âpre, personne n'en parle par superstition, on développe nos propres subterfuges, on espère passer entre les mailles du filet, et un jour, on reçoit un appel et on comprend que c'est fini, on a été pris dans la nasse.
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... le délitement d'un couple, c'est une expérience tragique. Je pensais que je saurais résister, que je ne sortirais jamais des zones balisées, que je pourrais dire non, m'éclipser au bon moment, c'est-à-dire avant de souffrir - je me suis trompée. Ca, c'était avant les traitements médicaux, la naissance de mes enfants, les nuits blanches, la fin programmée du désir. Et un jour moi aussi j'ai succombé - par peur de la mort, de l'ennui, de l'inertie, il avait suffi de pas grand-chose pour que je bascule : je crois que j'ai eu envie de décevoir les attentes que les autres avaient projetées sur moi. J'étais alors convaincue qu'on ne pouvait pas être heureux sans exercer sa liberté - au risque de l'erreur, au risque de la solitude.
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