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Citations sur La Décision (424)

L’homme n’est pas un bloc monolithique mais un être mouvant, opaque et d’une extrême ambiguïté, qui peut à tout moment vous surprendre par sa monstruosité comme par son humanité.
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Il ne faut pas croire que certains s’en sortent mieux que d’autres ; dans la vie, chacun fait ce qu’il peut, en fonction de ses chances, de ses capacités, et c’est tout. Sur mon bureau, j’ai encadré cette phrase de Marie Curie : « dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre. »
Mais parfois, on ne comprend rien.
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Il me répétait que j’étais tout pour lui, je résistais : je pensais que quelqu’un qui vous aime trop vite, trop fort, sans même vous connaître, finirait tôt ou tard par vous trahir vous désaimer.
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J'avais vingt-huit ans quand il est né. L'accouchement s'est bien passé, il était en bonne santé mais en quarante-huit heures, tout a basculé. Les médecins nous ont annoncé qu'il était porteur d'une maladie génétique très rare qui le destinerait à rester handicapé moteur et cérébral. On nous a dit aussi qu'il ne vivrait pas longtemps, peut-être jusqu'à l'adolescence, pas au-delà, et serait dépendant d’une aide extérieure. Sylvie venait de commencer sa vie professionnelle, elle ne l'a pas supporté. Mes parents nous ont mis une pression énorme, ce sont des gens qui ne sont que dans la représentation, ça n'était pas possible pour eux d'assumer ça. Tu vois qui est ma famille ?

L'imperfection n'est pas une option. Mes parents nous ont encouragés, je pourrais dire forcés, à abandonner notre enfant, c’est ce que nous avons fait, en secret, nous étions jeunes, paniqués. Ils ont annoncé à tous nos proches que notre fils était mort d’une infection, ils ont fait paraître une publication dans la presse et précisé que nous voulions l'enterrer dans l'intimité.

Il s'interrompt, allume une cigarette, m'en propose une - que je prends.

— Mais quand tu abandonnes un enfant, tu as un mois pour revenir sur ta décision. Au vingt-huitième jour, nous avons voulu le récupérer. C'est ce que nous avons fait. Mais nous n'avons pas osé avouer la vérité à nos proches. Nous l'avons élevé dans l'ombre, elle et moi, sans que personne de notre entourage n'en sache rien : comment aurions-nous pu revenir en arrière ? Sous la pression de ma famille, parce que nous avions peur aussi du gouffre qui se présentait à nous, nous nous étions piégés.
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On se trompe. On se trompe tout le temps. Où est la vérité ? Où est le mensonge ? La relation humaine n'offre aucun mode d'emploi, on n'a pas de grille de lecture, on tâtonne, ce n'est parfois que du ressenti, on s'appuie sur le lien qu'on a été capable de créer, nos propres convictions, notre instinct – qui souvent nous trahit -, et on aura beau se fier à des éléments cohérents, chercher à tout maîtriser, il y aura toujours une part d'incertitude, une marge d'erreur – quoi qu'on fasse, l'individu reste une énigme aux autres et à lui-même ; on ne sait jamais qui on a en face de soi.
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Chacun d’entre nous affirme publiquement qu’il rêve de vivre un grand amour ; mais à l’instant où il survient, tout le monde fuit.
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« L’enfer n’a qu’un temps, la vie recommence un jour. » Albert CAMUS, L’Homme révolté.
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La littérature exploitait et révélait la complexité des êtres ; ceux que j'avais chaque jour en face de moi cherchaient sinon à la dissimuler, du moins à la rendre moins visible, à lisser tout ce qu'il y avait de brutal et de féroce en eux et, derrière ce procédé, je voyais moins une manipulation qu'une tentative désespérée de ne pas se heurter à soi-même. Lire, c'était se confronter à l'altérité, c'était refuser les représentations falsifiées du monde.
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Je pouvais bien travailler nuit et jour, faire du sport à haute dose, dîner dans les meilleurs restaurants, être aimée par les miens, je pouvais bien serrer mes enfants dans mes bras, réunir mes amis autour de tablées joyeuses où l’on refaisait le monde en fumant sans limite, Je pouvais écrire des articles dans les plus prestigieuses revues juridiques, enseigner dans des établissements réputés, rien n’atténuait l’angoisse d'avoir capitulé. Gagner le jeu social, peut-être, mais
Abdiquer
Glisser
Se déliter
S’effondrer
A titre individuel, perdre
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Mon métier m’a appris que tout peut basculer en un instant dans la tragédie, que rien n’est définitif–le bonheur ne serait jamais qu’un état fugitif et éphémère.
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