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3,86

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un incipit intrigant en forme de poème, suivi d'un premier chapitre sur M. Patok plutôt désarmant. J'avoue que si je n'avais pas lu tous ces avis positifs sur ce roman, je ne suis pas sûre que j'aurais poursuivi ma lecture. Et j'aurais eu tort. Quel texte fort. Intense. Hypnotique. J'ai vibré au fil de ces 250 pages de colère, de tristesse et de culpabilité. j'ai ressenti le chagrin de cette famille endeuillée par la mort de leur petite fille, et j'ai éprouvé la meurtrissure de cette professeure, meurtrière par accident. J'ai été tour à tour Sarah, l'enseignante coupable et Solène la mère orpheline de fille. Et comme elles, je me suis questionnée : comment continuer à vivre après un tel drame ?
C'est vraiment un très beau texte sur les aléas de la vie. L'écriture, la narration, l'aspect introspectif du récit m'ont totalement envoûtée. Une belle surprise. Une lecture marquante
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C'est mon premier roman d'Emilie de Turkheim.
Ne connaissant donc pas du tout son style, j'ai été un brin déroutée par le début du roman : tout d'abord un poème en vers libres, je comprends vite qu'il pourrait être le quatrième de couverture, puis je suis en classe avec un instituteur racontant une histoire saugrenue mais captivante à ses élèves. C'est à la fin que j'ai compris l'utilité de cet épisode.

La trame se met alors en place.

Nous sommes dans une petite communauté aux États-Unis, où vivent des Français expatriés qui ont inscrit leurs enfants dans une école bilingue. Les familles ont intégré les codes de la vie scolaire américaine, dont la traditionnelle lunch-box des enfants qui va jouer un rôle crucial, et la grandiose Fête annuelle de l'école où la prof de musique, Sarah, monte chaque année des spectacles à couper le souffle.
Un peu malgré elle, Sarah a accepté de conduire à l'école deux fois par semaine six enfants qui habitent dans son quartier.
Et un jour…, c'est l'accident et la mort d'un des six enfants.

Le drame, l'émoi, la douleur s'emparent de cette petite communauté plutôt paisible.

C'est le point de fracture du roman : l'autrice donne désormais alternativement la parole à la maman endeuillée, et à la professeure de musique. Sarah, adulée jusque là par les parents, les enfants et ses collègues est mise au ban de la communauté. Elle est pourtant horriblement meurtrie par la mort de son élève. La maman ne se remet pas de la perte de son enfant et se sent coupable, revit en boucle les derniers instants ensemble. Ce drame aurait-il pu être évité ? Qui est responsable ? Coupable ? Victime ? Tout le monde et personne.

La deuxième partie est triste, déchirante, mais le roman dégage une atmosphère lumineuse. J'ai vraiment ressenti la douleur, la colère, l'irrémédiable perte, le découragement des protagonistes qui sont tous très attachants.

Finalement, l'autrice m'a séduite par son procédé narratif original même s'il m'a légèrement déstabilisée, j'aime sa plume légère, sobre, proche de son lecteur.


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Un roman choral sur un drame annoncé.
Il est questions de deuil et de culpabilité.
La plume est élégante et le récit bien structuré.
Certains passages sont émouvants notamment les réflexions de la petite fille.
Néanmoins, la narration est si distanciée que, malgré la gravité du sujet, il est difficile d'entrer en empathie.
Et puis, la place du père, sa douleur non racontée, à peine suggérée est très étrange.
Je referme ce roman vraiment partagée.
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Quoi de plus insignifiant qu'une lunch-box dans ce quartier résidentiel de Zion Heights sur la baie de Long Island qui abrite une communauté d'expatriés autour de l'école bilingue ? Ces petites boîtes que les mères (les pères très occupés par leurs vies professionnelles semblent en ignorer l'existence) remplissent avec amour et attention pour le déjeuner de leur progéniture ont fini par devenir un symbole de leur intégration au mode de vie américain. Un objet du quotidien, banal, et qui pourtant, objet central d'un accident va bouleverser les vies de toute la communauté. C'est ce que met en scène avec un parfait sens du timing et de la narration Emilie de Turckeim en s'inspirant d'un fait divers survenu en 1987 alors que, enfant elle résidait dans cette région des Etats-Unis avec ses parents. On imagine très bien comment cette histoire s'est tracé un chemin dans l'esprit de la romancière tentant de suivre les méandres capricieux du destin, d'emprunter les voies suggérées par les multiples "et si...", esquissant des tentatives d'explications qui viennent se briser sur les murs de l'incompréhension. Un accident, c'est une conjonction complexe d'éléments qui tendent vers un objectif qu'aucun des protagonistes de maîtrise. Des éléments que l'on peut ensuite passer sa vie à décortiquer pour tenter de leur trouver un sens.

Dans ce roman, personne n'est coupable et tout le monde l'est. La question est de savoir comment à présent que le drame s'est produit chacun va pouvoir vivre avec. A commencer par Sarah, professeure adulée et recherchée, sorte de mascotte de l'école jusqu'à ce que son rôle au premier rang de l'accident ne la propulse dans le camp des indésirables. Et Solène, bien sûr, anéantie au point de devenir jalouse d'une loutre et de trouver du réconfort dans son mémoire de droit sur "La théorie de la causalité adéquate". Emilie de Turckheim raconte cette petite communauté, ses codes, cette façon significative d'intégrer ou d'exclure un membre que l'on a pu apprécier dans nombre de séries américaines, mais elle le fait avec une empathie rédemptrice. Et surtout elle s'empare avec maestria de cet état en apesanteur dans lequel chacun peut être plongé lorsque survient l'irréversible et que l'on ne sait plus à qui ni à quoi se raccrocher. Pour mieux les suivre sur le chemin de la consolation.

Lunch-Box est un roman qui se lit en apnée, dans lequel j'ai retrouvé avec plaisir l'univers d'Emilie de Turckheim et son génie narratif. Une auteure à laquelle la ville du Mans devrait décerner une médaille pour cette dernière phrase "Elle me dit qu'elle est certaine que la ville du Mans me plaira. Les Manceaux et les gens de passage le savent : on y fait les plus grandes rencontres de sa vie."
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Nous sommes dans les années 80. Sarah, surnommée Jezu, est professeur de chant dans une école primaire franco-américaine à Zion Heights dans le Connecticut, une école où les français expatriés scolarisent leurs enfants. Elle est célèbre pour les spectacles de fin d'année qu'elle organise, ce sont des comédies musicales extravagantes qui font le bonheur de tous.

Célibataire, elle transporte deux fois par semaine six enfants d'environ huit ans dans son van pour les déposer à l'école. Chaque enfant a son cartable sur le dos et sa lunch-box à la main. " La lunch-box est une bête pleine d'appétit. Elle grogne, elle n'en a jamais assez. Elle provoque chez la mère une pulsion de remplissage. Tout le vertige vient de la forme de la lunch-box : n'oublions pas que c'est une valise. C'est chaque matin la répétition du grand départ. La mère regarde son enfant s'éloigner de la maison et elle espère qu'il ne lui manquera rien. Ni pain ni amour. "

Un jour, un drame, un accident imprévisible va bouleverser la vie de tous. "Un accident est un problème de tempo. Un décalage. Il aurait suffi d'un battement supplémentaire de métronome pour que nos vies soient sauvées"

Ce roman est constitué de deux parties, dans la première partie Émilie de Turckheim installe le décor, elle nous présente une petite communauté typiquement américaine qui comprend quelques français expatriés, elle nous offre une plongée dans leur vie tranquille faite de garden-parties entre voisins, d'investissement des mères dans les préparatifs de la fête d'école qui durent autant qu'une grossesse, de la préparation quotidienne des fameuses lunch-box pour leurs enfants, d'absence des pères accaparés par leur travail. Dans la deuxième partie, le ton change, l'histoire monte en puissance après un drame dont je préfère ne rien dire. Émilie de Turckheim y développe les notions de concours de circonstance, d'enchainements aux conséquences fatales et de sentiment de culpabilité. La question lancinante de savoir si le drame aurait pu être évité est en toile de fond, avec des "Et si" l'histoire aurait pu être toute autre.. Elle met aussi en lumière l'étroitesse d'esprit de certains membres de la communauté dont les véritables personnalités se dévoilent après le drame.
Une histoire émouvante racontée de façon très fluide, un ton qui mêle le léger et le grave avec des scènes qui font sourire alors que d'autres serrent le coeur. Une belle réussite.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Quand j'ai emménagé en Belgique, j'ai découvert ce monde étrange de la lunch-box, de l'absence de cantine ou des parents qui alors qu'il y a une cantine et que leur enfant n'a pas d'allergie préparent, le matin !, la lunch box de leurs enfants. Quand il a fallu à mon tour que je m'y attelle, j'ai cuisiné deux fois plus chaque soir, pour préparer en même temps, dîner du jour et lunch-box du lendemain, pestant et soufflant. Ici, ce n'est pas le propos de Emilie de Turckheim, mais elle consacre quand même un petit moment à comparer parents français et parents américains sur le devoir de cette lunch-box, j'ai ri, j'ai ri ! Tout est là. Les commentaires sur le message que j'avais posté sur instagram https://www.instagram.com/p/CLsCFoKlNc8/ mêlant des mères de tous pays (USA, Japon, Belgique, France...) ont abondé dans son sens, merci à l'autrice donc.
L'histoire racontée dans Lunch-box est moins drôle, je ne spoilerai rien en disant qu'on y parle de la mort d'un enfant, le livre est prenant, intéressant, mais laisse une boule dans la gorge.
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Celle d'une prof qui écrase, par accident, un jeune élève.
Une plongée dans le deuil impossible.
La mère, la prof. Les deux faces irréconciliables d'un même drame.

Si j'avais vu venir le pitch, je l'aurais prudemment évité
C'est bon, mais vraiment hard core...
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C'est un roman au sujet difficile que nous livre ici Émilie de Turckheim.
À l'aide d'une narration inversée (on connait la fin tout au début), elle nous raconte l'accident tragique qui a bouleversé la vie de Sarah.
Elle écrit sans pathos, avec sobriété et analyse avec précision les différentes émotions qui entourent un deuil dont on se sent responsable.

Après le drame, chacun montrera son vrai visage et une fois encore tous les sentiments seront très bien décrits.

C'est un roman qui se lit en apnée car on veut comprendre. C'est très émouvant, plein d'empathie et, malgré le sujet, à aucun moment on ne tombe dans la noirceur.

Vous connaissez la plume d'Émilie de Turckheim ? Ce roman vous tente ?

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Véritable institution aux États-Unis, la Lunch-box est ce que le jambon-beurre est au déjeuner des français. C'est donc au coeur d'une ville de fiction qu'Emilie de Turckheim a choisi de nous la faire découvrir. Là, dans la baie de Long Island, les familles sont heureuses. Beaucoup de français s'y sont installés. L'école est donc bilingue. Les mamans passent leur temps à confectionner des gâteaux et à s'investir dans la vie scolaire de leurs enfants. Ces familles semblent vivre dans un monde idéal, préservées de tout, jusqu'au drame de la Lunch-box. le vrai visage des uns et des autres va-t-il enfin se révéler ?

Lunch-box est un récit choral binaire. Il y a l'avant et l'après le drame.
En premier lieu, l'auteure nous plonge dans l'ambiance. Tout commence avec la gourmandise de M. Patok. Un vieux Monsieur prêt à tout, notamment à traverser la ville, pour se délecter de son péché mignon, un gâteau à la noix de pécan. Malheureusement, il meurt foudroyé alors qu'il n'y avait objectivement aucune raison qu'il soit touché par la foudre. Les présentations se poursuivent via une voix off qui nous campe les personnages ainsi que leur lieu de vie idyllique. Immédiatement, la tonalité m'a fait penser à Amélie Poulain. J'allais me délecter de cette Lunch-Box. Je n'en ai pas eu le temps. Question de tempo, d'accident. Si le décor reste le même, l'ambiance a littéralement changé. Nous voici propulsés dans ces lotissements typiquement américains à la Desperate Housewives. À la magie de la première partie succède une atmosphère plus superficielle, déliquescente. Les masques tombent, la vérité claque. Et à partir de cet instant, l'auteure m'a tenue à distance. En disséquant la tragédie, elle m'a projetée dans un monde dénué d'empathie, d'humanité. C'est vraiment dommage car mélanger l'univers poétique d'Amélie Poulain et celui plus superficiel des Desperate était une idée très originale.

Quoi qu'il en soit, Lunch-box reste un roman très original pour aborder la question du deuil. de plus, Emilie de Turckheim a une belle plume et a su composer un menu tout en finesse. Alors, vous lirez bien Lunch-box pour votre déjeuner ?

Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Rentrée littéraire hiver 2021
« Promesse inouïe d'une vie de pique-nique éternelle, la lunch-box offre un bonheur nomade qui dure tant que dure l'enfance. Chaque jour, c'est la renaissance du miracle. Ouvrir la lunch-box et reconnaître le visage de la mère qui s'est penchée sur elle-même. »
Sarah surnommée Jézu habite au Mans. Elle tombe sur des coupures de presse rangées dans une boîte à chaussures : s'ouvrent les réminiscences d'un autre monde.
On se retrouve à Zion Heights, aux États Unis. Sarah est professeur de chant dans une école où les expat français scolarisent leurs enfants.
On y rencontre David, Solène, Laetitia et Clovis qui vont voir leurs vies s'émiettées. Sarah n'a pas compté jusqu'à six…
« Un accident est un problème de tempo. Un décalage. Il aurait suffi d'un battement supplémentaire de métronome pour que nos vies soient sauvées ».
Et si…
Ils vont devoirs apprendre à survivre, se laisser porter par le cycle de la vie où les enfants peuvent disparaître.
Il est agréable de voir la fatalité être interrogée avec une telle finesse d'écriture et une construction raffinée reliée grâce à ce fil rouge, vous l'aurez compris, la lunch-box.
Allez… un petit bémol : je n'ai pas ressenti grand chose… mais cela reste néanmoins un livre à découvrir.
Gallimard
Lien : https://blogdelecturelepetit..
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