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3,86

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre est épatant !
Hypnotique, magnétique, ensorcelant, il m'a envoûtée dés les premières pages. Pourtant c'est un livre très particulier qui pourrait dérouter.

L'histoire s'ouvre sur une étrange histoire, celle de monsieur Patok amoureux fou du gâteau à la noix de pécan et foudroyé par la foudre.
Le malaise est déjà là. Palpable et mystérieux. Arrivent ensuite plusieurs personnages qui semblent se connaître sans se connaître. Dans la ville fictive de Zion Heights en Amérique gravitent Sarah, l'institutrice de chant, Solene, la maman attentionnée et David, le père un peu maladroit. Autour d'eux, cette lunch-box, elle aussi, partout et nulle part à la fois. Mystérieuse à souhait.

La première partie plante le décor. Celui de personnages torturés, mélancoliques, parfois drôles, et surtout férocement vivants par l'énergie émotionnelle qu'ils dégagent.
Deuxième partie, les détails recueillis précédemment, le voile mystérieux, tout cela se dissipe pour nous claquer une vérité, une réalité à laquelle on ne pouvait ou on ne voulait pas penser.

D'une écriture précise, à l'affût du juste dosage entre descriptions-émotions-immersion-empathie, Lunch-box est un livre impossible à lâcher qui m'a fait vibrer, sourire et pleurer à la fois.
J'aime ce procédé narratif déjà rencontré dans l'excellent roman d'Amelie Antoine, Raisons obscures qui consiste à commencer par la fin tout en mystère pour remonter le fil jusqu'au présent. Je trouve que c'est tout à fait prenant et passionnant.

Émilie de Turckheim, je l'ai découverte avec ce très beau récit coup de coeur : le prince à la petite tasse. Je la découvre ici dans une fiction et c'est de nouveau un coup de coeur. Cette auteure a une imagination féroce qui mériterait d'être largement connue.
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J'avais rencontré Emilie de Turckheim dans un salon et elle avait été très agréable et souriante. On avait discuté autour de son roman/essai qui traitait du thème des migrants et dont j'avais adoré l'engagement.

Pour ce « Lunch Box », l'autrice revient au fictionnel et place son histoire dans l'Est américain. Elle nous fait entrer dans le quotidien de différentes familles. Les chapitres alternent entre chaque protagoniste. Grâce à la troisième personne, on regarde ces gens cohabiter dans leur petite communauté. On découvre leurs habitudes, leurs échanges, leurs organisations. Les us et coutumes de cette région sont décrites à merveille. Malgré quelques tensions, la vie s'écoule comme un long fleuve tranquille.

Mais malheureusement cette quiétude est bouleversée par un terrible drame. le groupe explose alors en plusieurs morceaux : les victimes, les coupables désignés et les jurés populaires. La narration passe à la première personne afin de plonger dans l'esprit des acteurs et actrices. Quel que soit le camp, on constate les dégâts qu'occasionne une telle tragédie dans leurs vies respectives.

Ce texte prend sa source dans un fait réel, ce qui explique son réalisme. L'autrice fait preuve d'une authenticité dans les descriptions de la vie américaine, et surtout d'une justesse dans les émotions. Elle ne cherche pas à faire du sentimentalisme. Elle est au plus près de ses personnages et nous fait ressentir leurs sensations les plus intimes. Grâce à une plume sensible, elle nous ouvre les portes sur des vies brisées par la culpabilité ou par du deuil.

Lors de mon échange avec l'autrice, elle dégageait une bienveillance naturelle que je retrouve dans ses textes. Elle nous fait aimer ses personnages en dépit de leurs défauts et de leurs comportements. Une nouvelle fois, Emilie de Turckheim met son humanité au service d'une histoire vraie et touchante. Un très beau livre !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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En avant-propos, un poème dont on ne comprendra le sens que plus tard mais tout ou presque y est dit.
Je me suis ennuyée avec l'histoire de Monsieur Patok.(je ressens ce chapitre comme inutile)
L'histoire commence vraiment au chapitre suivant:Sarah, surnommée Jezu, est institutrice, prof de musique dans une école bilingue et aime monter des spectacles(notamment le terrible Sa Majesté des Mouches). Six des élèves de l'école habitent dans sa rue et une mère (Solène) lui demande d'emmener les enfants dans son van deux fois par semaine.
Auparavant, Sarah a heurté David (le mari de Solène et père de Laëtitia) lors d'un incident et rêve de lui. Lui décide de reprendre le piano grâce aux leçons que donne Sarah, Clovis (un des six gosses) les observe en attendant son cours. Sarah s'imagine dire à Solène qu'elle est amoureuse de David qui éprouve les mêmes sentiments mais elle renonce.
Solène, française, parle de la lunch box que tous les enfants possèdent et que les mères remplissent chaque jour. La mère de Clovis et d'Emilie, saoule David de paroles et s'étonne qu'il soit seul avec sa fille pendant que Solène est partie en France voir sa famille. Il est particulièrement nul, ne sait même pas cuire des pommes de terre, du coup il emmène sa fille au restaurant chinois ou au Mac Do.
En France, Solène retrouve un ancien petit ami qui lui promet de passer prendre un petit déjeuner aux EU. de retour aux States, elle n'en parle pas à David. le matin où Solène attend son ancien fiancé, Laetitia se plaint, mal à la tête, peut-être un peu fiévreuse mais pas question de la garder à la maison quand elle attend Yvan! Un coup de fil apprend que Laëtitia est décédée, écrasée par le van.
Fin de la première partie qui a campé les personnages, rien de bien passionnant...sauf l'annonce brutale de la mort de la petite fille. Sarah est entendue par la police; on lui recommande de se tenir éloignée.Le directeur la congédie. Les élèves abandonnent les cours de piano, David aussi, ne reste que Clovis (cet enfant a tout vu de la scène de l'accident.) Solène exprime sa douleur, elle vit mal tous les euphémismes, elle attend le mot "mort". Une semaine après elle a des hallucinations; elle est sous calmants et antidépresseurs et est submergée par sa haine pour Sarah, la meurtrière. le désarroi des deux femmes est terrible: pour une mère quoi de pire que de perdre son enfant mais pour une femme quoi de pire que d'avoir tué un enfant.
La vérité va finir par éclater par la bouche de Clovis...
L'émotion vive que provoque le drame rend acceptable la construction pas évidente du récit et l'amoncellement d'anecdotes. le livre est assez court mais j'y ferai volontiers des coupes pour mieux faire ressortir le drame des deux femmes qui revivent sans arrêt les derniers moments avec la petite fille.
La souffrance du père est évidente aussi; les maladresses de tous car que peut-on dire !
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C'est un roman anodin mais qui vous happe rapidement et vous recrache bouleversé. C'est un titre de roman d'apparence bien insignifiant mais qui prend toute la force de sa signifiance une fois le livre refermé. C'est un drame du quotidien romancé et ficelé comme un thriller mais qui prend sa source dans la biographie de son auteur. Bref, vous l'aurez compris, c'est un roman bien plus complexe qu'il n'y paraît. L'incipit sur Monsieur Patok, conte cruel raconté semble-t-il à des enfants fait grincer des dents. C'est un exemple de l'ironie du sort qui frappe et s'acharne sur de malheureux êtres humains telle une bête infernale qui ne lâche sa proie seulement après l'avoir définitivement brisée. Après cette mise en garde digne d'un choeur de tragédie classique, Emilie de Turckheim donne la parole à Sarah, jeune institutrice intervenant dans une école française américaine en tant que professeur de musique, estimée et reconnue dans son travail par tous. Or, un drame s'est produit qui a conduit Sarah à vivre terrée chez elle au banc de la société.
Bientôt le discours de Sarah est doublé par la voix de Solène, mère de la pétillante Laeticia, 10 ans que Sarah conduit à l'école avec 5 de ses camarades deux fois par semaine. Les deux femmes par leur discours croisé vont mettre en place les personnages présidant à la tragédie qui va faire voler en éclat cette petite société d'expatriés satisfaits de leur condition et légèrement donneurs de leçons.
Le tour de force de ce court roman est d'épouser autant le point de vue de la mère désespérée que celui de Sarah, meurtrière innocente croulant sous la culpabilité. le lecteur ne cesse de passer d'un état émotif à un autre, confident compréhensif de ces deux femmes à la destinée brisée. Une réflexion intéressante sur la reconstruction d'un être détruit par la vie est esquissée sur la fin du roman, pour donner comme un peu de souffle dans ce texte d'une grande intensité. Premier roman lu de cette romancière et qui ne m'a pas laissée indifférente. Je pense retaper bientôt dans sa bibliographie !
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Ce brillant roman d'Émilie de Turckheim imite à la perfection le contenant auquel il doit son nom. S'ouvrant en deux parties presqu'égales, il propose, dans la première, les douces saveurs légèrement acidulées de la vie de quartier dans une petite banlieue américaine proprette, avec ce qu'elle suppose de petits rituels, de petits ragots, de petits services rendus pour maintenir le sacro-saint « rapport de bon voisinage ». On y découvre Sarah, professeure de musique fantasque et adulée de ses élèves, offrant au collège bilingue dans lequel elle officie la brillante réputation de ses spectacles de fin d'année à nuls autres pareils, et à ses voisins sa participation au covoiturage organisé pour le dépôt matinal de leurs petits au pied des marches dudit collège. le contenu de la seconde partie a le goût amer des regrets et la consistance insoluble, étouffante et indigeste des remords qui vous restent en travers de la gorge ou sur l'estomac, de cette lourdeur qui, dorénavant et pour toujours, entravera vos mouvements, pèsera sur votre vie. La charnière est si légère, pourtant, entre ce haut et ce bas, cet avant et cet après, ce délicieux et cet insupportable. Elle s'articule autour d'une poignée de détails, quelques secondes, un silence, un regard, une hésitation peut-être ? C'est le constat douloureux que feront Sarah et tous ceux qui, de près ou de loin, se coinceront les doigts et la mémoire dans cette pliure du temps par laquelle se referme celui de la légèreté. Et chacun aura beau se repasser le film, tenter de remonter l'histoire, de compter à rebours, rien n'y fera : une fois jailli hors de sa boîte, aucun diable n'y retourne
Quelle finesse dans l'art consommé d'écrire, de construire, de décrire cet insidieux sentiment de culpabilité qui traverse et entoure les drames. Quelle habileté à nous mener tous, personnages et lecteurs, au bord de l'abime, à cet endroit vertigineux où l'appel du vide est si fort que l'on sent monter un cri d'effroi à l'idée que la chute pourrait être la nôtre. Quelle grâce dans cette écriture à la fausse légèreté primesautière qui sonde les âmes jusque dans leurs recoins cachés pour y débusquer l'infernale certitude d'être coupable. Laissons le diable dans les détails, en ouvrant cette box-là, c'est tout le talent d'Émilie de Turckheim qui vous sautera au visage et vous marquera pour longtemps !
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Prends ta lunch-box, lecteur, aujourd'hui, c'est fonction remplissage. Ici, y'a pas la cantine et la prof de musique risque d'être aux abonnés absents pendant un long moment. Alors si t'as des envies de gâteau à la noix de pécan, je te conseille vivement de prendre le bus plutôt que ton van flambant neuf, on ne sait jamais, la route a beau être longue, la prudence est de mise.

Entre anecdotes ubuesques et drame glaçant, Lunch Box est un roman atypique à l'atmosphère faussement légère et dont le malaise te saisit crescendo. Bienvenue, lecteur, dans cette jolie bourgade de l'Est américain où il fait bon vivre, du moins en apparence. Tu y croiseras un peu pêle-mêle des femmes alanguies dans leur rôle de mère au foyer, des hommes prisonniers de leur paternité, un petit monde qui joue au jeu de la vie sociale, et des gosses polissons et attachants aux coeurs remplis de toute la vie qu'ils ont devant eux.

Et au milieu de tout ce fatras, lecteur, il y a la guêpe, LA guêpe sur laquelle on ne se focalise que trop tard et qui a été piquée par je ne sais quelle mouche… c'est moche, prenant et hypnotique de se retrouver pour toujours à la lisière de ce qui fait basculer un souffle léger dans une tornade de glaise.
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Dès les premières pages, je suis entrée dans ce livre, dans cette histoire, aux côtés de Sarah Hopkins, surnommée "Jézu", professeur de chant dans une école bilingue, aux Etats-Unis. Adorée par ses élèves, elle monte chaque année des comédies musicales peu ordinaires. Deux fois par semaine elle accompagne 6 enfants dans son van, de chez eux à l'école. Elle donne aussi des cours de piano, à des enfants et à des adultes. Sarah est lumineuse et bienveillante, jusqu'au jour où il se passe un drame à cause d'une lunch-box. Sarah est amoureuse de David à qui elle donne des cours. David lit beaucoup de livres, se coupant des autres, ayant du mal à communiquer, s'éloignant de plus en plus de Solène sa femme.
L'accident va bouleverser la vie de nombreuses personnes, qui vont se sentir coupables et réagiront différemment : douleur, haine, rejet, exclusion de la "coupable".
Emilie de Turckheim a écrit un roman lumineux, bouleversant, qui ne se lâche plus une fois commencé. Elle aborde de nombreux sujets : la fatalité, le deuil, la culpabilité et dépeint une communauté d'expatriés français vivant aux Etats-Unis, qui m'a rappelée l'univers des romans de Liane Moriarty qui eux se déroulent en Australie ("Le secret du mari", "Petits secrets et grands mensonges", "Un peu, beaucoup, à la folie" et "A la recherche d'Alice Love").
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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C'est un roman lumineux, magnifique qui nous parle d'un sujet très dur mais universel.

Le récit commence au Mans en France, Sarah Hopkins nous raconte à rebrousse temps son histoire, le drame de sa vie.

Flash-back dans les années 80, Sarah alias Jézu enseigne la musique dans l'école primaire franco-américaine de Zion Heights dans la splendide baie du détroit de Long Island. Elle emmène à l'école six enfants dans son van deux fois par semaine.

Sarah est un peu la "star" de l'école. En effet, elle est célèbre pour ses comédies musicales, le spectacle de fin d'année, le moment fort de l'école.

Dans la première partie du roman, Emilie de Turckheim, dans ce récit inspiré d'un souvenir d'enfance, nous raconte la vie de cette petite communauté de français expatriés vivant dans un cadre idyllique, une vie un peu à la "Desperate Housewives". Les familles organisent des garden-parties entre voisins, s'investissent pour la fête de l'école, ce sera à qui rivalisera avec ses meilleures pâtisseries, c'est un milieu féminin, les hommes étant souvent absents pour leur boulot. Des couples s'ennuient, d'autres se forment,.. et les mères passent leur temps à remplir les "lunch-boxes" de leurs enfants. La vie... quoi !

Jusqu'au jour de l'irrémédiable, du drame, de l'accident...

C'est un roman polyphonique où chaque personnage a une voix bien spécifique, associée à un style d'écriture. La narratrice principale est Sarah ou Jézu comme vous préférez, elle se rémémore la fatidique journée, l'avant, l'après. Sa culpabilité la torture mais aurait-il pu en être autrement ?

Les masques tombent et chaque narrateur va montrer son vrai visage, sa vraie nature. Tout est dépeint avec beaucoup de psychologie, de finesse, de vraisemblance.

Ce sera la colère, la douleur, la haine, l'acceptation, le cheminement du deuil mais encore l'exclusion, le rejet mais aussi la fatalité, le destin, l'inéluctable.

L'écriture est remarquable, originale, musicale. C'est un récit que l'on lit en apnée.

C'est une caricature de la société américaine, de la vie de femmes esseulées, vivant en vase clos dans un décor de rêves mais aussi la descente aux enfers pour Sarah qui sera rejetée, montrée du doigt, bannie de la société.

Que peut-on faire contre l'inéluctable est la question. Ce récit c'est la peur de chaque mère, l'histoire de la vie synonyme dès le départ de la mort. le sujet est difficile mais universel et c'est écrit de manière tellement belle, c'est émouvant, touchant.

Touchée en plein coeur , un gros coup de coeur que je vous recommande vivement.

♥♥♥♥♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Cela commence comme un conte, qui commencerait d'une manière un peu étrange. Les premières pages m'ont décontenancé et je me suis demandée si j'avais pris le bon livre.
Puis je suis rentré dans le monde de Zhion et dans la vie de Jezu, professeur dans une école bilingue.
Dans la première moitié du roman, on découvre donc cette petite ville, c'est poétique dans une écriture qui ressemble à Il était une fois puis la réalité prend plus de place avant de prendre toute la place.
Résultat de cette lecture, je n'ai pas aimé le premier chapitre mais j'ai adoré tout le reste. Si j'avais pu, je l'aurai lu d'une traite. Je l'ai lu sur deux moments d'une même journée car je voulais connaître la fin, continuer à sonder les personnages de Zion, leur ressenti face à une réalité difficile.
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Coup de coeur ! J'ai été happée par ce roman, par cette plume poétique qui donne à voir les multiples fragments de nos vies, nos faiblesses, nos forces, nos doutes, les masques qu'on porte malgré tout... Ce roman est une explosion de vie, malgré la tristesse, la colère, la culpabilité face à la mort d'une enfant, face à un amour impossible, face aux réactions absurdes d'un microcosme français de femmes au foyer perdues dans l'Est américain.
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