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EAN : 9782253107279
256 pages
Le Livre de Poche (15/02/2023)
3.86/5   122 notes
Résumé :
« La lunch-box est une bête pleine d’appétit. Elle grogne, elle n’en a jamais assez. Elle provoque chez la mère une pulsion de remplissage. Tout le vertige vient de la forme de la lunch-box : n’oublions pas que c’est une valise. C’est chaque matin la répétition du grand départ. La mère regarde son enfant s’éloigner de la maison et elle espère qu’il ne lui manquera rien. Ni pain ni amour. »


Dans la ville rêvée de Zion Heights, sur la baie du dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 122 notes
Ce livre est épatant !
Hypnotique, magnétique, ensorcelant, il m'a envoûtée dés les premières pages. Pourtant c'est un livre très particulier qui pourrait dérouter.

L'histoire s'ouvre sur une étrange histoire, celle de monsieur Patok amoureux fou du gâteau à la noix de pécan et foudroyé par la foudre.
Le malaise est déjà là. Palpable et mystérieux. Arrivent ensuite plusieurs personnages qui semblent se connaître sans se connaître. Dans la ville fictive de Zion Heights en Amérique gravitent Sarah, l'institutrice de chant, Solene, la maman attentionnée et David, le père un peu maladroit. Autour d'eux, cette lunch-box, elle aussi, partout et nulle part à la fois. Mystérieuse à souhait.

La première partie plante le décor. Celui de personnages torturés, mélancoliques, parfois drôles, et surtout férocement vivants par l'énergie émotionnelle qu'ils dégagent.
Deuxième partie, les détails recueillis précédemment, le voile mystérieux, tout cela se dissipe pour nous claquer une vérité, une réalité à laquelle on ne pouvait ou on ne voulait pas penser.

D'une écriture précise, à l'affût du juste dosage entre descriptions-émotions-immersion-empathie, Lunch-box est un livre impossible à lâcher qui m'a fait vibrer, sourire et pleurer à la fois.
J'aime ce procédé narratif déjà rencontré dans l'excellent roman d'Amelie Antoine, Raisons obscures qui consiste à commencer par la fin tout en mystère pour remonter le fil jusqu'au présent. Je trouve que c'est tout à fait prenant et passionnant.

Émilie de Turckheim, je l'ai découverte avec ce très beau récit coup de coeur : le prince à la petite tasse. Je la découvre ici dans une fiction et c'est de nouveau un coup de coeur. Cette auteure a une imagination féroce qui mériterait d'être largement connue.
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Un incipit intrigant en forme de poème, suivi d'un premier chapitre sur M. Patok plutôt désarmant. J'avoue que si je n'avais pas lu tous ces avis positifs sur ce roman, je ne suis pas sûre que j'aurais poursuivi ma lecture. Et j'aurais eu tort. Quel texte fort. Intense. Hypnotique. J'ai vibré au fil de ces 250 pages de colère, de tristesse et de culpabilité. j'ai ressenti le chagrin de cette famille endeuillée par la mort de leur petite fille, et j'ai éprouvé la meurtrissure de cette professeure, meurtrière par accident. J'ai été tour à tour Sarah, l'enseignante coupable et Solène la mère orpheline de fille. Et comme elles, je me suis questionnée : comment continuer à vivre après un tel drame ?
C'est vraiment un très beau texte sur les aléas de la vie. L'écriture, la narration, l'aspect introspectif du récit m'ont totalement envoûtée. Une belle surprise. Une lecture marquante
.
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C'est mon premier roman d'Emilie de Turkheim.
Ne connaissant donc pas du tout son style, j'ai été un brin déroutée par le début du roman : tout d'abord un poème en vers libres, je comprends vite qu'il pourrait être le quatrième de couverture, puis je suis en classe avec un instituteur racontant une histoire saugrenue mais captivante à ses élèves. C'est à la fin que j'ai compris l'utilité de cet épisode.

La trame se met alors en place.

Nous sommes dans une petite communauté aux États-Unis, où vivent des Français expatriés qui ont inscrit leurs enfants dans une école bilingue. Les familles ont intégré les codes de la vie scolaire américaine, dont la traditionnelle lunch-box des enfants qui va jouer un rôle crucial, et la grandiose Fête annuelle de l'école où la prof de musique, Sarah, monte chaque année des spectacles à couper le souffle.
Un peu malgré elle, Sarah a accepté de conduire à l'école deux fois par semaine six enfants qui habitent dans son quartier.
Et un jour…, c'est l'accident et la mort d'un des six enfants.

Le drame, l'émoi, la douleur s'emparent de cette petite communauté plutôt paisible.

C'est le point de fracture du roman : l'autrice donne désormais alternativement la parole à la maman endeuillée, et à la professeure de musique. Sarah, adulée jusque là par les parents, les enfants et ses collègues est mise au ban de la communauté. Elle est pourtant horriblement meurtrie par la mort de son élève. La maman ne se remet pas de la perte de son enfant et se sent coupable, revit en boucle les derniers instants ensemble. Ce drame aurait-il pu être évité ? Qui est responsable ? Coupable ? Victime ? Tout le monde et personne.

La deuxième partie est triste, déchirante, mais le roman dégage une atmosphère lumineuse. J'ai vraiment ressenti la douleur, la colère, l'irrémédiable perte, le découragement des protagonistes qui sont tous très attachants.

Finalement, l'autrice m'a séduite par son procédé narratif original même s'il m'a légèrement déstabilisée, j'aime sa plume légère, sobre, proche de son lecteur.


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Un roman choral sur un drame annoncé.
Il est questions de deuil et de culpabilité.
La plume est élégante et le récit bien structuré.
Certains passages sont émouvants notamment les réflexions de la petite fille.
Néanmoins, la narration est si distanciée que, malgré la gravité du sujet, il est difficile d'entrer en empathie.
Et puis, la place du père, sa douleur non racontée, à peine suggérée est très étrange.
Je referme ce roman vraiment partagée.
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J'avais rencontré Emilie de Turckheim dans un salon et elle avait été très agréable et souriante. On avait discuté autour de son roman/essai qui traitait du thème des migrants et dont j'avais adoré l'engagement.

Pour ce « Lunch Box », l'autrice revient au fictionnel et place son histoire dans l'Est américain. Elle nous fait entrer dans le quotidien de différentes familles. Les chapitres alternent entre chaque protagoniste. Grâce à la troisième personne, on regarde ces gens cohabiter dans leur petite communauté. On découvre leurs habitudes, leurs échanges, leurs organisations. Les us et coutumes de cette région sont décrites à merveille. Malgré quelques tensions, la vie s'écoule comme un long fleuve tranquille.

Mais malheureusement cette quiétude est bouleversée par un terrible drame. le groupe explose alors en plusieurs morceaux : les victimes, les coupables désignés et les jurés populaires. La narration passe à la première personne afin de plonger dans l'esprit des acteurs et actrices. Quel que soit le camp, on constate les dégâts qu'occasionne une telle tragédie dans leurs vies respectives.

Ce texte prend sa source dans un fait réel, ce qui explique son réalisme. L'autrice fait preuve d'une authenticité dans les descriptions de la vie américaine, et surtout d'une justesse dans les émotions. Elle ne cherche pas à faire du sentimentalisme. Elle est au plus près de ses personnages et nous fait ressentir leurs sensations les plus intimes. Grâce à une plume sensible, elle nous ouvre les portes sur des vies brisées par la culpabilité ou par du deuil.

Lors de mon échange avec l'autrice, elle dégageait une bienveillance naturelle que je retrouve dans ses textes. Elle nous fait aimer ses personnages en dépit de leurs défauts et de leurs comportements. Une nouvelle fois, Emilie de Turckheim met son humanité au service d'une histoire vraie et touchante. Un très beau livre !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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critiques presse (1)
LeSoir
18 janvier 2021
Emilie de Turckheim place la mort d'un enfant au centre de son passionnant «Lunch-Box», pour autopsier une société de Français dans une petite cité américaine, avec son étroitesse et ses tabous.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Les gens qui ont vécu un drame disent tous la même chose : j’ai pris un coup de bâton sur la tête et le sol s´est dérobé sous mes pieds. Je me suis toujours demandé pourquoi ils décrivaient cette scène. Pourquoi ils débitaient par réflexe une formule apprise par cœur. Maintenant je le sais : c’est parce que ce n’est pas une formule. C’est la description précise de ce qui se passe. La tête est frappée, et un gouffre, réel, géologique, s’ouvre sous vos pieds.
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Partout, dès qu’ils vous ont sous la main, les gens demandent : «Et vous, vous avez des enfants ?»
Je ne pense pas que les animaux se posent cette question quand ils se croisent dans la nature. («Et toi, tu as des veaux ? »)
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Quand deux vieux s’aiment et que l’un meurt, souvent l’autre le suit. La vie a le tact de se retirer.
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L’enfance est comme les fleurs de cerisier, déchirante de brièveté.
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Je voudrais passer une journée, une seule, dans le paradis du passé.
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Videos de Emilie de Turckheim (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emilie de Turckheim
L'émission intégrale : https://www.web-tv-culture.com/emission/emilie-de-turckheim-lunch-box-52661.html
Comme elle le dit elle-même, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, la vie d'Emilie de Turckheim s'est toujours construite dans les livres et les histoires, celles qu'on lui racontait comme celles qu'elle s'inventait.
Parallèlement, les souvenirs de sa petite enfance sont liés à ces quatre années pendant lesquelles sa famille s'était expatriée professionnellement aux Etats-Unis.
De retour en France, ses études de droit, de socio ou de sciences politiques n'ont jamais fait dévier la jeune femme de son objectif premier, elle serait écrivain.
A 24 ans, elle publie « Les amants terrestres » suivi rapidement de « Chute libre », « le joli mois de mai » ou « Héloïse est chauve ». Autant de titres, certains primés, qui installent durablement Emilie de Turckheim sur l'étagère des auteurs qui comptent.
Son nouveau roman, qui signe son entrée chez Gallimard, confirme tout le bien qu'on pendait déjà d'elle.
Avec « Lunch box », ses souvenirs d'enfance ne sont pas loin. La lunch box, c'est cette petite boite métallique dans laquelle, chaque matin, toute bonne mère de famille américaine prépare le pique-nique de son enfant, y glissant entre deux tranches de pain de mie et un blanc de dinde, tout son amour et sa tendresse.
Nous sommes donc au milieu des années 80, dans une petite ville cossue de la côte est des Etats-Unis, là où sont installées de nombreuses familles françaises, souvent expatriées pour le business. Dans ce petit monde clos, au nom de la légendaire amitié franco-américaine, on se reçoit avec force effusions mais bien souvent les sourires restent de façade et ne traduisent qu'une partie des sentiments. C'est dans ce décor qu'évolue Sarah, une jeune professeur de musique qui, dans l'école bilingue de la petite ville, est la coqueluche des enfants et de leurs parents car, derrière son côté fantasque, elle n'a pas son pareil pour mettre sur pied les spectacles de fin d'année. Sarah a un coup de coeur pour David, à qui elle donne des cours de piano. Mais il est marié à Solène et leur fille, Laëtitia, est aussi l'élève de Sarah. Bref, rien n'est simple. Pourtant, dans ce décor rêvé de l'american way of life, Sarah a envie d'y croire. En attendant, deux fois par semaine, dans son van, elle accompagne six enfants du quartier à l'école, dont la petite Laëtitia. Mais, comme inévitable, le drame arrive, les sourires s'effacent et le quotidien de cette communauté éclate en mille morceaux.
Habilement construit, en deux temps, après et avant le drame, avec un enchainement implacable que je me garderai bien de vous dévoiler, le roman d'Emilie de Turckheim est une réussite, tant sur l'intrigue que sur la qualité de l'écriture, une histoire cruelle et féroce abordant entre autres les thèmes du deuil, du déracinement, de la fatalité et de la culpabilité.
Les personnages se fissurent au fil des pages, se laissant envahir par la mélancolie et le mal de vivre. Et cette Amérique idéalisée devient un enfer inextinguible où le destin tire les ficelles inexorablement.
« Lunch box » d'Emilie de Thurckheim est publié chez Gallimard.
+ Lire la suite
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