A quel point faut il être perdu pour laisser le diable vous indiquer votre chemin ?
Il serait rafraîchissant de trouver pour une fois quelqu'un dans cet endroit qui serait exactement ce qu'il semble être.
Il me jette un regard timide lorsque je passe, tentant d'ôter sa casquette mais ne parvenant qu'à la perdre dans le vent. Quand je le quitte des yeux, il est en train de la poursuivre à travers la cour comme si elle renfermait tous ses rêves.
19 ans après la mort de leur fils, Mme et M. Hardcastle invitent dans leur demeure exactement les mêmes invités que le soir du meurtre, dont leur fille Evelyne dont notre narrateur doit empêcher le meurtre. Si vous aimez l’ambiance British, gentlemen, château au sein duquel on cherche un coupable, énigmes et mystères surtout arrêtez vous sur ce livre.
Je me suis lancée dans la lecture sans savoir ce qui m’attendait, juste en faisant confiance à l’édition sonatine. La surprise de la découverte de l’histoire a, en grande partie, contribué à mon attachement à ce livre et au plaisir que j’ai eu à le lire, le découvrir. Je m’efforce, donc, de ne surtout rien dévoiler pour ne pas vous ôter toutes les interrogations qui ont rendu ma lecture addictive et mystérieuse. Il m’a fallu du temps pour m’adapter à la lecture tant le rythme est soutenu, la construction saccadée et déroutante avec des bons de personnages en personnages mais également dans le temps. Le genre de livre pas confortable malgré la demeure luxueuse dans laquelle on se trouve car on ne peut anticiper le prochain pas. Mais une fois qu’on a pris quelques points de repères on s’y accroche fermement pour suivre. Ce qui fait tenir est l’essence même du thriller et du polar ici, l’interrogation. Et ce durant toute la lecture. Il y a tellement de subtilité, de détails que j’aurai plaisir à relire le livre maintenant que je connais la fin. Un peu contradictoire pour un polar mais très impressionnant comme performance. Chapeau bas pour l’originalité de l’idée même, de la finesse de la construction, le soucis du détail, de l’indice bien placé et des touches d’ironie so british.
La colère est solide, elle a du poids. On peut la frapper du poing. Alors que la pitié est un brouillard dans lequel on finit par se perdre.
Il y a une heure, je supposais que la mort de Thomas avait réduit ses sentiments en cendres, mais je me demande désormais si ce sol n'était pas déjà infertile. Rien ne pousse en lui hormis la cupidité.
p.295
Si ce n'est pas l'enfer, le diable prend à coup sûr des notes.
Je reste bouche bée. Je n'avais jusqu'alors pas fait le lien entre Jonathan Derby et Millicent Derby, probablement parce qu'il est plus facile de s'imaginer qu'il est le produit de quelque fléau biblique.
(...) tout homme est dans une cage qu il a lui-même fabriquée.
- C'est un avertissement étrange.
- Avertissement ? J'ai pris ça pour une menace, remarque Cunningham.