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Là où sont les oiseaux, il y a du poisson"
Dans ce petit bout de Norvège coupé du monde, il y a les oiseaux oui mais aussi et surtout pour ses habitants, tant de frustration, de colère et de non-dits. le phare, le point de mire de cette contrée, est, si cela en est possible, l'endroit le plus isolé avec en hiver ou en période de tempêtes, des moments de réclusion totale et très longs. le phare abrite une famille car c'est désormais la règle, le gardien du phare ne peut y vivre seul, les risques d'en perdre la tête sont trop grands.
Pourtant, est-ce suffisant ? Johan, le gardien du phare, Marie sa femme et leurs enfants Darling et Valdemar sont la famille du phare mais il serait difficile de dire qu'ils y vivent ensemble. Chacun avance dans les années sur son propre chemin bien distinct l'un de l'autre. La preuve en est, le roman nous relate trois fois la même période de vie de cette famille, et même très précisément un évènement en particulier, mais par trois voix, d'abord par Johan puis Darling et enfin Marie.
Tous vont exprimer leur envie de partir et tout quitter, certains vont essayer de le faire et d'autres y parvenir et malgré tout certains vont revenir. Leur frustration et leur colère, c'est cela, leur vie gâchée, les pourquoi ils ne sont pas partis ou trop tard. Car ce sont finalement leurs liens familiaux qu'ils se reprochent, ces liens qui les ont soit retenus soit faits partir soit faits revenir.
Au fur et à mesure des trois vues, le puzzle va se compléter, les mystères vont se lever jusqu'à avoir la vision d'ensemble de leur histoire.
Cette construction particulière m'a plu, cependant il m'a manqué quelque chose pour véritablement m'attacher à ces personnages. En revanche, je pense qu'il y a une intention volontaire de l'autrice d'apporter un évènement, pile au moment où nous pourrions avoir de la sympathie pour le personnage, qui va nous le rendre détestable. Mais tout cela est finalement attendu et sans surprise.
Je suis donc mitigée sur ce roman, car la lecture en était de manière générale aisée et fluide (mais je tiens à préciser que de très très nombreuses fautes de grammaire de cette traduction Edition Gallmeister, 2021 ont été très désagréable surtout sur la dernière phrase, dommage). L'envie de connaitre les différentes intrigues, m'a fait aller au bout très rapidement.
Cependant, je suis assez convaincue que très rapidement, il ne m'en restera absolument rien, il ne m'a pas questionnée et je ne l'ai pas ruminé après en avoir tourné la dernière page. Ce roman va être vite oublié.