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EAN : 9782915694451
96 pages
L'Insomniaque (31/05/2010)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Une émotion populaire en 1780. " Ils ont surgi dans la nuit, déferlant par dizaines de milliers des slums de Whitechapel ou de Southwark, des ateliers et des docks, des bordels et des tavernes. Ils se moquent du pape et du roi, des rites et de la rente, de l'art de gouverner et de celui de gérer... Ils veulent couper la langue des sermonneurs et dévorer la main qui leur jette les miettes de l'expansion marchande... Ils brûlent de réaliser le vieux rêve de Cocagne de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En juin 1780, le bas peuple de Londres se soulève. Les prisons sont incendiées et la banque d'Angleterre assiégée. Julius van Daal raconte cette insurrection occultée ou calomniée.
(...)
On l'aura compris, la narration de ces événements est enthousiaste et il est difficile de résister à la tentation de citer abondamment des pans entiers du récit comme des analyses.
(...)
Nous ne rapporterons bien évidemment pas l'intégralité de l'enchaînement des événements, comme le fait l'auteur, avec méthode et brio.

Compte-rendu très complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Des gueux insomniaques et sans avenir ont surgi dans la nuit, déferlant par dizaines de milliers des slums de Whitechapel ou de Southwark, des turnes et des asiles de nuit, des ateliers et des docks, des bordels et des tavernes. Ces gens-là se moquent du pape et du roi, des tories et des whigs, des rites et de la rente, de l’art de gouverner et de celui de gérer. Ils veulent couper la langue des sermonneurs et dévorer la main qui leur jette les miettes de l’expansion marchande. Ils veulent la suppression des lois et de l’autorité et que tout soit à tous. Ils veulent voir flamber les bagnes dans une ville désertée par les rupins et les gros bonnets. Ils désirent passionnément la fin de l’ordre des choses. Ils brûlent de réaliser le vieux rêve de Cocagne des grandes insurrections londoniennes : voir enfin les fontaines publiques pisser du vin clairet.
Tout ce beau monde se répand dans les rues avec une mobilité inouïe, se sépare et se rejoint, se concentre et s’égaille, au gré de l’inspiration. L’insurrection ne s’enferme pas derrière des barricades ou dans des ghettos ouvriers, elle parcourt la métropole en bandes itinérantes qui glanent des renforts partout où elles se montrent. Aux lents défilés massifs, elle préfère l’éparpillement, la dérive et le pas de course. Ne cherchant pas à s’emparer du pouvoir mais à le dissoudre en rendant caduque toute autorité, tout privilège de caste, elle choisit ses cibles en fonction de leur proximité psychogéographique : comptes à régler, riches demeures à piller, symboles de l’esclavage à démolir. Elle ne cherche ni à livrer bataille ni à militariser l’affrontement ; par son omniprésence et sa vivacité, elle vise l’anéantissement de toutes les séparations. Elle bannit et humilie ses ennemis, abolit les bibelots du passé, mais guère ne tue ni ne capture. 
Liée à l’absence de discipline et de coordination, l’impossibilité d’une stratégie se révèle être brièvement un atout pour cette insurrection ubiquiste.
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Des échelles sont posées contre les murs du pavillon des geôliers; les assaillants qui y pénètrent jettent tout ce qu'ils trouvent par les fenêtres brisées afin d'alimenter le feu de joie qu'ont allumé leurs camarades contre le mur de la prison.
Mais voilà un intermède comique : une petite centaine de constables surviennent alors, matraques en main. Les émeutiers leur ouvrent obligeamment le passage jusqu'au théâtre des troubles. Lorsque le dernier sbire a pénétré dans le piège, la populace se jette sur eux et les rosse "avec une grande furie".
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La logique marchande dévore l’activité manufacturière et artisanale et annonce le règne de la mesquinerie des calculs, de la tyrannie des horaires et de l’ennui des tâches morcelées. 
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Au seuil des années 1780, Londres est la plus vaste métropole du monde tandis que l'Angleterre connait une industrialisation et une urbanisation accélérées. (...) La logique marchande dévore l'activité manufacturière et artisanale et annonce le règne de la mesquinerie des calculs, de la tyrannie des horaires et de l'ennui des tâches morcelés.
L'esprit bourgeois triomphe en son île de prédilection, en attendant de soumettre le monde tout entier à sa médiocrité.
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Les pauvres s'y firent craindre, non par leurs aspirations, qu'ils savaient moins encore qu'aujourd'hui formuler, mais par la révélation fulgurante de leur "être-ensemble".
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