- Défiez-vous de la tentation du favoritisme, frère Joseph. Je sais que votre jeune cousin est remarquablement doué pour un enfant du peuple et que vous fondez sur lui de grands espoirs. Mais je vous rappelle que le but premier de notre communauté est d'aimer et servir Dieu, pas de faire de la bière.
Je t'aime et tu m'aimes aussi. Cette religion-là n'est-elle pas bien plus agréable que l'autre ?
-Je me demandais comment cette levure que nous ajoutons au mout peut transformer le sucre de l'orge en alcool...
-Mais parce que le bon dieu l'a voulu ainsi pour nous permettre de faire de la bière, tout simplement!
Son savoir-faire ! Il a apporté son savoir-faire ! Son savoir enquiquiner, oui ! Et quand je pense que c'est moi qui le nourris, en plus !
Tu sera maudit... Maudit... Maudit
Car c'est là, le seul vrai secret du brasseur, mon fils : du travail, de la patience, et la foi...
- Je dois prononcer mes voeux dans deux mois, à la date de mon 19e anniversaire. Je... je ne pourrais plus te voir Adrienne.
- Non, je ne veux pas que tu devienne moine, Charles, jamais!
- Mais...
- Où est passé le novice timide qui avait peur de manquer les vêpres ?
- Il a disparu avec le pucelage de la plus jolie des ardennaises...
- Oh, Charles, je t'aime tant !
Car c'est ça le seul vrai secret du brasseur, mon fils : du travail, de la patience, et la foi en Dieu !
Tu sais, Charles, il paraît que certains savants essaient d'expliquer le phénomène de la fermentation, mais ils ont tort, crois-moi. Il en est des mystères de la nature comme des mystères de la foi : c'est faire œuvre impie que de chercher à les comprendre.