Hé oui, Thorgal, tu as enfin atteint ton but. Je suis bien celle que tu voulais rencontrer... celle qui n'a pas de nom, sans doute parce qu'on m'en donne trop: la Vie... la Mort... la Fortune... le Malheur... le Destin...
Le Destin! Ha! Ha! Ha! Comme si les mortels pouvaient avoir un destin! Ha! Ha! Ha! C'est la plus grande supercherie de toutes les créations!
« Ce n’est donc pas dans le deuxième monde que Thorgal devra aller pour sauver Aaricia, mais au-delà, jusqu’à la mort elle-même. » (p. 16)
Le destin ! Ha ! Ha ! Ha ! Comme ci les mortels pouvaient avoir un destin. Ha ! Ha ! Ha ! C'est la plus grande supercherie de la création ! …
... Même ici, où l’aboutissement ultime rejoint le commencement de tout même ici il n’y a que les jouets de hasard d’une comédie immobile orchestrée par le néant, Ha ! Ha ! Ha !
Et toi, tu es venu me demander une vie ?! Une seule et ridicule vie !?... C’est trop drôle !
ALORS QUE JE RÈGNE SUR L’EXISTENCE DE TOUTE L’HUMANITÉ !!
Qu’est-ce qu’une vie pour moi ?...Rien. Un fil venant de nulle part n’allant nulle part, perdu parmi des millions de millions d’autres fils identiques mais dont le possesseur se croit le centre de l’univers. S’agit-il d’un vieillard ou d’un enfant ? D’une jeune princesse éclatante de beauté ou d’une pauvre paysanne rongée par la famine ? D’un roi ou d’un mendiant ?
Qu’importe … (de son ongle elle coupe le fil) …Le monde l’a déjà oublié.
- Thorgal !?! Un vaillant chevalier !?...
- Ha ! Ha ! Ha !
Nous sommes entraînés à travers le temps, jusqu'aux tout premier âge de la terre !!
Par tous les dieux du muspellsheim, c'est bien elle : la clé du deuxième monde !!
Là commence l’inconnu qui mène peut-être au deuxième monde. Aucun mortel ne s’y est jamais aventuré.
La légende prétend que c’est en ces lieux que les dieux perdirent leur dernier grand combat sur terre, cette terrifiante bataille qui marqua leur crépuscule.
Nous sommes entraînés à travers le temps, jusqu'aux tout premiers âges de la Terre !!
Shaniah : Pouvait-il en être autrement ? Une vie pour une vie, Thorgal... C'est la loi éternelle... Et c'est bien mieux ainsi. Aaricia est vivante. Pour quoi, pour qui aurais-je pu vivre encore ?
Thorgal : Mais tu avais racheté ta faute, Shaniah ! Je t'avais pardonné !
Shaniah : Pardonné, oui. Mais pas aimée... Tandis que moi, je t'aimais, Thorgal. Je t'aimais...à en mourir.