La Terre mourante, tome 2 : Cugel l'astucieux

Voici une lecture divertissante, où l'on retrouvera les principaux procédés et le métier de conteur de Jack Vance : enchanteurs, pays fantastiques, démons et merveilles, à ne pas prendre au sérieux. Cugel déploie une immense énergie dans ses aventures, mais on a bien des raisons de penser que l'astuce n'est pas sa qualité principale. Un bon moment de détente.

Cugel l'astucieux… Rien que le titre est une blague !
Il eut été plus juste d'intituler ce bouquin Calamity Cugel, ou Cugel le nigaud !
Autant le dire, je n'ai pas accroché. le personnage est superficiel, l'intrigue légère. Pour la résumer en quelques mots, c'est plutôt facile : là où Cugel passe, le monde trépasse !
Je suis allé au bout quand même, pour voir jusqu'où la dérision (ou l'autodérision ?) allait nous amener. Et j'ai vu, et même souri quelques rares fois. Mais enfin bon, ce n'est pas avec ce genre de livre que je vais me réconcilier avec la Fantasy…

L'histoire débute rapidement. L'auteur ne prend pas la peine de raconter ou répéter les évènements qui se sont déroulés dans le livre précédent. Il ne s'agit d'ailleurs pas vraiment d'une suite, mais plutôt d'une nouvelle série d'aventures se passant dans le même univers. Je n'ai pas lu le premier tome, par exemple, et cela ne m'a pas du tout gêné dans la compréhension de ce livre.

Jack Vance nous entraîne ici dans une série d'aventures, de rencontres, d'évènements qu'il lie par un personnage et une intrigue bien mince. le pauvre héros doit quérir une pierre magique et la ramener au magicien rieur qui lui ôtera alors le petit animal qu'il a négligemment oublié autour de son foie ! une sorte de bestiole faite de griffes et autres joyeusetés qui prend un malin plaisir à pincer et piquer le foie de notre bonhomme, dès qu'elle comprend que ce dernier tergiverse et tarde à regagner le château, où l'attend son amoureuse. La torture est atroce, les douleurs imposées cruelles... Car, si Cugel parvient rapidement à trouver et récupérer la fameuse pierre, il va mettre de longs mois d'aventures rocambolesques à revenir jusqu'au château du magicien et jouer très souvent de malchance.

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Dans les univers fantasy, notamment vidéoludiques, j'ai toujours apprécié les personnages de voleur et d'assassin. Un des mes jeux vidéo préféré reste Dark Project 2, j'ai la saga Dishonored en très haute estime, et je créé souvent des personnages roublards dans les jeux DD pour faire des attaques sournoises.

Invariablement, j'aime lire des romans avec des personnages bien malins. J'ai en haute estime Gagner la Guerre de Jaworski, et la saga des Salauds Gentilshommes de Scott Lynch. Naturellement, je me suis intéressé sur Cugel l'Astucieux, vendu sur la quatrième de couv' par cet auteur classique qu'est Vance. J'avais d'ailleurs déjà lu le premier livre de la Geste des Prince-Démons, que j'avais trouvé plutôt malin.

Mais quelle déception de voir que Cugel n'est pas si malin que cela. A la manière de Maverick, du film du même nom avec Mel Gibson, il est en réalité le dernier des imbéciles et beaucoup se jouent de lui. le roman a des ficelles si grossières qu'il me donne plus l'impression de lire un conte, tellement les héros ont des réactions étranges. Si l'on part sur ce principe, il y a vraiment quelque chose de merveilleux et le style années 60 de Vance est vraiment enchanteur.

Cependant, les chapitres ressemblent à une succession de nouvelles, dans laquelle Cugel essaie d'aller droit devant, tente d'entuber maladroitement pour se la faire mettre à l'envers à la puissance 10. le héros ne me semble de surcroît pas si charismatique que pourrait donner l'impression d'un personnage fringant.

Non, franchement, à part le style et l'univers, ce roman ne démarre pas vraiment et le héros ne parte pas vraiment bien son surnom.

Voici donc Cugel l'Astucieux, roman qui nous permet de suivre le dit Cugel dans ce second tome de la Terre Mourante. Sur la forme on a à faire avec un découpage en chapitres qui pour la plupart d'entre eux auraient pu être publiés sous forme de nouvelles, et dont le lien se fait par la punition infligé au voleur par Lucounu. le ton reste identique à celui d'un Monde Magique, mais le héros de ce roman me semble plus malin, voire rusé qu'astucieux. Force est de constater que ce surnom est surtout ironique, parce que l'avidité et la cupidité de Cugel le mettent dans la panade, mais est suffisamment futé pour s'en sortir avec malice, mauvaise foi et roublardise. Globalement, je suis resté assez insensible à ces péripéties, peut être à cause du ton et/ou de la traduction.
Je vais faire un petit break de la Terre Mourante avant d'entamer le dernier volume, Cugel Saga.