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De retour dans les Isles Anciennes où nous allons retrouver Aillas, souverain du Troicinet et désormais roi de l'Ulfland du sud ; Casmir, le souverain du Lyonesse ; Dhrun et Glyneth, ayant trouvé refuge dans les palais du Troicinet ; et Shimrod, le mage allié à Aillas.

Le récit débute avec l'apparition de la perle verte, véritable joyaux maléfique dont les possesseurs vont subir l'influence. Cette perle sera très vite perdue, abandonnée pendant un temps seulement...
Aillas va lui tenter d'unifier les différents clans de l'Ulfland du sud en usant autant de magnanimité que d'intransigeance. En bon héros qu'il est, il surmonte les difficultés avec une certaine facilité.
Les Skas, valeureux guerriers, vont lui mettre des bâtons dans les roues du seul fait de leur présence belliqueuse. L'Ulfland du sud menacé, le nouveau monarque n'aura d'autre choix que de s'approprier l'Ulfland du nord afin d'instaurer une puissance suffisante à contraindre les ambitions des Skas.
Shimrod va lui se désintéresser de ce conflit car le charme de l'énigmatique Mélancthe opère toujours sur lui. Elle qui est si désintéressée de tout, une anomalie pourtant si belle et fascinante, va troubler le coeur de Shimrod jusqu'à le hanter.
Le roi Casmir n'est pas du genre à se tourner les pouces et, alors que son épouse l'agace avec ses nouvelles lubies liées à sa récente conversion au christianisme, celui-ci manigance afin de conquérir les territoires des Isles Anciennes et contrer l'insupportable montée en puissance du roi Aillas.
Cependant, c'est avant tout la prophétie du miroir Persilian qui le préoccupe : le fils de Suldrun siègera à la table Cairbra an Meadhan et sien sera donc le trône Evandig.
Mais l'enfant de Suldrun étant Madouc, une fille, Casmir va se mettre en devoir d'enquêter. Et il trouvera un curieux personnage pour mener à bien cette mission : Visbhume.


Jack Vance déroule, comme à son habitude, un récit au rythme effréné, plaçant ses personnages dans des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres.
Aillas mène de main de maître l'expansion (honorable) de sa souveraineté et il demeure le Aillas du premier tome, courageux et humble, malgré son statut de régent. C'est un personnage très attachant, ne serait-ce que par les sentiments qu'il procure à l'évocation de la fascinante Suldrun et de leur histoire.
Avec Shimrod, c'est la magie si chère à l'oeuvre de Vance qui brille de mille textures à chacun des chapitres lui étant consacrés. Sa relation étrange avec Mélancthe prend dans ce tome encore un peu plus d'importance, et la féérie mélancolique de leurs rencontres se traduit par des sentiments troubles qui intriguent le lecteur.
Dhrun est quasiment absent mais garde néanmoins son importance dans l'intrigue, alors que Glyneth va occuper la place de la plupart des dernières pages en compagnie de son tourmenteur exécrable et de son sauveur monstrueux.

Projetée dans le monde parallèle de Tanjecterly par l'effroyable Visbhume, Glyneth ne pourra compter que sur la loyauté de Tul, un être hybride créé par le Grand mage Murgen afin de la ramener dans le monde des Isles Anciennes, pour l'aider.
Telle une autre planète, Tanjecterly diffère complètement du monde connu et c'est l'occasion pour Jack Vance de déployer son imagination sans limite. Les êtres et les paysages surgissent d'autant de rêves que de cauchemars ; le danger est partout !
Visbhume est la star de ce tome : repoussant, tant par son physique que par sa personnalité. Glyneth et Tul vont avoir fort à faire avec ce beau salaud ayant plus d'un tour dans son sac !


Une suite bien réussie qui distille toujours plus d'aventure pour nos personnages déjà chers à nos coeurs depuis le premier tome. Les péripéties s'enchaînent et le ton se révèle toujours aussi excessif, passant de l'humour à la perversité, de la mélancolie à l'héroïsme, de la naïveté la plus candide aux aspirations les plus machiavéliques...
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Un deuxième tome aussi splendide que le premier, autant du point de vue stylistique que celui de l'intrigue. Comme l'ont si bien dit Lili-prune et d'autre avant moi, Vance parvient à merveille à employer des mots rares voir archaïques sans la moindre lourdeur. Au contraire son ironie délicate fait sourire, et chaque page est un pur délice. En particulier ce passage ou le mari parle des corrections qu'il inflige à sa femme juste pour la rendre heureuse… j'imagine si bien la mine sagement innocente qui masque le sourire mutin de la maligne.
Cette série est un véritable bijou donc chaque tome est un joyau, chaque page une perle.
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Je ne me suis pas ennuyé une seconde avec ce livre . Les personnages ont vieillis ou évolués mais sont toujours intéressants . On peut se passer de la lecture du premier tome mais ce serait dommage car les retrouvailles avec certains sont un plaisir . C'est très bien écrit comme toujours avec cet auteur.
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Suite du Jardin de Suldrun, La Perle Verte continue les péripéties et intrigues, sans cesse renouvelées, des Isles Anciennes, et nous fait découvrir un peu plus les peuples et coutumes de ces îles en voie d'être englouties. On y retrouve principalement les mêmes personnages du premier tome et, comme dans ce dernier, les points de vue sont variés, changeants, tout comme l'atmosphère qui ressort du livre dans son entier : sa première partie, très centrée sur la géopolitique, la logistique militaire et le rationnel, se démarque de l'air sauvage et magique qui imprègne sa seconde partie.

Une certaine préférence est cette fois-ci accordée au point de vue d'Aillas, roi de Troicinet, qui avait déjà la belle part dans le Jardin de Suldrun, en tant que mari de Suldrun et père de leur enfant, Dhrun, qu'il s'évertuait de retrouver : enfin, on le voit défaillir et perdre, très légèrement, son armure chevaleresque, trop parfaite, qui le vêtait jusqu'alors. En effet, l'esprit rusé qui permit la fuite de trois esclaves du château Sank et la chute du château Tintzin Fyral, pour ensuite devenir roi de Troicinet, voit enfin ses faiblesses surgir quand il se retrouve en présence de l'objet de ses rêves - purement érotiques et fantaisistes, cela s'entend. Maltraitance, revanche et désir se rejoignent alors :

“[...] Aillas ne put réprimer un pincement au coeur de pitié et même un léger sentiment de culpabilité. Était-ce juste de faire retomber sur la tête d'une seule jeune fille la vengeance de tous les torts subis par lui ? Il se donna avec colère la réplique : Pourquoi pas ? Elle était une Ska…”

La façon de narrer employée dans le Jardin de Suldrun, si unique à Jack Vance, reste omniprésente à travers ce second livre : sorte de roman-conte médiéval empreint d'une mystérieuse magie, et la troisième personne est superbement utilisée, parfois pour subrepticement s'immiscer dans l'esprit des personnages, parfois pour rendre compte de l'état des affaires dans les Isles Anciennes. La verve de Jack Vance ne s'épuise pas, sauf peut-être durant le (trop long) épisode de Tanjecterly, qui manque de poésie, d'intérêt et d'inspiration - à l'inverse du long voyage d'Aillas et de Tatzel, qui se démarque par sa qualité qui nous tient en haleine pendant plus d'une centaine de pages.

Grande constante dans toute la trilogie : la maltraitance des femmes, qui n'a de cesse de surprendre et de choquer sous des tons légers et, parfois, rieurs:

“‘Battez-la d'importance, battez-la souvent ! Cela amènera les roses sur ses joues. Pour mettre les femmes en belle humeur, rien ne vaut une bonne volée administrée régulièrement, puisqu'elles se montrent exceptionnellement gaies pendant les intervalles, dans une tentative pour retarder la suivante de la série.' Une femme les rejoignit: ‘Cwyd dit vrai. Quand il lève le poing sur moi, je ris et souris avec la meilleure humeur du monde, car ma tête est pleine de pensées joyeuses. [...] Néanmoins, c'est Cwyd qui se rembrunit par perplexité. Comment les cancrelats sont-ils venus dans son pudding ? Où les orties domestiques poussent-elles en dehors des sous-vêtements de Cwyd ?'”

Après Suldrun maltraitée par son père au point de se suicider, après la (très) jeune fille violée par un ogre qui a bu une potion pour se rapetisser et être à sa taille, après Glyneth qui doit échapper aux pulsions érotiques de Carfilhiot, c'est au tour de Melancthe et Tatzel (et, une nouvelle fois, Glyneth) de subir les foudres de l'éros violeur de la gente masculine : ainsi, c'est le patriarcat qui se voit implacablement critiqué. Malgré leurs mille épreuves subies, les personnages féminins se révèlent néanmoins une nouvelle fois être les personnages les plus complexes et les plus intéressants du roman : Tatzel n'a rien à envier à Glyneth en termes de personnalité et de caractère; Melancthe, à la recherche de son identité, est celle qui met à l'épreuve et en mouvement Shimrod, et reste aussi mystérieuse que Tatzel.

Mais ce qui ressort avant tout de la Perle Verte, c'est une panoplie de paysages foisonnants et envoûtants, à la beauté mélancolique; c'est la présentation, non seulement d'une géographie riche, mais également de cultures donc les représentants de chacune sont fiers et respectueux des traditions. Ainsi le mystérieux peuple Ska, qu'on découvre toujours un peu plus à travers le personnage de Tatzel, toute aussi froide et orgueilleuse que ses compatriotes belliqueux. Ainsi le peuple d'Ulfland du Sud, guerroyeur et revanchard, qu'Aillas se propose de matter et de guider.

La Perle Verte a, comme son prédécesseur, quelques longueurs, notamment dans la description de ses paysages; son dernier tiers, qui se déroule à Tanjecterly, manque d'intérêt, comme expliqué précédemment. Néanmoins, le roman n'en reste pas moins un excellent livre qui ne vient que renforcer l'impression plus que positive éprouvée à la fin de la lecture du premier livre de la trilogie.
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Excellent !
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