En cette fin d'année j'avais envie d'une lecture facile, un peu doudou, qui me sorte de la grisaille ambiante.
J'ai jeté mon dévolu sur «
Dans la forêt des larmes » et je ne l'ai pas regretté.
Ce pavé de presque 600 pages se lit tout seul, en bon page turner.
Un joli roman sur la famille et les liens parfois complexes qui nous font nous rapprocher ou nous éloigner des uns et des autres.
Ellis emmène ses deux jeunes garçons, River et Jasper pêcher des têtards dans la rivière. Pour Ellis, ce n'est point une banale promenade en forêt en famille, elle a un besoin impérieux de nature pour remettre de l'ordre dans son esprit après avoir surpris le matin même son mari en flagrant délit d'adultère.
Elle rumine intensément ses pensées, et à l'heure de remonter avec sa tribu en voiture, elle pose momentanément le siège auto de la petite dernière, Viola, deux mois, par terre. Subitement, River pique une crise, le bocal avec les têtards vient de se renverser. Les têtards grouillent sur le tapis de sol. Perché sur un arbre, un corbeau croasse avec obstination comme pour les narguer. Excédée, Ellis rattache les ceintures des deux garçons et quitte le parking en trombe. Ellis appuie sur le champignon, d'un coup, une petite voix s'élève, « Maman ? t'as oublié Viola ».
Ellis se décompose, fixe le siège arrière vide. Quel genre de mère est-elle pour avoir commis une telle chose ? Elle fait demi-tour en trombe, retourne sur le parking. La nacelle et Viola ne sont plus là, comme volatilisées.
Voilà le point de départ de cette histoire que j'ai dévorée.
Au fil des pages, nous ferons connaissance d'autres familles que nous verrons grandir, des enfants, qui deviennent ensuite adolescents. J'ai trouvé très justes et touchants ces portraits d'ados bien campés, attachants et finement décrits, avec une dose d'humour réjouissante.
J'ai été happée par la première partie centrée sur Ellis. J'ai été un peu déçue au début de la deuxième partie puisque l'on change radicalement de personnage et de point de vue, mais finalement la déception a été de courte durée et j'ai savouré les relations amicales d'enfants qui deviennent adolescents et de leurs premiers émois amoureux.
Une lecture idéale au coin du feu ou sous la couette qui procure de l'émotion, des sourires, serre le coeur, avec de jolies surprises. Une échappée belle qui m'a agréablement portée dans les paysages sauvages aux États-Unis, des forêts de Washington aux marais de Californie.