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Critique de Ajlake


Tu seras un homme mon fils, l'adage semble s'être transmis de génération en génération, semant son injonction à la violence, offrant une légitimité au sang répandu.
L'enfant a tué. Et son indifférence, ou plutôt sa sidération, le rend suspect aux yeux des adultes. Et pourtant le tir était beau. L'enfant le sait. Il sait que s'il avait fini sa trajectoire dans le flanc d'un cerf on l'aurait loué pour ça. Alors ?
Cette histoire, c'est celle d'un jeune garçon qui apprend la vie et à qui on n'a pas pris le temps d'expliquer les codes, d'ajuster les curseurs encore moins.
" Né dans cet univers de boucherie, un enfant accueillera cette boucherie à bras ouverts, il la trouvera normale."

Et c'est ainsi que ce qui ne devait être qu'une simple partie de chasse sombre dans l'horreur.

David Vann nous fait entrer dans ce clan masculiniste, violent, fasciné par la traque, galvanisé par l'acte de tuer. Un clan qui étreint autant de règles que d'absurdités. Au coeur de cette bande mutine et primaire, on apprend le poids des mots lorsqu'ils ne sont jamais prononcés, on observe une virilité morbide brandie en étendard, la loi du plus fort, aussi. Ce qui distingue l'homme de l'animal ? La violence consentie de l'espèce avec un fusil. On se sent englué dans ce huis clos malsain, pris dans un piège qui tait son ambition.
Goat Mountain est un véritable roman d'apprentissage, un conte philosophique s'il en est, où la noirceur offre un relief inquiétant à cette nature souillée par le crime.
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