Mon mari

"Mon mari marque le début de ma vie digne d'être archivée."

Au fil des jours de la semaine (avec introduction au jour, et ce que cela implique) , se raconte le quotidien de cette femme, de son mari, ses enfants, son entourage. Mais surtout autour, et concernant son mari.

"Mon mari n'a plus de prénom, il est mon mari, il m'appartient."

Elle est professeur d'anglais à mi-temps, et traductrice.

Obsessionnelle, tout tourne autour de son amour (de trop) pour lui. Impliquant toutes les défaillances qu'elle perçoit ou (sur) interprète, notamment qu'il ne l'aime pas assez, ou pas comme il devrait. Des flots de pensées provenant d'une sorte de desperate housewife, avec des réparties surprenantes.

"Quoi que je fasse, mon mari est ma référence, mon échelle de mesure, mon niveau de la mer."

La fin est inattendue; grandiose !

Une femme aussi névrosée devrait être un cas clinique. Un carnet de notes pour chaque sentiment relève de la démence mais cette femme a tellement de questions sans réponse que ça doit en être invivable, Je ne sais pas si j'ai bien compris ce livre mais il doit être commandité par Aspirine,

Je vais jouer au petit jeu de l'héroïne et définir ce livre en trois mots : étonnant, déroutant et dérangeant.

Étonnant c'est le premier mot qui me vient quand je termine le livre, j'ai aimé le sujet et il est ici décrit de manière inédite, étonnante, Maud Ventura détaille les pensées de son héroïne, elle les décortique, les analyse. Peu de dialogues, beaucoup de descriptions des émotions de cette femme dont on ignore le prénom...

Déroutant : est-ce normal d'aimer à ce point, au point que rien d'autre ne compte, au point d'en être malade, de tout noter, tout codifier, tout contrôler ?

Dérangeant : l'épilogue l'est particulièrement... Ainsi Maud Ventura nous a bien baladé... Quand je suis arrivée à la fin, j'ai eu envie de relire tout le livre en ayant cette dernière information qui change tout, qui remet tout en cause...

Ce dernier livre de 2021 est une révélation !  Un premier roman prometteur, après l'avoir lu je ne suis pas étonné de son retentissement dans le monde littéraire ! Un conseil : lisez-le !

J'aime mon mari, je l'adore et l'idolâtre plus que mes enfants, plus que moi-même aussi. Je pourrais me tuer, voire le tuer, s'il venait à m'échapper. Mais lui ne m'aime pas avec autant de ferveur. Il s'endort avant moi, desserre ses étreintes et me compare à une clémentine. C'est certain, il va me quitter.

En résumé, les tergiversations, doutes et angoisses de cette épouse obsessionnelle lassent vite et agacent. Heureusement qu'il n'y a pas plus de 7 jours dans une semaine. Son métier de traductrice, tentant de donner du sens aux mots des autres, aurait pu être un angle d'attaque mieux exploiter. de même que la scène où ses élèves sont invités à analyser ses propres conversations conjugales, à peine développée malheureusement.

Il faut attendre l'épilogue pour sauver le personnage de la caricature de la femme au foyer désespérée. Dans ses dernières pages, le roman gagne une dimension perverse qui le rapproche un tant soit peu du "Gone girl" de Gillian Flynn. Un élan bien trop tardif hélas.

Sous la forme d'un haïku :

Oui, j'aime mon mari.
Mais lui ne m'aime pas autant,
Qui est dans son tort ?

Selon le jour de la semaine, l'héroïne voit la vie en …
… bleu le lundi
… noir belliqueux le mardi
… orange le mercredi
… jaune joie le jeudi
… et vert le vendredi !

La petite quarantaine, elle est professeure d'anglais et traductrice mais surtout elle est toujours « follement » éprise de son mari avec qui elle est mariée depuis quinze ans.
Pour lui, elle a appris les bonnes manières dans le manuel de savoir-vivre de Nadine de Rothschild, se teint les cheveux en blond. Chaque soir, elle guette le bruit de sa voiture dans l'allée de leur belle propriété bourgeoise lorsqu'il rentre du travail. Rien qu'au genre de musique que son mari écoute elle est capable de deviner son humeur… il faut dire qu'elle note tout dans des petits carnets de couleur ! Parfois elle trouve que leurs deux enfants accaparent trop son mari à son détriment…

Dès le début, le lecteur pressent bien que derrière ce tableau idyllique du couple parfait, le vernis ne va pas tarder à craquer. L'avatar de Bree van de Kamp dévoile petit à petit ses névroses, surtout après l'épisode de la clémentine survenu le mardi. Une semaine dans la vie d'un couple qui a trouvé une méthode peu conventionnelle pour entretenir la flamme !

Une lecture à l'image du fruit de la discorde : acidulée, pleine d'ironie et de fraîcheur dans son traitement des relations homme/femme. A déguster sans risque d'écoeurement comme une bonne bûche de Noël !

Un chouette livre hors normes – même si la narratrice me fait penser à Bree van der Kampf dans son aspect psycho-rigide agaçant (désolée pour ce référentiel obsolète mais que voulez-vous, c'est ainsi 🤭). Avec beaucoup plus de subtilité.

Une semaine de récit, un jour / une couleur / une humeur. Des soupçons. Des délires. Des questions. Des affirmations. La vérité qui fuit entre les pensées. Mais où est-elle en définitive  ?

J'aime beaucoup découvrir ce type de roman, fourmillant d'idées, bien cadré, avec un angle d'approche idéalement placé pour bouléguer* le lecteur / la lectrice grâce à son déroulé impitoyable.

Une lecture feu d'artifice jusqu'au bouquet final qui vaut le détour.

*comme on le dit si bien dans le Sud

L'héroïne est folle, folle de son mari, même et surtout après 15 ans de mariage. Mais partage-t-il vraiment ses sentiments ? Car aimer, c'est une chose, mais ce que veut surtout l'héroïne, c'est être sûre d'être aimée en retour, et avec passion... Une bonne louche de Desesperate Housewifes, une pincée d'Amélie Nothomb, un zeste de Nathalie Sarraute (celle de Pour un oui ou pour un non), la recette est diablement efficace, et c'est aussi drôle que parfois flippant... Une jolie réussite.

A l opposé du courant #metoo .
Livre très surprenant qui nous fait passer par toutes sortes d émotion .
On change de camp toutes les 5 minutes surtout..
La folie de la passion avec un grand « F »
Très bien écrit je trouve par ailleurs
Je ne peux que conseiller car lu d une traite .

j'ai terminé ce roman avec, pour la première fois en 30ans de stakhanovisme littéraire, un sentiment de malaise. car, je n'ai pas honte de le dire, je me suis reconnue dans certains comportements de l'héroïne de ce roman audacieux.
Quel art développé par Maud Ventura....quelle capacité à perturber le lecteur au travers du quotidien de ce couple similaire à tant d'autres... J'ai envié la vie de l'héroïne durant le premier tiers de ce roman, je l'ai haie durant le second tiers et j'eus pitié d'elle... un roman magnifiquement mené qui ne laissera aucune femme, aucune épouse, aucune amoureuse impassible...
une réelle découverte!

"Irrésistible drôlerie". Ce n'est pas le terme que j'emploierais pour ce roman. Épuisant, dérangeant, décalé, oui. L'héroïne a clairement un problème. J'ai tant de fois levé les yeux au ciel, soupiré. Mais j'ai voulu voir vers où l'autrice menait son personnage, jusqu'à quelle limite. Et bien elle la pousse loin dans la folie.

L'histoire tourne un peu en rond autour de cette folie, et de l'analyse de l'héroïne.

L'épilogue m'a décontenancée. Finalement...

Mais je salue l'écriture fluide et agréable et l'idée de cet amour...fou.


Un ressenti en demie-teinte.