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Critique de Cigale17


Merci à Nathan, à Babelio et aux éditions du Sous-Sol (Seuil) pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique.

Qualifiée « d'ange » dans un très bref prologue, Irene, 50 ans, vient de perdre son mari, Marcelo (Marce), emporté par un cancer. Manuel Vilas nous présente son personnage féminin comme une irrésistible beauté qui tente de retrouver son grand amour. Irene bénéficie d'une situation matérielle plus que confortable : en plus de la « somme colossale » que Marcelo lui a laissée, elle a vendu leur magasin de meubles aux employés et s'est aussi débarrassée du plus grand de leurs deux appartements. Elle possède donc une petite fortune qui ne la satisfait évidemment pas : à quoi bon tout cet argent si Marcelo n'est plus là. Irene collectionne les aventures avec des hommes et des femmes, mais en revient toujours à son mariage idéal, à l'amour fou qu'elle et Marcelo se portaient, un amour sans limite et sans nuages, assurément idéalisés, comprend le lecteur, par une Irene inconsolable de son deuil et écrasée sous le poids de la solitude et de l'absence. Étrangement, Irene « voit » Marcelo quand elle jouit, vision ou apparition campée dans un décor très particulier…
***
Je me suis sentie décontenancée par ce roman. L'écriture m'a semblé très irrégulière : par moment, l'auteur gratifie son lecteur d'un style original, d'aphorismes poétiques, magnifiques, d'un vocabulaire riche et recherché, alors que dans certains passages, on tombe dans la banalité, le lieu commun, voire la pauvreté. J'avoue avoir été exaspérée par la prééminence de l'apparence physique, l'insistance sur le luxe, la profusion de marques plus nombreuses que chez une influenceuse. Irene fait une fixation sur les montres, au point de juger les gens sur le prix de celle qu'ils portent, sur les hôtels de luxe, les repas de luxe, les voitures de luxe, les parfums de luxe, etc. Les allers-retours entre présent et passé, sans Marcelo et avec Marcelo, m'ont vite lassée, ainsi que les passages érotiques, au point d'avoir lu, vers le milieu du roman, une cinquantaine de pages en diagonale. Les retours vers l'enfance se révèlent plus puissants à mon avis. J'ai trouvé la fin du roman habile, mais assez attendue : de nombreux thrillers emploient de semblables artifices. Un vrai régal pourtant par moments, entre autres les passages sur la Méditerranée, sur Fellini, sur la poésie De Quevedo, ainsi que quelques moments partagés avec Marcelo, fantasmés ou non, peu importe. Ce roman a reçu le prestigieux prix Nadal en Espagne.
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