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Citations sur Le camp des autres (159)

Les araignées tissent des dentelles sur lesquelles le petit jus de la nuit a laissé des milliers de perles.
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Entre les arbres et la brume de printemps trempe le jour qui se lève.
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La forêt est une langue, une science et une oeuvre d'art. Tout peut te sauver ou t'achever. Ici il n'y a pas de maître.
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Dans le ventre sauvage d'une forêt, la nuit est un bordel sans nom. Une bataille veloutée, un vacarme qui n'en finit pas. Un capharnaüm de résine et de viande, de sang et de sexe, de terre et de mandibules. Là-haut la lune veille sur tout ça. Sa lumière morte ne perce pas partout mais donne aux yeux qui chassent des éclairs argentés.
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A la fin des repas, pendant que les arbres digéraient la lumière, il lui montrait les oiseaux et les nids. Les trous de pic épeiche dans les écorces tendres. La femelle chardonneret qui tient la baraque pendant que son mâle joue les gros bras. Le coucou qui squatte le nid des autres en pondant à tout-va. Les réjections des chouettes. La palombe, délicieuse à l’étouffée, qui ne change pas de gîte pendant des dizaines d’années. Il lui dit : La forêt est une langue, une science et une œuvre d’art. Tout peut te sauver ou t’achever. Ici il n’y a pas de maître.
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Tu sais ce que nous avons tous en commun? Nous sommes des fuyards debout. C'est le Non qui nous tient. Ne renonce jamais à refuser.
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La clarté que l'on nous refuse nous la volerons avec le feu. Nous coiffons la nuit au poteau. Nous rallumons les nues. Nous sommes la suie qui ne mérite pas l'azur. Nous sommes la chair rouge des braises. La petite viande perdue. Au début le sang et le feu ont la même couleur. Au début seulement. Ensuite il ne reste que la nuit. Il y a des oiseaux qui n'ont pas droit au ciel. Ils le voleront. Nous partagerons de force. Nous prendrons ce qu'on nous refuse. Nous sommes la faim des flammes. Le feu qui se tord. Le feu affamé d'air. L'esprit affamé de la justice. Nous sommes les flammes sans lumière. C'est la nuit que nous voyons le mieux, car c'est elle qui nous accueille. C'est le noir qui nous éclaire. La nuit est notre règne, la forêt notre patrie. Nous sommes les fils des bois perdus, de la route, de la boue des chemins. Nous sommes les fauves en exil. Les apatrides. Les moins que chien. Nous sommes les rats et les renards, les hérissons, les ailes tranchantes de grand-duc. Nous sommes les yeux de la mule aux flancs lacérés. La chair à canon et à usine, la viande pour leurs grosses dents. Nous sommes les invisibles, le choléra, le nègre, l'ongle noir de Satan. Nous sommes la famille de vos sacrifices, les cornus, les sauvages, les bouffeurs d'ombre, les récalcitrants. Nous sommes le vent qui souffle sur les braises, les morts pour rien dans la brume de l'Empire, la rage des chiens. Venez avec moi, je vous offre l'outrage, le brûlure, la ruade, le galop. Je vous offre la liberté des flammes sans lumière.
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Tu sais pourquoi Sarah est belle ? Parce qu’elle est libre.
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Il y a quelque chose qui brûle qui n’est pas le jour. Il y a quelque chose qui naît dans les langes souillés du monde. Là où la terre et le ciel ont fait leur petite affaire. Une flamme sans lumière. Saisie dans le sang. Forgée de rosée. Glaireux et sublime. Puis un cri arrive. Le premier souffle est un premier cri. La douleur est une couverture. La caresse une morsure. Le temps quelque part en bas commence sa grouillance. L’eau pleine de sang de l’aurore. L’eau du bain sale. On nous a jetés là. Rats sans poils. Cauchemars à chair rose frissonnant déjà de perpétuelle perte. On nous a jetés là. A vos pieds. Nos pères ont dévoré nos mères. Nous sommes un élevage de vers pour la soie de vos gilets. Vous nous élevez comme de la viande. Vous suçotez notre jus noir pour une nouvelle couche de graisse. Nous sommes le détail de la farce. Je connais le bruit que font vos bouches lorsque vous nous mâchez. Je connais vos mensonges. Des couches et des couches de graisse. Un oignon de saindoux suant. Une charogne qui se digère. Même les porcs n’en font pas autant. Dans l’auge nous pataugeons. Et quoi? Votre guerre. Votre champ. Votre messe. Votre progrès, votre empereur, votre république. Rien n’est à nous à part le vent dans les ventres et le noir dans les dents. Nos enfants viendront au monde avec des canines plein la gueule. Nous avons faim et c’est vous que nous mangerons.
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Il y a des gentils qui sont méchants et des méchants qui sont gentils, la vie est une coquine confuse qui se cache dans les gris.
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