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Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Alexandrines de m'avoir permis de découvrir cette collection "Le Paris des écrivains" et plus particulièrement celui de marguerite Duras.
Ce petit livre se visite comme un album photos où l'on découvre les différents endroits qu'aimait tant Marguerite : au fil des pages se dessine un panorama durassien vibrant des teintes auto-biographiques où, dans l'ombre, s'exprime le chatoiement de sa fiction. Marguerite s'est nourrie de ses lieux pour en exprimer une encre riche d'où s'échappent les personnes et les personnages de sa vie. Sa vie fut un roman ou la voulut comme tel. Ses amitiés et ses amours se rencontrent au coin des rues, dans les cafés. Ce livre est un écrin, une boîte remplie des souvenirs tels ceux des vacances : des coquillages, des fleurs séchées, un petit morceau de papier où danse une écriture, une affection, une émotion, une larme, un rire…..On puise dans ce Paris des pépites aux accents nostalgiques et qui pourtant vibrent dans notre présent. Pour ceux et celles qui apprécient cette femme et son oeuvre et pour ceux qui souhaitent la découvrir, lisez-le puis revenez-y par petites touches, ouvrez le n'importe où et délectez-vous….comme un rendez-vous « imprévu » avec Marguerite….chut ! page 43, à la terrasse du petit Saint Benoît…. la voici !
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J'ai été très heureuse de recevoir le message de Babelio m'annonçant que j'allais pouvoir lire « le Paris de Duras » d'Alain Vircondelet dans le cadre d'une opération Masse critique.
De toute façon, je l'aurai acheté car je suis une duracienne dans l'âme. Alors, quand j'ai su qu'Alain Vircondelet avait écrit un livre sur le lien entre Paris et Marguerite Duras, une impatience de lecture m'a envahie car je suis aussi très attachée aux lieux et à Paris en particulier.
Pourtant, quand j'ai ouvert la petite enveloppe des éditions Alexandrines, ma première réaction a été la déception : un tout petit format, un papier de qualité moyenne, une police pas très agréable, une mise en page sans originalité, bref, pas terrible sur la forme. Je ne l'ai donc pas ouvert tout de suite, ma motivation étant émoussée.
Et puis, quand même, le sujet étant passionnant, je m'y suis mise. Et là, miracle !!!!
Je me suis délectée ! Même le format est devenu un atout car très facile à mettre dans une poche ou un sac. J'ai essayé de faire durer cette lecture le plus longtemps possible et j'ai eu la preuve qu'il n'est pas nécessaire d'écrire beaucoup pour dire des choses importantes : l'essentiel et plus y sont car l'idée de la biographie thématique permet de suivre un fil conducteur qui a du sens.

Les chapitres vont ponctuer son rapport à la ville capitale de façon chronologique.
Tout d'abord, Marguerite Donnadieu adolescente va vivre un « avant Paris » en Indochine. Elle rêve déjà de Paris mais c'est dans le Lot-et-Garonne, dans sa famille paternelle, qu'elle découvre la France.
En 1931, la jeune fille de 17 ans va « vers Paris ». Elle monte à Paris comme on dit mais elle n'oubliera jamais ses terres d'origine. Elle va vivre à Vanves dans les Hauts-de-Seine, au 16, avenue Victor Hugo, dans une HLM de la ville de Paris mais sa mère l'inscrit dans un lycée privé dans le 16ème arrondissement.
Après le bac, c'est donc à Vanves qu'elle va vivre seule et s'émanciper.
« A Paris », l'étudiante va s'installer dans un foyer de jeunes filles, rue Chomel près de Sèvres-Babylone, où elle restera jusqu'en 1937. C'est à cette époque qu'elle découvre la lutte politique, le militantisme, l'activisme que provoquent en réaction les montées des fascismes. Elle a des amants mais c'est Robert Antelme qu'elle épousera en 1939.
Marguerite a déjà établi sa carte de géographie intérieure, repéré ses lieux, ceux qui devenue écrivain à part entière, seront les témoins de son existence et de son oeuvre en attendant d'établir la carte la plus chère à ces yeux, celle de l'imaginaire que Claude Roy a nommé la carte de la durasie.
Dans « Paris occupé », elle est fonctionnaire au ministère des colonies mais la ville va vite trouver les vraies couleurs de Duras : la nuit, les braises, le feu. Et la douleur va d'abord venir de la mort de son enfant en 1942. Elle vivra dans le quartier de Vaugirard mais peu à peu, elle va se rapprocher du coeur profond de son écriture, du lieu même où elle va accomplir son oeuvre, le quartier de Saint-Germain-des-Prés.
C'est son appartement au « 5, rue Saint Benoît » qui va devenir le coeur des rencontres de l'intelligentsia germanopratine. Elle y vivra avec Dionys Mascolo, son nouveau compagnon et père de son fils Jean dans un « Paris d'après-guerre » où elle milite au parti communiste. Mais la vie de quartier ne se limite pas à la vie militante, Marguerite sort car elle aime danser et boire et écouter du jazz au Tabou ou au bar vert et aime les lieux de rencontre et de débats comme le Flore, le Montana, le Civet ou le petit Saint-Benoît.
Dans les années 50, elle rompt avec le PCF et va se sentir plus reliée à l'écriture dans un Paris qu'elle vivra différemment. Avec Neauphle et Trouville, maison et appartement qui lui permettent de vivre à la campagne et en bord de mer, sa vie à Paris sera plus occasionnelle et plus « intériorisée ».
Mais Marguerite Duras a toujours eu en elle, logée, cette fureur de la justice, cette violence farouche qui la saisit et l'étreint quand l'humanité des hommes est mise en cause ou quand la liberté, quelle qu'elle soit, d'opinion ou de libre circulation, est confisquée. Alors elle va participer au « Paris, théâtre de l'histoire » à travers des évènements politiques : la guerre d'Algérie au côté des révolutionnaires et de l'Armée de Libération algérienne, mai 68 (on prétend que c'est elle qui inventa l'adage : « Sous les pavés la plage ») et mai 1981 avec l'élection de François Mitterrand.
Les années 80 deviendront pour elle celles de la gloire absolue.
Et puis, Marguerite Duras va déserter « Paris dans la splendeur de l'âge ». Elle vivra plus souvent à Trouville avec Yann Andréa, son dernier compagnon. Malade, elle reviendra cloitrée dans son appartement de la rue Saint-Benoit ou seule.
C'est là que « Paris la mort » survient le 3 mars 1996. « Morte d'avoir trop écrit » commentera sobrement et si justement Yann Andréa. Elle est enterrée au cimetière Montparnasse.
Paris a ainsi scandé tout le parcours humain de Marguerite Duras. « Qui dira assez la beauté de Paris ? » sont ses propres termes.

Ce livre m'a donné des repères d'autant plus qu'un index des lieux cités va me permettre de construire un parcours de la « durasie parisienne ». J'en suis très émue.


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