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EAN : 9791031202747
121 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (08/04/2021)
3.7/5   22 notes
Résumé :
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.

" La toile aux dimensions inhabituelles sortait peu à peu de sa solitude de lin. Klimt l'avait recouverte d'une ample couche d'or mat, au cuivré profond, d'une densité puissante propre à accueillir le motif. Il se souvenait des fonds des fresques de Ravenne et des coupoles de San

Marco et de Torcello, tous dorés eux aussi, aptes à recevoir. ... >Voir plus
Que lire après De l'or dans la nuit de Vienne selon KlimtVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Les Ateliers Henry Dougier ont tout récemment inauguré une nouvelle collection, intitulée « le roman d'un chef d'oeuvre », dont le troisième titre s'intéresse au célèbre Baiser de Klimt. C'est Alain Vircondelet, commissaire d'expositions, auteur de biographies et de travaux majeurs sur la peinture, qui nous fait découvrir la genèse et le sens de ce tableau parmi les plus connus au monde.


Réalisation iconique de Klimt, « sa Joconde, aime-t-on encore à dire… », le Baiser apparaît comme le chef-d'oeuvre du peintre :
« Il fallait bien qu'un jour j'accède à la voute céleste, se dit Klimt, parachevant la toile fameuse. L'oeuvre d'art est signe du ciel et il faut toute une vie de peinture pour atteindre à l'étoile. Après qu'on l'a accrochée au firmament, le peintre peut mourir ou se faire plaisir en peignant des fleurs ou des paysages, puisqu'il a atteint l'essentiel à quoi il a voué sa vie ».
Et s'il survécut une décennie à son acmé, il passa en effet, après le Baiser, à « des portraits de commande pour survivre mais aussi des tableaux de la nature » ...


Atteinte d'un firmament, le Baiser est en tout cas le fruit ultime de la période de créativité la plus active de Klimt, celle connue sous le nom de « cycle d'or ». Ebloui par les mosaïques byzantines et les coupoles de la basilique Saint-Marc à Venise, le peintre trouve rapidement dans le fond d'or de ses peintures le moyen d'exprimer toute la subversion qui l'anime. Dans une Vienne et un Empire vivant leurs derniers feux en ce début de vingtième siècle, alors qu'ors et fastes ne parviennent plus guère à masquer la gangrène, et que par ailleurs Klimt multiplie les aventures sexuelles tout en idolâtrant son éternel amour, chaste celui-là, pour Emilie Flöge, les faire ressortir sur un fond d'or revient à sacraliser ses sujets, à séparer leur beauté de la hideur ambiante, à tenter de les protéger de la fin d'un monde par l'éternité de l'or. Alors, lorsqu'il se représente, étreignant avec autant de dévotion que de tendresse, son si grand et si pur amour qu'il en échappe même aux vicissitudes de la chair, c'est toute la force de son idéal qu'il tente d'enchâsser et de sacraliser en le retenant au bord de la falaise…


La très belle plume d'Alain Vircondelet n'explique jamais en termes finis et définitifs. Elle propose et ouvre les hypothèses, laissant à la sensibilité du lecteur le soin de percevoir l'immensité du sens, celui que le peintre lui-même a longtemps cherché à tâtons, laissant son âme et son inconscient s'emparer de son oeuvre pour la façonner peu à peu vers l'expression de son essentiel. Et c'est ce qui fait la force et l'intérêt de cette centaine de pages : converger petit à petit vers une compréhension du tableau, comme l'artiste lui-même a progressé lentement vers l'expression ultime de ce qui lui tenait le plus à coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un petit livre très instructif sur un pan de la vie du célèbre peintre Klimt (1862-1918).
Nous faisons un agréable voyage ,grâce à l'écriture et au style d'Alain Vircondelet,au côté du peintre,pour qui son célèbre tableau: le baiser fut source de nombreux questionnements et d' incertitudes; mais il remporta un vif succès lors de l'exposition de 1908 ,à Vienne,organisée dans le cadre de l'anniversaire de l'empereur.Un tableau universel que chacun interprétera selon son ressenti mais pour moi d'une grande beauté où le souffle éphémère du baiser dénote d'une grâce exceptionnelle.
A recommander pour les amoureux de l'art .⭐⭐⭐⭐
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Un cycle de la grande période de Klimt …
Un siècle ou le faste, l'or, les dorures, la mode, la musique est emportée par une valse pour la mise en lumière de Vienne.
Tout se résume en 5 chapitres romancés d'or.
On découvre une ville en pleine effervescence, sur une fin de 19 ème.
On admire le parcours du peintre, par ses voyages, surtout en Italie, cela sera un déclic à se nouvel ajout de couleur qui est l'or dans ses futures peintures. Il idolâtre une certaine Emilie qui est styliste de renommée et sera sa compagne et muse jusqu'à sa mort. Elle est souvent trahie par les frasques et son obsession à courir les jupons.
Il connu beaucoup de peintre mais restera un ami fidèle auprès d'Egon Schiele , qui lui aussi est obsédé par le sexe, les prostituées … puis arrive le moment divin du roman ou Klimt commence le chef d'oeuvre du siècle LE BAISER.
Il jugera son oeuvre comme : “Le Baiser serait à lui tout seul Venise et Byzance, la Haute-Égypte et le gothique flamboyant, les fleurs de l'école Rinpa, iris et cerisier éclatants de blancheur sur fond d'or, les bijoux de Mycènes au-dessus desquels planait l'insondable mystère du couple au bord du vide.”
Un court roman, puissant et poétique qui nous démontre la fin d'une vie d'un artiste et sa renommée un siècle plus tard et sera le peintre le plus « merchandisé » au monde …
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Bonsoir,
L'histoire d'un chef d'oeuvre ce soir avec de l'or dans la nuit de Vienne selon Klimt de Alain Vircondelet aux Ateliers Henry Dougier que je remercie. Une nouvelle collection qui nous raconte l'histoire d'un tableau, ici le Baiser de Klimt. Entre documentaire et roman, j'ai découvert quelques pans de la vie de Klimt et de son oeuvre. Ses relations avec les femmes, avec l'or et le divin. Je me suis transportée dans l'atelier d'un artiste à Vienne en écoutant du Mahler. J'ai peint avec Klimt pour atteindre cette grâce dans ce tableau. Un voyage ! j'ai beaucoup aimé.
Quatrième de couv. Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
" La toile aux dimensions inhabituelles sortait peu à peu de sa solitude de lin. Klimt l'avait recouverte d'une ample couche d'or mat, au cuivré profond, d'une densité puissante propre à accueillir le motif. Il se souvenait des fonds des fresques de Ravenne et des coupoles de San
Marco et de Torcello, tous dorés eux aussi, aptes à recevoir. L'or comme un ciel offert à toutes les promesses, disait-il. Car de lui naîtrait l'objet même du tableau... "
Le Baiser de Klimt est devenu le tableau de tous les records : le plus connu du XXe siècle, le plus admiré, le plus copié, le plus " marchandisé "... Mais que sait-on de sa création ? Et surtout, quel sens Klimt a-t-il voulu donner à son chef-d'oeuvre ?

Extraits :
« Vous voyez, Josef, c'est cet enchâssement que je veux peindre dorénavant, cette laideur dans l'or éternel, ces hideurs dans l'éternité de l'or. Parce que Vienne est devenue cela, et, en même temps, sauver l'amour, les champs de fleurs, les arbres qui croulent sous leurs fruits, et la plainte amoureuse des femmes quand elles aiment, en les sertissant d'or, pour que tout reste dans cette beauté impeccable, séparé du reste du monde. »
« Ce qu'il voulait montrer, c'était l'idée que seule l'union de deux corps que l'or transmue en âmes est capable de vaincre le malheur humain, universel, celui qui oblige au dépérissement du corps, à sa décrépitude, à sa déchéance. »
« Ce ne serait pas un baiser, mais l'haleine d'un baiser, ainsi déposé sur la joue droite de l'Aimée, parole transmise dans l'invisible de l'amour. »
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De l'or dans la nuit de Vienne selon Klimt
Alain Vircondelet

Dans le livre lu précédemment, une scène nous amenait dans l'atelier du peintre Gustave Klimt, visite furtive et ô combien énigmatique. Grâce à l'initiative des éditions Ateliers Henry Dougier et leur étonnante collection le roman d'un chef d'oeuvre, la possibilité d'en savoir plus est donnée.
Il est question ici du célèbre tableau « le baiser ». Une toile hors norme qui rencontra le succès lors de l'exposition viennoise du Kuntschau en 1908. C'est avec moult détails qu'Alain Vircondelet replace l'oeuvre dans son contexte.
Une époque fantasque où Vienne ploie sous le faste, les ors, les bals, le champagne, la sécession viennoise courant artistique d'où émergea l'Art Nouveau a bousculé les mentalités.
L'auteur nous dépeint un peintre aussi flamboyant que son époque, l'artiste est hors norme, un faune plantureux qui dévore la vie, les femmes, celles qui passent dans son atelier mais les autres également, prostitués, peu importe. Il a des amitiés fidèles, le jeune Egon Schiele fait partie du sérail et il s'est entouré de chats qu'il balade dans ses bras vigoureux.
L'homme est empreint de mysticisme et de sacré, mais c'est en Italie qu'il a eu une révélation, il tombe dans l'or et en recouvrira ses toiles. Symbolisme, art du détail, les commandes affluent, le succès est là, enfin et dans l'atelier de l'ogre les femmes de la haute se succèdent telle Adèle Bloch-Bauer qui deviendra une de ses plus célèbres maitresses. Et cela, sans que sa muse, sa favorite n'en prenne ombrage, il voue à la stylite-couturière Emilie Flöge une fascination et une passion sans mesure et sans sexualité.
L'auteur nous entraine dans le sillage d'un peintre qui a déjà bien vécu, il décortique cette oeuvre magistrale, emblématique et surnaturelle. Une oeuvre jugée trop kitch, qui rencontra une renommée posthume. Ce livret, entre roman et documentaire est envoûtant, il y a du rêve, de la poésie dans les mots d'Alain Vircondelet.
Un voyage artistique dans la vienne de Klimt et de Malher.



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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L’art émerveille, prétendait-il. Il permet la rencontre entre celui qui voit le tableau et ce que celui-ci donne à voir. La rencontre et l’apparition : « Les seuls événements qui puissent m’occuper » confessait Klimt.
« L’art bénit et sauve » affirmait-il encore.
Et Le Baiser ne veut rien dire d’autre.
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Échapper aux ors de Vienne

Quand il vit partir le tableau,cette fois - ci définitivement achevé, pour être accroché à l'exposition Kuntschau de 1908,au palais de la Sécession ,Klimt crut pousser un soupir de soulagement .Mais à bien y réfléchir ,etait- ce vraiment du soulagement où l'intuition d'un désastre à venir ,pour lui,pour Vienne,pour le monde aussi?
C'était donc plutôt un malaise ,une crainte confusément ressentie,dont il ne parvenait pas à se dégager,prisonnier lui-même de ses éternelles inquiétudes. ( Page 7)
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Entre Émiliecet lui toutefois, rien que de très banal en apparence: le quotidien de chacun.L'abondance des cartes postales et des messages brefs que Klimt envoyait à Emilie n'avait d'autre but que d'être des instantanés quasi photographiques( art par ailleurs qu'il commençait à bien posséder ) de la vie de tous les jours .Trop de repas indigestes,des kilos supplémentaires qui alourdissaient ses après-midi et épaississaient son corps ,au point d'en être gêné pour peindre, des ennuis intestinaux,des querelles entre ses chats,des visiteurs opportuns, et en même temps le désir d'avoir toujours auprès de lui celle qui lui était indispensable.
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Mais il n’y avait pas que l’or. Aussi la nacre et des pierres semi-précieuses dont il voulait se servir pour parer ses modèles. Ce qu’il aimait dans la technique des mosaïstes de Ravenne, c’étaient leurs fonds dorés qui faisaient ressortir le motif de façon presque surnaturelle. Il jaillissait ainsi de nulle autre part que de ces faisceaux de lumière, lui donnant une présence universelle. Le contexte spatial était ainsi évité et dans cet évincement seul le motif, ses femmes fatales par exemple, devenait un objet sacral.
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Les critiques, les naïfs et les sots, les vaniteux et les nantis n’y verraient que de l’or comme on déclare qu’on n’y voit que du feu pour dire que l’on ne voit rien ! Ils ne percevraient pas la virulence de sa subversion, l’autre face de cet or dont la violence de l’éclat finit par éteindre toutes choses, jusqu’à l’aveuglement.
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Vidéo de Alain Vircondelet
Alain Vircondelet vous présente son ouvrage "Et nos pleurs seront des chants" aux éditions Fayard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2987365/alain-vircondelet-et-nos-pleurs-seront-des-chants
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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