Jens, futur soldat allemand marqué par un rame dans son enfance, rencontre quelques années plus tard Simon, juif déporté, qui tombe amoureux de Louise, la mère de Manon, etc etc. Plus qu'une histoire, c'est le long fil déroulé par 7 personnages que
Virgile Durand s'attache à retracer.
de ce roman qui débute à la veille de la seconde guerre mondiale pour se terminer aujourd'hui, c'est d'ailleurs la ronde des personnages que j'ai trouvé la plus intéressante. Entre eux, il n'y a pas forcément de filiation, et on saute parfois d'un personnage à l'autre au gré des rencontres, qui nous font avancer dans le temps, un peu comme dans cette pub qui décrit toute une vie en 15 secondes.
Mais les hasards des rencontres ou la filiation ne sont pas les seuls points communs à ces 7 personnages. Ils ont aussi tous une quête ou un questionnement autour de l'affirmation de leur sexualité. Les secrets de famille évoqués dans la 4ème de couverture occupent à mon sens une place bien plus secondaire que cette quête de soi même (à travers sa féminité ou sa virilité) et de l'autre ou même que le rôle des parents et de leur éducation sur le devenir de leur enfants.
Or si le propos est bien cerné, il s'essouffle à force d'être repris et répété. Au fur et à mesure des chapitres, malgré une écriture très retenue qui évite souvent de sombrer dans le sordide, le sujet devient de plus pesant et on se retrouve parfois englué dans la quête pénible et les sombres découvertes des personnages.
C'est dommage car on en vient alors à oublier la construction originale, les personnages bien dessinés et souvent profonds, une touche très personnelle et sensible qui font malgré tout de ce livre un premier roman intéressant.