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Critique de Charybde2


Intéressant éclaircissement de la pensée parfois touffue de Virilio...

Architecte d'origine, devenu au fil des années penseur de la vitesse et de l'accélération, Paul Virilio livrait en 2010 ces 90 pages d'entretien avec Bertrand Richard, autour de trois axes : la terreur comme accomplissement de la loi du mouvement (Hannah Arendt), la création progressive d'une "dissuasion civile" visant à administrer la peur, et enfin l'apparition de nouvelles peurs avec celle de nouveaux combats.

"L'administration de la peur, cela signifie aussi que les États sont tentés de faire de la peur, de son orchestration, de sa gestion, une politique. La mondialisation ayant progressivement rogné les prérogatives traditionnelles des États (notamment celles de l'État providence), il leur reste à convaincre les citoyens qu'ils peuvent assurer leur sécurité corporelle. La double idéologie sanitaire et sécuritaire peut se mettre en place, faisant peser de réelles menaces sur la démocratie."

Passionnant et roboratif, cet entretien permet un intéressant éclaircissement de la pensée de Virilio, parfois touffue. En revanche, on pourra trouver plus convaincantes, in fine, les analyses de type sociologique de Thévenot, Boltanski et Chiapello, autour de la vitesse comme mouvement et connexion (et de ses conséquences), plutôt que l'éther philosophique qui semble par moments irriguer le propos... On peut y voir, sans doute, une limite "naturelle" des pensées "hautement analogiques", comme celles de Paul Virilio ou de Michel Serres, par rapport aux approches plus précises et plus prosaïques d'autres penseurs.
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