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Triste le soir car la nuit tombe.
Sa chambre se hérisse.
Son sommeil lui-même subit sa tristesse.
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(Marigo Alexopoùlou)
la fille mélancolique
le visage collé à la vitre
se demandait
pourquoi la nuit tombe,
(Marigo Alexopoùlou)
Les ravins les plus abrupts
sont dans les yeux des hommes.
Là Dieu tous les matins abreuve ses cigales
avant de les envoyer avec l’été
dans notre cour.
Elles amènent humide et translucide
notre mémoire
et la suspendent aux feuilles du mûrier
pour se changer en soie.
(Dimìtris Perodaskalàkis)
C’est que les moulins de ma vie sont devenus géants
tandis que soudain s’allongent toutes les distances.
C’est que ce monde vain soudain s’est empli de livres
fantômes
de leviers de moteurs qui ne s’éteignent
abreuvant de vin la bouche et un peu aussi peut-être
tes vêtements. Traversant toujours les mêmes avenues,
vêtue toujours des mêmes guenilles,
ta solitude.
(Dimitris Angelis)
« Je n’aime pas la campagne »,
se dit le lièvre.
La nuit il ne bouge pas.
Et le vent est bleu.
« Ah, je n’aime plus la campagne. »
Le jour il ne bouge pas.
Le vent est blanc.
(Vassìlis Amanatìdis)
La mémoire est une valise
l’oubli deux
prenons par le début la lumière
voyons si elle persiste au charbon.
Moi, tu vois, je ne suis pas convaincu
j’ai tant de flammes à entretenir.
(Yànnis Stìggas)
lumière nouvelle même ciel dans le même lieu et même pluie
qui de corde en corde est une sorte de tout, beauté tardive
architecture vouée à la similitude
la vitesse qui descend brille lumière magnétique
ce soleil que lentement à présent tu domines droit dans les yeux
(Nìkos Stavròpoulos)
Les voiles demeurent gonflées
Elles gardent encore
la grâce lisse et hautaine,
l’arrogance du large
Quelques mouettes se chamaillent
pour des bouts de pain
tombés des barques
(Vassìlis Roùvalis)
Regard aigu dans l’étui des corps obscurci
et ce sera bientôt la fin des portraits
arrivant au visage tu rencontres les yeux
où la solitude universelle se renferme.
Regarde à leur misère dociles ce que racontent les yeux.
(Hàris Psarras)
Ces yeux absorberaient toute la poussière
qui est le sablier du temps.
Par eux le sang se changerait en eau
et la chaux en cristal.
L’offre se prolonge
mais Monsieur T. sans cesse la repousse.
Comment supporte-t-il sa vie dans une maison transparente ?
(Katerìna Iliopoùlou)