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Édouard Guitton (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253139409
280 pages
Le Livre de Poche (01/03/1996)
3.59/5   1308 notes
Résumé :
VOLTAIRE

L'ingénu

Le Huron ou l’Ingénu est certainement l’un des « contes » philosophiques les plus célèbres de François-Marie Arouet (1694-1778). En réalité, il s’agit d’un véritable petit roman, publié en 1767, dont Voltaire, par prudence, n’avoua pas la paternité. Il relate les « années d’apprentissage » d’un jeune homme élevé chez les Hurons, en Amérique, qui débarque en Bretagne. Il y est adopté, sous le nom d’Hercule Kerbabon, par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (88) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 1308 notes
J'ai quitté l'école assez jeune (motif : fumiste inadaptée au système scolaire) et je n'ai donc pas compétence à rédiger des critiques aussi bien argumentées que celles que j'ai le plaisir de lire ici. C'est la raison pour laquelle, je ne vous livre que mon ressenti, de manière un peu primaire, certes, mais néanmoins absolument sincère.

Je me limiterai donc à ce petit commentaire sans prétention :
L'écriture et les idées véhiculées par Voltaire restent très actuelles. J'ai vraiment aimé ce conte. Il faut avoir le génie de Voltaire pour instruire sans ennuyer.

Je présente mes plus humbles excuses à Monsieur François Marie Arouet et à tous ses lecteurs qualifiés pour cette piètre critique. J'aurais tant aimé être apte à en dire plus et mieux.
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https://ebooks-bnr.com/voltaire-lingenu/

Au fil du roman, ce “naïf” étanche sa soif de connaissances nouvelles et, grâce à son ami Gordon, découvre la culture occidentale, non sans que Voltaire nous en fasse parcourir, avec son humour habituel, les contradictions, les ridicules et les dangers. Drame sentimental, l'Ingénu repose à nouveau la question du malheur : est-il bon à quelque chose, comme l'affirme Gordon ou, “comme bien des gens dans le monde ont pu dire : Malheur n'est bon à rien !”
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L'Ingénu, bien que moins connu, est pour moi, un des plus beaux romans De Voltaire !
Bretagne, 1689. Sapé d'un petit spencer, un beau Huron musclé débarque d'un vaisseau anglais sur la côte. Parlant anglais et français, il se lie avec l'abbé de Kerkabon et sa soeur. Il leur fait cadeau d'un médaillon sur lequel ils reconnaissent leur frère capitaine, dont ils sont sans nouvelles : l'Ingénu est leur neveu !
A un dîner où sont conviés "l'interrogant" bailli, le receveur, et les voisins l'abbé de Saint-Yves et sa soeur, c'est le coup de foudre !
Lors de la discussion à table, il s'avère que l'Ingénu, n'ayant lu que la Bible, et non instruit des us de la société française, n'a pas les vices de celle-ci. N'étant pas dans l'orgueil, il reconnait aisément ses erreurs, mais il met souvent les invités devant leurs contradictions !
.
A partir de là, Voltaire, par le truchement d'un étranger, ingénu aux yeux neufs, s'en donne à coeur joie pour critiquer les absurdités des usages de la bonne société.
La religion en prend pour son grade, ne respectant pas les codes de sa référence, la Bible. Il y a la scène comique du baptême, puis les codes du mariage qui sont tournés en dérision.
Les conventions sociales ne sont pas épargnées : l'interrogant (qui interroge avec arrogance ) bailli veut la belle Saint-Yves pour son fils : il la "protège" des assiduités" de l'Ingénu en la mettant au couvent. Trouvant cela ridicule, après avoir songé à mettre le feu au couvent, l'Ingénu monte à Versailles pour parler au roi.
Les barrières de l'administration en prennent pour leur grade : longueur d'attente dans les cabinets, impossibilité de voir les sollicités, pris pour une affaire de la plus haute importance avec la baronne De..., ou la marquise Du...
Vanité, avidité, incompétence et lubricité vont de mèche.
Et la religion en prend encore un coup : un espion jésuite a rapporté à la Cour avoir entendu une conversation du Huron avec des réformés en trajet, à Saumur. Or l'Edit de Nantes sur la liberté de culte vient d'être révoqué par Louis XIV, et les dragonnades vont bon train.
De plus, le perfide interrogant bailli a dénoncé à la Cour la volonté de l'Ingénu de mettre le feu au couvent.
Il n'en faut pas plus pour embastiller l'Ingénu sur lettre de cachet, sans jugement... : la justice expéditive, dont la charge est achetée par des novices, passe aussi à la moulinette de notre philosophe !
En prison, l'Ingénu discute avec un vieux janséniste embastillé, qui lui ouvre des yeux sur tous les vices et corruptions de la haute société française, car depuis plus d'un demi-siècle, la guerre fait rage entre les jansénistes de Port-Royal et les jésuites hypocrites auxquels s'est rallié le roi. On peut rapprocher ce passage des "Provinciales" de Pascal.
.
Là encore, comme dans plusieurs contes ou romans De Voltaire, les "bons" héros, l'Ingénu et la belle saint-Yves, parce qu'ils disent tout haut la Vérité, doivent franchir maints obstacles pour se retrouver...

Celui qui dit
La Vérité,
Il sera exécuté.
( Guy Béart ).
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L 'ingénu est une satire parue en 1767. Voltaire y raconte les aventures d'un Huron, un indien du Canada. le choix de ce protagoniste n'est pas fait de façon fortuite mais il est
fait à bon escient par l'auteur car il veut montrer que ce personnage selon les préjugés qui ont cours chez les Blancs d' Europe et d'Amérique du nord, est un homme rustre, un arriéré et non civilisé. C' est un individu qui ne peut connaître les bonnes manières et ne peut s'intégrer à leur monde évolué et civilisé.
le Huron quitte le Canada, passe par l' Angleterre et arrive en France. Il s'installe en Basse-Bretagne. La providence fait qu' il rencontre des proches parents : sa tante et son oncle paternels.
En voyageant l'ingénu fait une importante remarque : sur le plan des Libertés , l' Angleterre est de loin meilleure que la France ! L'ingénu sait juger et apprécier.
L 'ingénu regarde la vie française avec candeur et simplicité Il n'a pas de préjugés.Le Huron est pour Voltaire l'occasion de défendre la simple nature contre les coutumes imposées par la civilisation et non fondées par l' usage de la raison. Les supposés civilisés ont beaucoup de leurs actons fondées sur l'irrationnel et les préjugés.
Durant ses aventures, l' ingénu se trouve confronté à de multiples difficultés face aux pouvoirs religieux et tyranniques des pouvoirs politiques durant le règne de Louis XIV.
Au cours de ses aventures, l' ingénu est embastillé pour avoir voulu défendre ses droits. Durant sa captivité, il fait connaissance avec un homme vieux dénommé Gordon. Ce dernier est un homme érudit et cultivé. Devenus des amis, ils passent leur temps à discuter de tout. le huron avec le temps, devient de moins en moins naïf, moins crédule. Au cours de ses discussions, l'ingénu est devenu plus cultivé.
L' ingénu a connu aussi le grand amour mais ...
Un grand moment de lecture. Agréable, prenante et on ne peut qu'admirer la verve de l' auteur .

















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Ce conte philosophique est émouvant , prenant et instruisant , digne d'un maître.
Ce qui est très touchant dans ce roman ,c'est le dévouement de Mlle de Saint-Yves pour l'ingénu et vice versa .Une fille innocente . chaste . d'une bonne éducation , vivant dans l'honneur et pour son honneur , domptant un homme qu'on dit sauvage .mais d'une âme innocente , sans vice , sans calcule , voltaire a acclamé beaucoup sa nature et a blâmé le vice des êtres dits civilisés .cette pucelle a sacrifié ce quelle a de plus précieux pour sauver son bien aimé a cause de la réalité des procédures du pouvoir (la cour) ,et meurt de chagrin causé par l'opprobre quelle avait senti par la suite .
voltaire dénonce l'intolérance de l'église (les jésuites) contre les huguenots(protestants) , l'immixtion de l'église dans la politique ,la concentration et la rigidité du pouvoir , l'arbitraire du bailli , le libertinage de certains prêtres( le révérend père La Chaise confesseur de Louis XIV) qui est du a leur autorité excessive . voltaire évoque la laïcité et la république.

bien qu'il soit un érudit , Gordon le janséniste qui a enseigné l'ingénu la science et la philosophie durant leur incarceration ,voulait le janséniser si vous me permettez ce verbe, renonce a ses préceptes grâce au naturel de l'ingénu et a l'amour qu'avait ensemencé Mlle de Saint-Yves dans son âme et l'a lui retransmise . ( le naturel l'emporte sur l'artificiel) , voltaire dénonce l'obscurantisme du jansénisme et donne Gordon pour model de renaissance.
bien qu'il soit court le conte est rempli d'idées . d'enseignements . de morale . de débats philosophiques très sublimes . de sentiments .il n'y a pas d'incidents gratuits languissant les chapitres, un vrai bijou.

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Citations et extraits (187) Voir plus Ajouter une citation
Son pays, madame, est celui des Gangarides, peuple vertueux et invincible qui habite la rive orientale du Gange. Le nom de mon ami est Amazan. Il n'est pas roi, et je ne sais même s'il voudrait s'abaisser à l'être ; il aime trop ses compatriotes : il est berger comme eux. Mais n'allez pas vous imaginer que ces bergers ressemblent aux vôtres, qui, couverts à peine de lambeaux déchirés, gardent des moutons infiniment mieux habillés qu'eux ; qui gémissent sous le fardeau de la pauvreté, et qui payent à un exacteur la moitié des gages chétifs qu'ils reçoivent de leurs maîtres. Les bergers gangarides, nés tous égaux, sont les maîtres des troupeaux innombrables qui couvrent leurs prés éternellement fleuris. On ne les tue jamais : c'est un crime horrible vers le Gange de tuer et de manger son semblable. Leur laine, plus fine et plus brillante que la plus belle soie, est le plus grand commerce de l'Orient. D'ailleurs la terre des Gangarides produit tout ce qui peut flatter les désirs de l'homme. Ces gros diamants qu'Amazan a eu l'honneur de vous offrir sont d'une mine qui lui appartient. Cette licorne que vous l'avez vu monter est la monture ordinaire des Gangarides. C'est le plus bel animal, le plus fier, le plus terrible, et le plus doux qui orne la terre. Il suffirait de cent Gangarides et de cent licornes pour dissiper des armées innombrables. Il y a environ deux siècles qu'un roi des Indes fut assez fou pour vouloir conquérir cette nation : il se présenta suivi de dix mille éléphants et d'un million de guerriers. Les licornes percèrent les éléphants ; comme j'ai vu sur votre table des mauviettes enfilées dans des brochettes d'or. Les guerriers tombaient sous le sabre des Gangarides comme les moissons de riz sont coupées par les mains des peuples de l'Orient. On prit le roi prisonnier avec plus de six cent mille hommes. On le baigna dans les eaux salutaires du Gange ; on le mit au régime du pays, qui consiste à ne se nourrir que de végétaux prodigués par la nature pour nourrir tout ce qui respire. Les hommes alimentés de carnage et abreuvés de liqueurs fortes ont tous un sang aigri et aduste qui les rend fous en cent manières différentes. Leur principale démence est la fureur de verser le sang de leurs frères, et de dévaster des plaines fertiles pour régner sur des cimetières. On employa six mois entiers à guérir le roi des Indes de sa maladie. Quand les médecins eurent enfin jugé qu'il avait le pouls plus tranquille et l'esprit plus rassis, ils en donnèrent le certificat au conseil des Gangarides. Ce conseil, ayant pris l'avis des licornes, renvoya humainement le roi des Indes, sa sotte cour et ses imbéciles guerriers dans leur pays. Cette leçon les rendit sages, et, depuis ce temps, les Indiens respectèrent les Gangarides, comme les ignorants qui voudraient s'instruire respectent parmi vous les philosophes chaldéens, qu'ils ne peuvent égaler.
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Il lut des histoires, elles l’attristèrent. Le monde lui parut trop méchant et trop misérable. En effet,

l’histoire n’est que le tableau des crimes et des malheurs.

La foule des hommes innocents et paisibles disparaît toujours sur ces vastes théâtres. Les personnages ne sont que des ambitieux pervers. Il semble que l’histoire ne plaise que comme la tragédie qui languit si elle n’est animée par les passions, les forfaits et les grandes infortunes.
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Monsieur le prieur, jugeant à son accent qu’il n’était pas
Anglais, prit la liberté de lui demander de quel pays il était. « Je
suis Huron », lui répondit le jeune homme.
Mademoiselle de Kerkabon, étonnée et enchantée de voir un
Huron qui lui avait fait des politesses, pria le jeune homme à
souper; il ne se fit pas prier deux fois, et tous trois allèrent de
compagnie au prieuré de Notre-Dame de la Montagne.
La courte et ronde demoiselle le regardait de tous ses petits
yeux, et disait de temps en temps au prieur : « Ce grand garçonlà
a un teint de lis et de rose! Qu’il a une belle peau pour un
Huron! — Vous avez raison, ma sœur », disait le prieur. Elle
faisait cent questions coup sur coup, et le voyageur répondait
toujours fort juste.
Le bruit se répandit bientôt qu’il y avait un Huron au prieuré.
La bonne compagnie du canton s’empressa d’y venir souper.
L’abbé de Saint-Yves y vint avec Mademoiselle sa sœur, jeune
Basse-Brette, fort jolie et très bien élevée. Le bailli, le receveur
des tailles, et leurs femmes furent du souper. On plaça l’étranger
entre Mademoiselle de Kerkabon et Mademoiselle de SaintYves.
Tout le monde le regardait avec admiration; tout le monde
lui parlait et l’interrogeait à la fois; le Huron ne s’en émouvait
pas. Il semblait qu’il eût pris pour sa devise celle de mylord
Bolingbroke : nihil admirari. Mais à la fin excédé de tant de bruit,
il leur dit avec assez de douceur, mais avec un peu de fermeté :
« Messieurs, dans mon pays on parle l’un après l’autre; comment
voulez-vous que je vous réponde quand vous m’empêchez de
vous entendre? »
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Il ne connaissait l'amour auparavant que comme un péché dont on s'accuse en confession. Il apprit à le connaître comme un sentiment aussi noble que tendre, qui peut élever l'âme autant que l'amollir, et produire même quelquefois des vertus. Enfin, pour dernier prodige, un Huron convertissait un janséniste .
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Comment se trouve-t-il tant d'hommes qui, pour si peu d'argent, se font les persécuteurs, les satellites, les bourreaux des autres hommes ? Avec quelle indifférence inhumaine un homme en place signe la destruction d'une famille et avec quelle joie, plus barbare des mercenaires l'exécutent !
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