Voici l’occasion rêvée. L’occasion de corriger des erreurs, de réparer des fautes, de demander pardon, car une seconde vie lui avait été accordée, et la seconde vie, tout le monde le sait, est toujours assortie de l’obligation impertinente de corriger la première.
Apprendre : telle était mon intention, à la fois simple et prétentieuse ; et réfléchir au passé, obliger quelqu’un à se le rappeler, était une façon d’y parvenir, un bras de fer contre l’entropie, une tentative pour que le désordre du monde, dont le seul destin est un désordre toujours plus intense, soit stoppé, mis aux fers, pour une fois vaincu.
Tout ce qui sonne bien à l’oreille est bon pour le texte.
On peut dire beaucoup de choses sur une personne, mais ce n’est qu’en dégainant dates et lieux que cette personne commence à exister.
Les idées n’ont aucune importance, les idées sont à la portée du premier imbécile venu, ici il ne s’agit pas d’idées mais de slogans. Non, cette série de phrases nous émeut et nous convainc parce que le même mot est répété au début de chaque invocation, ce que vous appellerez dorénavant anaphore, si vous le voulez bien.
Le temps des bombes et des attentats, une décennie entière au cours de laquelle on avait vécu avec le sentiment que rentrer chez soi après la nuit tombée relevait du hasard, ce temps était encore loin.
Il avait plus d’argent que nécessaire ; ce qui ne veut pas dire qu’il en avait beaucoup, mais qu’il n’en avait pas besoin d’autant