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Citations sur 14 Juillet (152)

On devrait plus souvent ouvrir nos fenêtres. Il faudrait de temps à autre, comme ça, sans le prévoir, tout foutre par-dessus bord. Cela soulagerait. On devrait, lorsque le cœur nous soulève, lorsque l’ordre nous envenime, que le désarroi nous suffoque, forcer les portes de nos Elysées dérisoires, là où les derniers liens achèvent de pourrir, et chouraver les maroquins, chatouiller les huissiers, mordre les pieds de chaise, et chercher, la nuit, sous les cuirasses, la lumière comme un souvenir.
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D'ailleurs, ils sont tous comme ça, les Robespierre, les Billaud, les Collot, ils sont fatigués, ils voudraient s'allonger dans la terre molle et dormir. La Révolution ne s'arrête pas la nuit. On ne peut pas rentrer chez soi, mettre le couvert, faire un brin de vaisselle, feuilleter un bon livre et se coucher tôt. Non. On peut seulement bouffer sur un coin de table et faire l'amour à la sauvette. Sa jeunesse sera passée ainsi.
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Oui, pour
deviner Thuriot au milieu de la foule, il faut revoir ces
têtes sandwichées les unes contre les autres, défer-
lant, se souvenir de ces faces hilares qui se rient à la
gueule, profils édentés, yeux exorbités, fronts luisants
par leur calvitie naissante, trous noirs de la bouche,
béance, dents cariées, entassement de tronches et de
bustes, trogne sur trogne, et l'on comprend mieux
alors, non pas le contraste entre l'élégance de Thuriot
de la Rosière et le déguenillé supposé de la foule,
mais ce que dut sentir Thuriot, ce que dut halluciner
Thuriot, ce qu'il dut maudire.
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Les fausses épées devinrent de vrais bâtons. La réalité dépouilla la fiction. Tout devint vrai.
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La France était alors un pays jeune, incroyablement jeune. Les révolutionnaires furent de très jeunes gens, des commissaires de vingt ans, des généraux de vingt-cinq ans. On n'a jamais revu ça depuis. Et cette jeunesse, impatiente, le 13 juillet, fut incapable de dormir.
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Comme ce dut être excitant d'être là dans le petit jour, de se chambrer et de rire – de ruser avec la peur. Il n'y a rien de plus beau et de plus grisant que le petit jour. Un vent frais soulève les chevelures, gonfle les chemises. On arrive de tous les coins de Paris, inquiets mais heureux. Une foule déjà nombreuse avance jusqu'aux baraquements qui bordent la Bastille. Ils aperçoivent les fusils braqués du haut des tours. Eux n'ont que des bâtons, des pavés, quelques fusils, bien peu de poudre. On fraternise avec les gardes-françaises et tous ceux qui se tiennent au pied de la forteresse. C'est une ambiance curieuse et électrique. On se sent proches sans se connaître. On échange quelques mots, on rigole ; quand soudain, depuis la Bastille, partent des coups de feu. Deux hommes tombent, morts. Un garçon de quinze ans a le bras percé. La foule se répand par le chemin tournant, le long des boutiques ; on se disperse en poussant des cris.
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La parole ne laisse pas de trace, mais elle fait des ravages dans les cœurs. On se souvient toute une vie d’un mot, d’une phrase qui nous a touchés.
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on apprend beaucoup, à chômer. On apprend à traîner, à regarder, à désobéir, à maudire même. Le chômage est une école exigeante. On y apprend que l’on n’est rien. Cela peut servir.
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c’est inouï le nombre de bègues devenus orateurs, et le nombre de cancres devenus écrivains. La vie est bien curieuse, qui nous attrape souvent par où elle a manqué.
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La parole ne laisse pas de traces, mais elle fait des ravages dans les coeurs. On se souvient toute une vie d'un mot, d'une phrase qui nous a touchées.
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