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Citations sur Border la bête (16)

Les vergetures sur les cuisses, ces petits coups de griffes, je les caresse comme les marques horizontales sur l'écorce des bouleaux. Sous la peau pulse une sève chaude. J'empoigne une fesse, un souffle chaud dans la gorge, à expirer. J'embrasse son cou et il y a sa main sur mon sexe et sur mon ventre qui caresse les rebonds, les plis, les interstices, les cavités. Faire l'amour avec elle, c'est comme grimper un séquoia géant à mains nues, une fois arrivé à la cime on regarde en bas avec le vertige, surtout ne pas tomber mais surtout ne pas redescendre non plus, lâcher le cœur qui sursaute comme un animal. Deux coccinelles tracent péniblement leur chemin dans les draps. Arden voudrait les écarter alors je les fais monter sur mon index, les pose sur la table de chevet. Elle ferme les yeux et soupire longuement. p. 106-107
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Je m’approche de la glace. Fine, elle laisse voir à travers elle l’eau sombre qu’elle emprisonne. Des sillons filiformes semblent avoir été poussés par le vent à la surface. Ils ressemblent à des anneaux de croissance sur une souche d’arbre. De petites bulles informes coagulées et enfermées dans le poing du froid. Je tapote du bout de mon gant. La glace se brise. C’est comme ouvrir une respiration dans le paysage.
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La lumière est furtive, changeante et surprenante comme un animal. Les couleurs forment une meute peu commune et chaque jour dévoile une nouvelle femelle alpha qui prend le dessus.
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Je suis la trace d'un renard sur le sol blanc. Il neige depuis hier soir. Les branches des conifères s'alourdissent et plient. L'air est figé, les flocons tombent gracieusement en mouvements circulaires à la manière des disamares d'érables sycomores. Je suis autant attiré par la beauté de ce qui vient d'au-dessus que par le mystère de l'animal passé là tantôt, dont je rêve de croiser le regard. Je m'arrête parfois pour tourner sur moi-même. M'accorder au mouvement du matin, danser cette volte, parodier la neige. Sentir qu'on fait partie du paysage autrement que par les traces qu'on laisse. Comment les animaux décriraient-ils mon odeur ? Avec quel mots les arbres parleraient-ils de ma démarche, du poids de mon corps sur le sol ?
(p.47)
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Ton prénom (...), j'ai besoin de l'écrire autant, toujours suivi de sa virgule comme un point final qui s'incline pour te laisser passer.
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Jeff ajoute que si on fabrique un dictionnaire pour aller au-delà de la description d’un paysage comme image figée, il faut aussi faire émerger des termes pour les humains, les traces qu’on laisse derrière nous, nos odeurs, perçues par des dizaines d’êtres différents sans qu’on le sache, ou encore la violence qui émane de nous. 
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Aux questions « D’ou viens-tu » et "Ou veux-tu aller quand tu partiras d’ici " la narratrice répondra tardivement : »il ne dit pas que je ne suis pas obligée de répondre mais ça se voit qu’il le pense. Je crois que j’ai mis les pieds sur une terre où les gens ne parlent pas beaucoup. Il faut parler leur langage pour saisir leur profondeur. Alors je lui dis …. (p. 35)
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Il y a des hommes et des femmes qui tentent de repousser le non-humain hors d'un espace délimité. Leur "chez eux", un enclos en soi. Et cet espace obéit à des règles esthétiques humaines, demande de l'ordre, ce fameux équilibre. Le souci, c'est que nos limites n'existent pas pour la sittelle, l'orage, la biche, la tique, le gel ou le taon. Ils les traversent, les enjambent, les survolent sans le savoir puisqu'elles n'existent que dans nontre esprit.
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Le renard n'est pas là, les empreintes s'enfuient et même les corbeaux m'ont laissée seule. Comment un lieu inconnu peut-il être peuplé de tant de fantômes ?
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Quelque chose grignote ou dépiaute, ça crépite comme un feu sec. Le corbeau sur sa souche, avec sa moustache de poudreuse, croasse un coup, regarde par là, pense.
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