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Critique de brigittelascombe


"Chercher un Grec, peut-être deux,et protéger d'elle même une dévergondée,celà risquait de faire beaucoup" ressasse Pepe Carvalho, le célèbre détective de la série policière culte du romancier (journaliste,poète et essayiste) espagnol Manuel Vasquez Montalban.
Alors que Barcelone bouillonne des préparatifs des Jeux Olympiques, deux enquêtes sont menées de front dans le labyrinthe grec. La première est commanditée par Claire Delmas, une sublime directrice de musée française dont les yeux sont des "pierres précieuses qu'aucun géologue n'avait encore répertoriées" et le reste est à l'avenant (c'est dire combien Pepe Carvalho est sous le charme de cette beauté fatale et c'est dire aussi que me voilà charmée, d'entrée de jeu, par le style imagé et les brillantes trouvailles de Manuel Vasquez Montalban), une Claire possessive qui recherche, au côté de Georges Lebrun "directeur de développement de la télévision française cultivé blasé et au jeu trouble, l'artiste peintre et homme de sa vie qui s'est enfui avec son amant.
La deuxième demande émane du directeur des Editions Brando. Elle concerne sa fille une mineure "dévergondée" en rapport avec des dealers.
Ce n'est pas tant le côté polar qui est mis en évidence ici car si enquête il y a,elle se perd un peu dans le labyrinthe des ruelles d'une Barcelone en pleine reconstruction et dans les méandres d'une usine désaffectée; si meurtre il y a,il intervient fort tardivement; c'est l'ambiance du milieu d'artistes côtoyés (ex: "un concepteur d'artichauts" à la "voix de chien perplexe": traduire un sculpteur d'art moderne), celle de la faune originale ou choquante qui évolue autour de Pepe Carvalho (drogués en tout genre,éditeur cocaïnomane, sidéen,homosexuels,petite amie prostituée,cuisinier ex-délinquant..) et Carvalho lui-même "détective atypique".
Carvalho, à l'instar d'un Sherlock Holmes anglais jusqu'au bout des ongles, est un monstre de la littérature espagnole incontournable.
Ici, on visite Barcelone (pas assez à mon gré,mais bon!) comme dans L'ombre du vent de Carlo Ruiz Zafon, mais Carvalho le subversif "sort son révolver" si on lui parle philo et "brûle les livres" dés qu'il en voit un. L'humour au second degré prédomine et Manuel Vasquez Montalban le met à toutes les sauces, car Carvalho est un fin gourmet. Pas du tout venant à l'italienne:du Brunetti passe à table (au propre et au figuré de Donna Leon), mais des "baroqueries" culinaires qui mettent l'eau à la bouche (au propre et au figuré aussi).Carvalho est là et son cuisinier secrétaire Biscuter ("esclave digne du Fu-Manchu") aussi pour nous en convaincre.
C'est donc plus le côté farfelu et déjanté des personnages,des dialogues et les citations brillantes qui ont ici retenu mon attention.Il m'a semblé aller de perle en perle sans jamais me lasser.
Vite un nouveau Manuel Vasquez Montalban! Son grand prix de la littérature policière étrangère obtenu en 1981? Pourquoi pas?
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