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Colin MacNeil (Illustrateur)Henry Flint (Illustrateur)
EAN : 9781904265788
128 pages
Rebellion (03/11/2005)
5/5   1 notes
Résumé :
In the Grand Hall of Justice a chilling ultimatum is issued to the Judges: remove yourselves from power or face the consequences. Somewhere in Mega-City One the terrorist organisation Total War have planted two hundred thermonuclear devices and as long as the Judges stay in charge they will detonate them one by one. Total War is an explosive epic from Judge Dredd co-creator John Wagner (A History of Violence) with art from Colin MacNeil (Devlin Waugh), Henry Flint (... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient les aventures de Judge Dredd parues dans les progs (numéros) 1392 à1399 ("Terror", juin/juillet 2004) et 1408 à 1419 ("Total War" & "After the bombs", septembre 2004 à janvier 2005). Tous les scénarios sont de John Wagner L'organisation terroriste "Total War" est apparue pour la première fois dans America.

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***Terror (48 pages, dessins, encrage et mise en couleurs de Colin MacNeil) - Zondra est professeur de sciences politiques dans une université de Mega-City One. Un soir en rentrant chez elle, elle s'arrête dans un bar appelé "Rock Bottom" et commence à draguer un jeune homme (Sonny Castinello) assis au comptoir. Il repousse ses avances et sort. Mais au dernier moment il revient la chercher avec vivacité. À peine le coin de l'immeuble franchi, une bombe explose détruisant le débit de boissons. Zondra vient de faire connaissance avec l'un des membres du groupe terroriste "Total War" qui souhaite éradiquer les juges et leur système totalitaire. Elle ira rapporter cette rencontre aux juges. Quelques jours plus tard, Castinello reprend contact avec elle et lui explique qu'il souhaite arrêter ses activités, mais qu'il n'arrive pas à rompre avec le mouvement.

Pour cette histoire, Colin MacNeil a repris l'approche graphique qu'il avait utilisée pour "America" en 1990 : dessins + couleurs complétant les dessins et définissant l'ambiance de chaque séquence, par le biais de teintes soutenues et parfois vives (même du rose vif, ou du rose Hollywood). Il choisit sa mise en page en fonction de la nature des séquences, de 5 à 9 cases par page, passant de cases de largeur de la page pour des vues panoramiques, à une bande de 4 cases pour rapprocher les événements décrits. Les couleurs masquent habilement la pauvreté de certains arrières plans et facilitent la lecture opposant une couleur dominante à une autre en fonction du lieu de l'action, parfois case par case. MacNeil maîtrise sans difficulté les codes graphiques de la série : les tours d'habitation, la moto aux gros pneus des juges, le visage fermé et buté de Dredd (quel menton massif !), les épaulettes massives des juges, etc. le lecteur éprouve la sensation d'évoluer dans ce monde partagé qu'il connaît bien. Il conçoit des mises en scène qui rendent vivantes les surveillances par caméra espion, là encore l'utilisation des couleurs insuffle un rythme à ces séquences et facilite la compréhension (mais quand même oser appliquer la couleur rose à Dredd !). Les visages des personnages sont expressifs, et présentent la particularité de refléter des émotions d'adultes.

De page en page, c'est d'ailleurs l'impression qui prime : MacNeil et Wagner ont construit un récit pour adultes, avec des personnages se comportant en adultes. Il y a peut-être de ci delà quelques réminiscences plus enfantines (un objet à la représentation simplifiée, un dialogue trop fonctionnel), mais l'impression générale est celle d'un récit ambitieux. Comme dans "America", ce récit est avant tout celui de Zondra Smith, Dredd n'étant que le responsable de l'enquête, sans que le récit ne s'attarde sur sa personnalité ou ses motivations. Wagner déroule bien un récit d'action avec coups de feu, explosions, suspense lié à la traque des terroristes, etc. Mais le terrorisme n'est pas un simple prétexte pour fournir une intrigue. L'analyse de Dredd sur les 3 profils de terroristes est cynique et pénétrante, sans une once de romantisme. le fonctionnement de la cellule terroriste est conforme à celui de ce genre d'organisation. le premier attentat atteint son objectif (tuer du juge) grâce à l'emploi de 2 engins explosifs décalés dans le temps. Il n'y a rien de simpliste dans cette approche, mais au contraire une plausibilité glaçante. Plus sophistiqué encore, le lecteur est tiraillé entre le rejet d'un système totalitaire tel que celui des juges, et l'impossibilité d'accorder quelqu'indulgence que ce soit aux terroristes (malgré le fondement justifié de leur cause). Wagner implique émotionnellement son lecteur par la situation intenable de Zondra Smith, individu normal ayant eu le malheur de croiser la route de Sonny Castinello, un terroriste sympathique.

Cette première partie est une réussite totale, à l'opposé de tout manichéisme, sur fond de thriller efficace et intelligent.

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***Total War (72 pages, 1408 à 1419, dessins et encrage d'Henry Flint, mise en couleurs de Chris Blythe) - En 2126, Judge Dredd est convoqué aux installations de génétique appliquée. le responsable du service lui demande de signer un ordre d'euthanasie pour Nimrod, un clone de Judge Fargo. Dredd refuse de se charger de cette responsabilité. le service contact ensuite Vienna Dredd, la nièce de Dredd, pour qu'elle prenne une décision. Au ministère de la Justice, un dispositif de communication sophistiqué a été remis anonymement. La Juge en Chef Barbara Hershey prend connaissance du message. le groupe terroriste "Total War" a installé 200 bombes nucléaires, dans Mega-City One. Elles exploseront les unes après les autres, jusqu'à temps que les Juges abandonnent le pouvoir. Hershey fait venir Dredd qui a poursuivi son enquête à base de télésurveillance sur les contacts de Sonny Castinello, après les événements de l'histoire précédente. La première bombe explose dans un stade bondé, un soir de match.

Cette fois-ci la narration met en avant l'organisation des juges, et Judge Dredd en particulier (les terroristes n'étant découverts qu'au fur et à mesure du récit). John Wagner établit un point de départ angoissant et crédible : des actes de terrorisme de très grande envergure dans cette cité de 400 millions d'habitants. À cette époque la technologie a évolué de manière à pouvoir contenir les radiations et soigner ses effets. Par contre les individus tués par l'explosion restent morts. le début est très intense avec la découverte de l'ultimatum, sa vraisemblance, le point sur la progression de l'enquête de Dredd, et l'explosion de la première bombe. John Wagner met en scène avec brio la nature des recherches des juges, à base d'analyse des vidéos issues de caméras de surveillance des quelques contacts qu'ils ont identifiés, les outils informatique de reconnaissance optique des individus ou des formes. L'explosion de la première et de la deuxième bombe ne s'attarde pas trop sur les cadavres. Wagner a établi précédemment la densité de la population et il s'attache plus à décrire l'impossible exode qui s'en suit, avec rues engorgées, transports publiques pris d'assaut, etc.

Les 2 premiers tiers sont haletant, rendus encore plus intenses par la mention de quelques réalités sociales spécifiques à Mega-City One. Cela va du malaise existentiel des individus au chômage (majoritaires puisque tous les petits boulots sont effectués par des robots), à l'immonde spéculation sur les véhicules antiradiation (un vendeur qui attend qu'une deuxième bombe explose avant de vendre ses véhicules... à un prix plus élevé). Comme dans le premier récit, Wagner écrit pour des adultes, avec quelques touches d'humour bien noir (des mutants contents d'avoir découvert un trésor technologique, une bombe sur le point d'exploser). Il utilise avec pertinence quelques unes des particularités de Mega-City One (par exemple les Mo-pads, des citoyens qui vivent dans de grands véhicules sans cesse en déplacement, à cause d'un parc immobilier insuffisant ou trop cher).

La première impression produite par les dessins est qu'ils ne présentent aucune particularité. Henry Flint utilise un rendu traditionnel avec des traits fins pour délimiter les contours, sans exagération particulière, juste quelques poses pour asseoir le côté hiératique des juges. Sa façon de dessiner donne une consistance suffisante et plausible à Mega-City One, là encore sans surjouer l'aspect futuriste, en reprenant juste ce que ses prédécesseurs ont établi. de temps à autre, une image attire plus l'attention : la peau du crâne de Nimrod abîmée par les brûlures, les joueurs de Boing Bowl dont les postures semblent avoir été imaginées par Steve Ditko, l'entrée du block Ezra Pound, la foule en liesse à l'annonce du départ des juges, etc. C'est en contemplant une grande case consacrée à l'exode impossible des citoyens sur des voies engorgées que le lecteur se rend compte qu'Henry Flint s'attache surtout à être descriptif. Ce qui pourrait passer pour le B-A BA du travail de dessinateur dans une autre série devient ici un défi. En effet, Flint doit faire croire à la réalité de Mega-City One et des juges en 2126. Et il n'y a aucun hiatus, tout est cohérent et évident, même les éléments ne disposant que de 2 petites cases pour exister (les Mo-pads, ou un conducteur humain de taxi). Quelle que soit la nature de la séquence (action, dialogue, exposition du travail d'enquête), Henry Flint aborde les visuels de manière adulte, en ne cherchant qu'à raconter l'histoire. En fait sans particularité remarquable, ses dessins ne sont jamais fades. Il réussit à représenter les explosions de bombes atomiques au coeur de Mega-City One sans tomber dans le sensationnalisme (pas de gros plan sur les cadavres), mais sans que le lecteur ne puisse ignorer l'horreur de ce carnage.

Malgré ces qualités, ce récit est un peu en dessous du premier. Les juges n'arrivent à reprendre le dessus que grâce à l'arrivé opportune et bien minutée d'un informateur providentiel. Si ce retournement de veste d'un membre de Total War est cohérent dans le cadre de l'histoire, il arrive quand même à point nommé par rapport à l'explosion imminente d'une nouvelle bombe. de même, le lecteur occasionnel de Judge Dredd s'interrogera sur l'opportunité d'inclure l'intrigue secondaire relative à Nimrod et Vienna Dredd (là encore les coïncidences opportunes sont bien pratiques).

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***After the bombs (18 pages, 1420 à 1422, dessins, encrage et mise en couleurs de Jason Brashill) - Les services d'urgence prennent en charge les rescapés des attentats. Parmi eux, se trouve Gaia Louise Innocenti, blessée, mais consciente, avec un bout de métal fiché dans le crâne. Elle découvre qu'elle souffre d'amnésie, mais qu'elle a des visions du futur.

Ces 3 épisodes servent d'épilogue au récit précédent, montrant comment les Juges effectuent une opération de nettoyage, en essayant d'appréhender le maximum de membres des cellules Total War. le scénario et les dessins introduisent un humour noir régulier, à base de remarques cyniques (un médecin qui s'exclame devant une victime à l'article de la mort qu'avec le niveau de radiation qu'elle émet on pourrait alimenter une centrale nucléaire), d'exagérations visuelles, et de violence qui tâche.

Les illustrations réalisées à l'infographie sont magnifiques, mêlant des influences diverses allant de Richard Corben à Glenn Fabry, en passant par Simon Bisley, du grand spectacle brutal et ironique. L'intrigue est très rapide et méchante, utilisant ce point de passage obligé (le démantèlement de Total War), comme un gros défouloir, après l'horreur des attentats à la bombe.

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*** John Wagner écrit 3 histoires aux tonalités différentes, 2 parfaites dans leur genre (la première et la dernière), une autre présentant 2 défauts (une intrigue secondaire qui n'apporte rien, et un coup de théâtre bien pratique). Il développe le principe de terrorisme dans le monde de Judge Dredd, avec une approche intelligente et adulte, dans des thrillers haletants. Colin MacNeil illustre la première histoire dans un style très marqué et très personnel, pour une aventure visuelle savoureuse. Henry Flint s'efface et se met au service de l'intrigue, avec un savoir faire qui rend tout plausible. Jason Brashill utilise un style plus flamboyant faisant briller toute la noirceur de l'humour de cette histoire.
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