Snaergard

Dans la Norvège du 13ème siècle, il ne fait pas bon être le fils d'un seigneur sanguinaire si l'on n'est pas soi-même du genre violent. Ne supportant pas la cruauté gratuite de son père, Pelle quitte en catimini le château familial avec sous le coude les parchemins du scribe Adriel censés délivrer son ami Njal et sa soeur jumelle Solveig de la terrible malédiction qui les frappe depuis plus de dix ans. Un chemin semé d'embûches l'attend jusqu'au sommet de la montagne d'Asketill où, un soir d'éclipse, le charme maléfique pourra enfin être rompu.

Une aventure trépidante digne d'une grande saga nordique. Mêlant action et introspection, Vincent Wagner déploie en 170 planches une fresque dense et maîtrisée au coeur d'étendues enneigées, sous un ciel bas et gris où les forêts sont aussi sombres qu'inquiétantes. La malédiction aux accents fantastiques prend des allures de tragédie shakespearienne dans une fin peut-être un peu trop rapidement expédiée mais dont la puissance dramatique est indéniable.

Au-delà de la quête à mener à bien, l'auteur interroge sur la filiation, sur la difficulté à s'extraire de son milieu et à échapper aux pressions familiales. La narration est ambitieuse, fluide malgré les flashbacks et les passages oniriques qui cassent à bon escient le rythme endiablé de l'aventure. Traits souples, encrage épais, contraste poussé entre des masses de blanc et de noir accentuant l'atmosphère oppressante d'un hiver traversé par une lumière exsangue, le graphisme et le choix d'une gamme chromatique volontairement terne sont parfaitement adaptés à un univers médiéval en perpétuel clair-obscur.

Un chouette album, estampillé « jeunesse » et pouvant être lu dès 12-13 ans mais qui se révèle au final vraiment tout public. En bonus, le dossier documentaire ouvrant ce superbe objet-livre se révèle fort instructif pour comprendre le contexte de l'histoire et les intentions de l'auteur. Les amateurs de récit moyenâgeux épique peuvent foncer les yeux fermés, ils en auront pour leur argent.

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Comment j'ai choisi cette BD lors de ma visite à ma médiathèque préférée ? Elle était dans le rayon des nouveautés, le titre m'a intrigué mais c'est surtout la couverture qui a attiré mes yeux. Les quelques lignes de la 4ème de couverture ont fini de me décider à partir à cette découverte.

J'ai l'habitude des cahiers pédagogiques ou explicatifs à la fin des oeuvres. Là tout est écrit avant le début de la BD. Très intéressant car cela m'a placé d'entrée dans le contexte historique et géographique mais surtout m'a permis de regarder les cases de manière différente en référence aux techniques d'encrage et de coloration et d'apprécier le travail du graphiste pour traduire la lumière et la luminosité de ces régions du Nord de l'Europe.

L'histoire se déroule au moyen-âge en Norvège au temps où, si la religion catholique s'est imposée comme dominante, les anciennes croyances perdurent.

Pelle est le fils ainé d'un seigneur de guerre cruel et bourré d'ambition qui veut que son fils soit aussi cruel que lui pour s'imposer en seigneur de guerre. Un mage vit auprès de la famille, semble détenir des secrets au sein de ses grimoires.

Pelle va devoir partir à la chasse d'un loup blanc après avoir rencontré Torben qui est en errance sur les terres du père de Pelle.

Qui est vraiment Torben ? Quel est le rôle de la mère de Pelle ? Pourquoi le père de Pelle est aussi Cruel ? Où se cache le loup blanc ?

L'auteur nous entraine dans une saga où la magie a toute sa place. On évolue entre le rationnel et l'irrationnel. On voit aussi Pelle se battre pour construire son histoire, se rebeller contre le déterminisme de sa condition.

On évolue aussi entre les flash back et les récits oniriques sans que cela soit gênant pour la compréhension, au contraire. On suit les héros dans leur quête de la vérité et de la rédemption.

Féru des récits historiques, je n'ai pas été déçu par celui-ci qui m'a permis d'appréhender certains éléments de la tradition nordique. L'histoire est plaisante et suffisamment de portes restent ouvertes pour permettre au lecteur de poursuivre l'aventure.

Voilà une oeuvre pas banale. Plus de pages pour nous offrir une saga nordique des plus originales.
L'auteur est local mais inconnu alors je m'inscris dans la veine locavore. Bien m'en a pris puisque le plaisir est bien présent. Avant d'entamer l'histoire, nous découvrons à travers quelques pages des informations sur l'origine des « sagas ». Un peu d'histoire ne fait jamais de mal.
L'histoire est longue mais non lassante, l'intrigue slalome entre les classiques du genre, évite les facilités et autres raccourcis pour arriver à une belle histoire, complète et intéressante, suffisamment complexe pour nous garder jusqu'au bout. Quant à la fin, et bien contrairement à d'autres critiques, j'ai vraiment aimé.
Le dessin peut sembler plus « amateur » mais pas repoussant et finalement on oublie cette faiblesse pour ne retenir que la globalité assez séduisante.
Belle découverte. Un livre qui mérite donc d'être plus largement diffusé.

Pour gagner du temps quand je vais à la médiathèque, je choisi les livres que je souhaites emprunter avant, à partir du catalogue en ligne. Et je pars ensuite fouiller dans les bac avec ma "liste de courses", sans ça je pourrais passer des heures sur place sans savoir quoi prendre.
Comment cette BD est arrivée sur la fameuse liste de courses ?... aucune idée. Mais une fois empruntée, j'ai un peu tardé à la lire en raison du nombre de pages. J'ai lu quelques grosses BD récemment, et celle ci était une de plus, et je n'étais pas sûre d'avoir très envie de m'y jeter.
Alors j'ai commencé par lire de dossier en début de volume, où l'auteur explique l'origine du récit, et comment il a construit cette adaptation.... et tout à coup mon intérêt est revenu.
J'ai commencé à lire les premières pages en pensant m'arrêter pour le lire sur plusieurs jours. Mais finalement, j'ai été totalement happée, et j'avais besoin de connaitre la suite.
Le scénario n'a rien d'extraordinaire, mais c'est certainement la faute à l'histoire originale. Il faut à mon avis, aimer se laisser bercer par ces histoires médiévales, qui sont très souvent des leçons de vie, de cours de moral.
Une super lecture de dimanche sous la pluie.
Qui en plus me donne bien envie de lire quelques sagas

Les dessins sont soignés, les couleurs en parfaite harmonie avec le scénario, l'intrigue se dévoile petit à petit emmenantt le lecteur dans la Norvège du 13ème siècle entre fjords et hauts plateaux, entre légendes et malédictions. La quatrième de couverture annonçait "un récit dense et rythmé mettant en scène des personnages attachants aux destins exceptionnels". Pour une fois, la quatrième de couverture ne ment pas.

Voilà une BD d'aventure comme on les aime !

Dans la Norvège du 13eme siècle, on se trouve dans un grand village où le seigneur se révèle être ultra violent et sanguinaire.
Le fils, n'arrivant plus à supporter tout ça, quitte le château en secret avec, sur lui, des parchemins censés délivrer ses amis d'une malédiction.

Une aventure qui démarre de façon ultra cadencée, trépidante qui mêle plan réfléchit et action violente.
On traverse le nord au travers d'une histoire ultra complète, plutôt longue d'ailleurs mais accompagnée d'un récit parfait qui permet de suivre et de ne jamais se lasser.

C'est joliment écrit, les dialogues et interactions sont très bien amenées et le tout nous tient en haleine du début à la fin.
Les dessins sont soignés et très nerveux. On notera un côté un peu trop simple par moment mais ça reste efficace et original sur bien des endroits.
C'est rythmé, originale, ça nous fait voyager.

La fin est selon moi un peu abrupte. J'aurai également aimé quelques rebondissements supplémentaires.
Mais ça reste dans l'ensemble vraiment cool !
Lien : https://www.labulle-lunelopo..

Esthétique : dessin nerveux et original
Dialogues : bons
Rythme : manque un peu de rebondissements, l'histoire se termine un peu brusquement.
Scénario : très inspiré du film "Ladyhawk femme de la nuit", un peu cousu de fil blanc par moment.
pas assez exploité, on reste sur sa faim.
Il y a une scène avec des forains qui a été plagiée du film d'Ingmar Bergman, "Le 7e Sceau".
J'ai revu le DVD avec la BD Snaergard sur les genoux : le texte, les cadrages, les costume sont repris du film.
On ne publie pas une BD pour reprendre la créativité des autres ou alors on le précise et on rend hommage à Bergman.

Bref, des qualités esthétiques mais pas de travail de scénariste.

Très belle esthétique, des personnages qui tiennent en haleine mais qui appellent une suite ou des approfondissements...