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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant tout je tiens à remercier (encore) Pavlik qui m'a guidé vers cette référence comics. Encore une fois, il avait raison : c'est excellent.

Cette histoire ne s'insère pas dans une chronologie particulière et par conséquent ne nécessite pas de gros background. Il vaut mieux connaître les personnages mais, si ce n'est pas le cas, un nombre remarquable de pages est consacré à leur description exhaustive à la fin du volume.
Elle exploite des questions très intéressantes que l'on peut aisément reporter dans notre univers « véritable » : que se passe-t-il quand l'humanité, si habituée d'être sous la protection d'êtres quasi-divins, devient capricieuse et exigeante et rejette ses héros pour leur manque de performance face à l'objectif « nous laisser vivre tranquille et heureux » ? Que se passe-t-il quand ces héros sont remplacés par des guignols méta-humains typés génération Y peu enclins à suivre des règles stupides du genre « éviter les dégâts collatéraux » ?

Eh bien il peut arriver que les anciens héros décident que l'humanité n'est qu'une enfant et qu'eux-mêmes doivent faire son bonheur même contre son gré et sa liberté.
Lentement, mais sûrement, les héros virent vers un système totalitaire axé sécurité avec goulag intégré. Ce cheminement insidieux suivi par Superman, et surtout Wonder Woman, est magnifiquement rendu dans ces pages. Magnifiquement rendue aussi l'irresponsabilité notoire de ces méta-humains qui ont oublié la principale leçon de Spider-Man : un grand pouvoir implique de grandes responsabilités (ce n'est pas le même univers, c'est vrai) mais refusant de céder un pouce de leur liberté face à ces « croulants » d'anciens héros.
L'idée est poussée au bout, et donc beaucoup y laisse leur peau. Ajoutez des éléments scénaristiques comme d'anciens super-vilains en embuscade prêts à profiter du chaos et un groupe de héros résistants refusant la ligne dure, vous obtenez une histoire marquante.

La morale vers laquelle Mark Waid et Alex Ross veulent nous emmener, c'est que nous ne devons pas nous reposer sur ceux qui prétendent prendre nos destinées en main. Nous devons en permanence être attentifs et volontaires si nous ne voulons pas que d'autres nous privent de notre liberté de prendre en main notre destin.
Le message est à mon sens opposé à celui de Watchmen (comparaison réalisée à raison par le babéliote Vance dont la critique m'a aussi incité à lire ce comics). Watchmen aboutit au fait que l'homme pousse l'auto-irresponsabilité jusqu'à l'autodestruction, et qu'elle a besoin d'un « guide suprême » pour la soulager du fardeau du libre-arbitre. le seul héros qui refuse de renoncer à la liberté d'agir (Rorschach) est éliminé.

Le seul élément qui m'a un peu gêné est le dessin sous forme d'aquarelle. Excellent pour renforcer le réalisme du récit, il rend les scènes de batailles chorales plutôt confuses.

Mais ce n'est qu'un détail. Je conseille de lire cette BD même si l'on n'aime pas les comics.
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Kingdom Come est un grand classique des comics, et c'est un titre qu'il mérite.

D'abord à cause des illustrations d'Alex Ross, avec son trait si unique, qui donne à la BD au complet un ton et une esthétique si particulière. (Ross fait dans le réalisme. Pour ses dessins, il engage carrément des gens pour faire la pose, prend une photo, et dessine la photo. Pour cette raison, beaucoup n'apprécient pas ses scènes d'action.)

Ensuite le scénario : On y retrouve un vieux Superman à la retraite que Wonderwoman invite à reprendre du service. Parce que depuis le temps, le monde a changé, et qu'il était mieux avant

Tout ça est un meta-commentaire sur l'histoire des comics eux-mêmes. Superman est l'incarnation du héros du Golden Age, cette époque où les comics représentaient des justiciers avec un cadre moral infaillible qui contrecarrent les plans de ceux qui veulent nuire à l'humanité. Dans ces histoires, le bien triomphe sur le mal dans jamais lui-même succomber.

Mais Kingdom Come a été écrit en 1996, en plein Dark Age of Comic books. Cette époque où les héros peuvent échouer, se compromettent sans cesse moralement. Où les vilains sont complexes quand ils n'ont pas carrément raison.

C'est donc le constat que fait Superman : Les héros sont maintenant indiscernables des vilains. Ils tuent, sacrifient et ne défendent que leurs propres intérêts, et prennent la justice entre leurs mains. Et les vilains doivent suivre la même trajectoire pour répondre à cette radicalisation des héros.

Superman et Wonderwoman décident donc que cela suffit. Ils vont prendre le contrôle de la planète et emprisonner les héros comme les vilains pour que les choses reviennent comme avant — ou mieux encore.
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Pourquoi "Kingdom Come" est-il un monument de la bande dessinée ?

Parce que c'est Alex Ross qui assure les dessins et qu'il est surement le plus grand illustrateur de toute l'industrie des comics. Un peintre au talent incomparable mais non pas un dessinateur et donc ne pas s'attendre à beaucoup de dynamisme (les scènes d'action, ce n'est évidemment pas son fort). Par conséquent, on aime ou pas, mais on ne peut dénier à la partie graphique de l'oeuvre une originalité et une personnalité peu commune (et, en tout cas, bien loin des canons de l'industrie mainstream des comics)

Parce que Mark Waid, le scénariste, propose rien de moins que d'imaginer un futur possible à l'ensemble de l'univers DC. En avoir une certaine connaissance permettra surement d'apprécier davantage l'histoire mais ce n'est pas obligatoire. Dans ce futur, les héros classiques de DC (Superman, Wonder Woman, Batman etc...) ont pris leur retraite et d'autres héros, beaucoup moins portés sur l'éthique, les ont remplacés. Suite à la dévastation accidentel du Kansas, lors d'une intervention de ces héros, Superman et Wonder Woman ne peuvent faire autrement que revenir sur le devant de la scène...

Parce que c'est une oeuvre qui, aux côtés de "Watchmen", par exemple, par les réflexions qu'elle suscite, montre à quel point les auteurs de comics peuvent produire des oeuvres d'une très grande qualité, pour peu qu'on leur laisse une certaine liberté par rapport au cahier des charges de l'éditeur (et le temps de les faire).

Parce que, tout simplement, c'est un récit qui, par son exigence (aussi bien sur la forme que le fond) contribue à élever les comics là où devrait être leur juste place.
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Urban Comics réédite Kingdome Come, bande-dessinée mettant en scène une Ligue des Justiciers vieillissante. Un album incontournable.

Avec Kingdom Come, Mark Waid et Alex Ross ont imaginé un monde dans lequel les super-héros cultes que représentent Superman, Wonder Woman ou encore Green Lanthern sont devenus des référents de taille auxquels les humains prennent parfois un certain plaisir à s'identifier. Mais ces héros sont d'une autre époque. Évoquer leur nom, c'est éveiller une certaine nostalgie, une époque où, clairement dessinée, la frontière entre bien et mal ne souffrait d'aucune ambigüité. Aujourd'hui, les super-héros sont légions et n'ont plus grand-chose en commun avec leurs illustres aînés, hormis leurs capacités extraordinaires. Ils passent le plus clair de leur temps à se faire la guerre entre eux, par simple loisir, histoire de briller et de savoir qui est le plus fort. Si bien qu'ils ne semblent plus faire grand cas des notions de devoir et de justice. Pour ces héros sans cause, le monde ne semble plus être une chose à chérir et à défendre, mais se résume davantage à un vaste terrain de jeu. Face à cette tyrannie du caprice, les humains demeurent sans alternative. Dubitatif, Norman MCCay, un pasteur septuagénaire, contemple un monde à l'agonie et sans repère. C'est dans un élan de supplication qu'il est visité par un être étrange qui, tout en dissimulant son identité, va lui montrer le déroulement des événements qui nous intéressent ici.

Face à la montée des périls, un retour de la première génération de super-héros semble incontournable. C'est dans cette optique que Wonder Woman partira à la recherche d'un Clark Kent en exil, se consacrant uniquement à l'entretien de la ferme de ses parents. Cheveux longs et barbe grise, il n'a plus la fière prestance du héros qu'il incarnait. Et pourtant, cédant à la requête de Wonder Woman, il effectuera son retour parmi le monde et tentera de recréer la Ligue des Justiciers afin de faire face aux inconsidérations de la nouvelle génération.

Avec ce comics, le lecteur aborde un pan de la vie des plus charismatique super-héros jusque là inédit. Waid et Ross montrent l'évolution des plus éminentes figures de l'univers DC. On trouve un Superman blasé dans un premier temps, qui peine à croire en la justice, un idéal qu'il s'est pourtant évertué à conserver durant toute sa vie de ‘justicier' (il y reviendra d'ailleurs). Lex Luthor, quand à lui est égal à lui-même, puissant, fourbe et calculateur. Batman, pour sa part, se voit modernisé sous les traits d'un Bruce Wayne vieillissant dont les muscles saillants ont été troqués par des accessoires mécaniques. Il tient sa ville de Gotham City d'une main de fer et sa ferveur sécuritaire a même des relents de 1984. Personnage assez trouble, il constitue l'une des figures les plus intéressantes de cet épisode.

A travers cette bande-dessinée, on suit également les désaccords entre les vieux comparses. Superman se confronte à un Batman dont les conceptions ont évoluées différemment des siennes et il se chamaille à plus d'un titre avec la sublime Wonder Woman. Cet ouvrage offre un hommage au Capitaine Marvel (figure majeure des débuts de DC, quelque peu oublié depuis) toujours aussi puissant. le dessin est fabuleux et les choix graphiques inspirés. Cerise sur le gâteau, Urban Comics soigne une fois de plus le travail en offrant de nombreux bonus dont des textes de Waid et Ross et une galerie d'illustration, entre autres. On appelle ça un classique servi par une édition d'exception.
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Un futur incertain. Un futur prévu mais dans un laps de temps imprévisible. Les héros classiques de ce monde ont pris leur retraite, ou sont entrés dans la clandestinité. Un événement a changé la donne. Un petit quelque chose qui a blessé le premier d'entre eux. Superman a été désavoué par ceux qu'il tenait tant à protéger. Pas assez de résultat. Ils lui ont préféré Magog. Lui qui n'a pas hésité à tuer le Joker après une tuerie de plus. Un âge est passé.
Le temps s'écoule. Wonder Woman est désavouée par ses soeurs amazones et cherche à comprendre ce qu'est devenu le monde d'aujourd'hui. Qui sont ces nouveaux héros qui suivent la méthode de Magog? Parallèle inacceptable: les vilains suivent le même chemin. Ils tuent, ou ils sont tués. L'Amazone veut rétablir un certain ordre. Et elle va voir celui qui peut changer les choses. Encore faut-il qu'il veuille? Et ce n'est pas gagné! Superman ne veut plus rien avoir affaire avec tout cela. Mais l'invasion totale du Kansas par un nuage de radiations mortelles est le signe de la chute prochaine.
Tout se déroule jusqu'à l'arrivée d'Armageddon. Les demis-dieux se battent sous les yeux du Spectre qui attend le bon moment pour agir. Et au milieu de tout cela, il y a les humains avec leurs faiblesses, et leur doute. Qui les sauvera?

Kingdom Come est le chef d'oeuvre d'Alex Ross et Mark Waid.
Sortis en 1996, nous sommes en pleine déferlante des héros made in Image où la violence est censée être synonyme de réalité et de talent. Nos deux auteurs décident de donner leur point de vue. Alex Ross, le dessinateur, nous donne le réalisme. Il peint avec modèle l'ensemble de ses personnages. Il en sort un style photographique où l'idée de mouvement est présente à chaque case. On vit l'histoire, et on observe chaque case qui est un tableau à elle seule. C'est simple, je suis amoureux du style de Ross. A chaque relecture, on voit des détails que l'on a pas vu avant. On découvre les dessins à chaque fois.
A côté de cela, Mark Waid nous dresse un paysage sombre du futur de DC Comics. La violence et la radicalité ont pris le dessus sur la bonne foi et la sagesse des anciens. A travers ce constat, on lit un véritable polar où chaque personnage prend sa place en attendant son tour de bouger les pions. La tension monte jusqu'au final explosif.
Pour toutes ces raisons, Kingdom Come est un classique des comics, et de la bande-dessinée en générale. Il se suffit à lui-même. Puis vous découvrirez le style d'Alex Ross. Vous pourrez alors continuer avec Oncle Sam. Pour ma part, je vous en reparle très vite.
Lien : http://artdelire.blogspot.co..
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Cette BD se passe dans un monde où Superman a pris sa retraite suite à un désastre et où une nouvelle relève de superhéros sème la pagaille. Pourquoi?

Ces jeunes gens ont attrapé la grosse tête à cause de leurs pouvoirs et du fait que personne ne peut se mesurer à eux. Par désoeuvrement et ennui, ils passent leur temps à se battre entre eux, occasionnant des dégâts faramineux dont ils se moquent éperdument, ayant fini par considérer les hommes comme des insectes.

Dans cette société, quand vous entrez dans un café, vous pouvez être accueilli par une personne habillée en héros. Il se peut même que ce soit un vrai héros car, alors que les jeunes se sont fait une place sous les spots, les pus âgés font profil bas, suivant l'exemple de Superman.

Mais une catastrophe menace le monde…


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