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Critique de Crossroads


Il aura fallu 50 ans à Jo Wajsblat pour trouver le courage de témoigner sur l'holocauste , honteux d'avoir survécu là ou tant d'autres ont péri .
Bien moins connu qu'Elie Wiesel , Primo Lévi , Martin Gray... son témoignage sur le génocide juif est tout aussi bouleversant d'humanité .

Un miraculé , un survivant . Voilà ce qu'est devenu Wajsblat en Avril 1945 à la libération . Il voit le jour en Janvier 1929 à Lodz , en Pologne . Ses dix premieres années sont heureuses . Il les passera élevé dans la religion . 1939 : l'horreur est en marche . Elle se manifeste tout d'abord par l'arrivée des Allemands à Lodz . Ville qu'ils s'empresseront de transformer en ghetto insalubre , glacial , affamant et vivant au rythme des déportations . Mais nul ne veut croire alors en un génocide organisé . Il est beaucoup plus rassurant d'évoquer les camps de travail...

Il a 15 ans . Sa famille vient d'etre raflée . Il se retrouve seul et connait alors la déportation , vers Auschwitz-Birkenau , dans ces wagons plombés comme l'a si magistralement chanté Ferrat . Il est un sursitaire comme on s'empresse de le lui faire savoir des son arrivée . Il découvre ces batiments crachant un nuage de cendres nuit et jour . Il découvre les SS toujours prompts et imaginatifs lorsqu'il s'agit de transformer les appels quotidiens en séances de torture . Il découvre l'enfer .

Il ne se résignera jamais . Sa soif de vivre lui permettant , par le biais d'ingénieux stratagemes , de passer au travers des nombreuses sélections , passeport direct pour un voyage sans retour . Jusqu'au jour funeste ou il ne peut s' y soustraire . L'on est en Octobre 1944 et Jo est poussé , avec des centaines d'autres prisonniers , dans la chambre à gaz du crématoire IV . Et là , ironie du sort poussée à son paroxysme , c'est Mengele ( ce bon docteur d'Auschwitz surnommé " L'ange de la mort " ) qui décidera d'épargner provisoirement une cinquantaine de juifs ( les derniers à avoir pénétré dans le batiment ) , furieux de n'avoir pas été informé et voulant ainsi démontrer qu'il était le véritable décisionnaire . La seule échappatoire désormais , intégrer un camp de travail exterieur . Cela sera chose faite et c'est du camp de Brunswick que viendra la libération tant espérée .

Un itinéraire poignant agréementé de chants et de photos d'époque , nous immergeant ainsi plus profondément dans cette triste période de l'Histoire . Cela n'est pas un témoignage de plus sur la Shoah mais un témoignage vital tendant à prouver , si besoin était , que l'homme etait et est toujours capable des pires exactions afin d' asservir voire d'éradiquer son congénere . le plus désolant , c'est qu'aucune leçon ne semble en avoir été tirée puisque des exemples similaires pullulent dans nos journaux hebdomadaires...
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