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Critique de JeanPierreV


Olivia Harker, femme handicapée de 42 ans au "physique ingrat", c'est elle qui le dit, tient l'épicerie héritée de son père, une épicerie dans laquelle elle vend les courtepointes qu'elle fabrique avec des restes de vêtements...un commerce qui peine à la faire vivre, elle et son petit-fils William... tous deux ont une passion pour les loups...Une passion héritée de Take Harper, le père d'Olivia, dont le père a lui-même introduit les loups sur le territoire, il y a bien longtemps. Mais Take est mort, et enterré...Enterré dans le jardin.
Tout le monde ne partage pas cette passion pour les loups, sauf si on considère la chasse aux loups comme une passion...Parmi ceux-là, le sinistre Phelps et ses acolytes.
La vie n'est pas facile dans cette petite ville rurale du Kentucky au début du 20ème siècle. Les hivers sont froids et les étés très chauds. Les habitants se contentent de peu et tous ceux qui le peuvent distillent illégalement de l'alcool afin d'améliorer l'ordinaire. Olivia quant à elle reçoit occasionnellement des hommes avec lesquels elle vit plus ou moins longtemps. Ainsi, elle peut s'acheter des sous-vêtements. Rares pourtant sont ceux qui peuvent la défendre.
Olivia doit également prendre en charge et supporter Ida, sa mère folle qui a été internée en asile psychiatrique. Toutes deux se détestent, on comprendra pourquoi.
Phelps quant à lui déteste les loups qu'il chasse....il règne en seigneur sur la ville au sein du Cotton-Club, fusil en main et n'hésite pas à enfiler, de temps en temps, la sinistre cagoule du KKK...je ne vous fais pas un dessin....Le saigneur d'Aurora
Racisme, pauvreté, démence, alcool et mensonges...tous les ingrédients sont là pour faire un roman dur et angoissant mais agréable, sur cette Amérique profonde et pauvre, celle qui ne fait pas rêver, cette Amérique bien éloignée de celle des grandes villes, cette Amérique des noirs, pardon des nègres, vivant dans un autre monde, achetant dans d'autres lieux, ne se mélangeant pas aux Blancs...."Les Noirs ont leur jour pour les courses. [....] On ne sert pas les Noirs au comptoir."
Même les cimetières sont différents...
Deux mondes et Olivia, qui ignore cette opposition, cette haine. Et donc la subit en retour....
Roman sur cette violence, sur cette Amérique profonde...un petit air de "Ne tirez pas sur l'Oiseau Moqueur", un monde décrit également par d'autres comme Steinbeck ou Faulkner...on y retrouve cette pauvreté, ces vieilles guimbardes, ces gens de rien....ce plaisir de lecture et de découverte.
Bref, un roman chargé d'émotions, qui se lit avec bonheur et indignation.
Et avec une certaine forme de peur quant à l'avenir d'Olivia confrontée à Phelps.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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