L'appel

J'arrive à la fin de cette sélection des 68 premières Fois… Je termine mes lectures avec L'Appel de Fanny Wallendorf, un premier roman librement inspiré du parcours sportif de Dick Fosbury, un sauteur en hauteur américain, médaillé d'or au J. O. de 1968.

L'auteure a « voulu écrire la naissance et le déploiement d'une vocation, cet appel intime qui donne forme à un parcours et à une oeuvre, qu'elle soit artistique ou sportive »… Elle l'annonce à ses lecteurs dans une note au début du livre ; la posture littéraire m'intriguait davantage que le parcours sportif et j'ai vraiment essayé de suivre cette clé tout au long de ma lecture.
Adepte des formules métaphoriques, je me suis accrochée à cet « appel », à la fois technique au sens de départ du saut proprement dit, après la prise d'élan, et aux autres significations de ce mot, autour de la vocation, du signal, de la reconnaissance du nom…

Force est de constater que les thèmes sportifs ne m'attirent pas particulièrement… Il y a eu des précédents pour moi dans les sélections passées. Chacun a ses domaines de prédilection ; parlez-moi de sports équestres et je suis plus à mon aise…
Ici, j'aurais pu trouver un écho nostalgique car, grâce à ma morphologie longiligne, le saut en hauteur m'a donné mes seuls moments de gloire durant les cours de sport pendant toute ma scolarité (celles et ceux qui raillaient ma maigreur squelettique et mes jambes interminables la ramenaient moins quand je sautais sans effort une barre qui ne cessait de monter…).
Trêve de plaisanterie ! En fait, je ne sais que dire de plus sur ce roman que ces quelques réflexions… L'écriture se révèle agréable et fluide, très visuelle même et le vocabulaire spécifique est maîtrisé ; c'est très didactique. le corps est mis à l'honneur, pas seulement dans l'entrainement et la compétition mais aussi dans la vie amoureuse et sexuelle. Les personnages sont sans doute un peu stéréotypés et l'ambiance familiale ou celle des campus américains renvoient souvent à ce que l'on peut voir dans les téléfilms. Il y a aussi une dimension de récit d'apprentissage indéniable…

En fait, je me suis profondément ennuyée, me suis même endormie sur ce livre…
Fait rarissime en ce qui me concerne, j'ai abandonné ma lecture juste avant la fin de la première partie, laissant le personnage principal à son porridge matinal avalé en hâte et à son footing. Visiblement, des longueurs et des situations récurrentes me faisaient bailler.
Autre action inhabituelle de ma part, je suis allée jeter un coup d'oeil sur les ressentis des autres membres des 68 premières Fois avant de publier mon billet. Je me disais que je passais sans doute à côté de quelque chose… Il est évident que je ne suis pas allée au bout du dépassement de soi et de la performance ; j'ai abandonné en cours d'entrainement. J'éprouve presque le besoin de m'excuser auprès de l'auteure… Je suis rassurée de voir que ce livre a su trouver et séduire son lectorat.

Manifestement, je n'ai ni ressenti ni entendu cet appel.
Un livre qui n'était pas pour moi.

Je suis complètement passée à côté de ce livre. Rien ne m'intéressait, ni le sujet dont je ne connaissais rien, ni l'époque, ni les lieux choisis. Je me suis forcée à le lire et surtout à le finir en vue de la rencontre avec l'auteur et une classe de seconde de mon lycée.
L'auteur est disponible, sympathique, très agréable et grâce à cette rencontre et ces échanges j'ai pu en comprendre beaucoup plus sur l'écriture de ce livre, le choix du thème... Et cela m'a donné envie de le relire. le livre est rempli de détails et il faut avoir quelques connaissances sur le saut en hauteur et les jo de Mexico pour le comprendre. A relire donc, pour m'en faire un avis moins radical.