Citations sur Sinouhé l'Egyptien (14)
Tout recommence et il n'y a rien de nouveau sous le soleil, l'homme ne change pas, quand bien même ses habits changent et aussi les mots de sa langue.
En effet, les hommes tourbillonnent autour du mensonge comme les mouches sur un gâteau de miel, et les paroles du conteur embaument comme l'encens, tandis qu'il est accroupi dans le fumier au coin de la rue ; mais les hommes fuient la vérité...
"Tout recommence et il n'y a rien de nouveau sous le soleil, l'homme ne change pas, quand bien même ses habits changent et aussi les mots de sa langue. En effet, les hommes tourbillonnent autour du mensonge comme les mouches sur un gâteau de miel, et les paroles du conteur embaument comme l'encens, tandis qu'il est accroupi dans le fumier au coin de la rue ; mais les hommes fuient la vérité.
Dans sa méchanceté l'homme est plus cruel et plus endurci que le crocodile du fleuve. Son coeur est plus dur que la pierre. Sa vanité est plus légère que la poussière. Plonge-le dans le fleuve : une fois ses vêtements séchés, il est le même qu'avant. Plonge-le dans le chagrin et la déception : dès qu'il en sort, il est tel qu'avant. J'ai vu bien des bouleversements durant ma vie, mais tout est de nouveau comme naguère, et l'homme n'a pas changé. Il existe aussi des gens qui disent que ce qui arrive n'est jamais semblable à ce qui est arrivé, mais ce sont là de vaines paroles."
Mika Waltari (Sinouhé l'Egyptien)
Les hommes sont tous les mêmes, et c’est d’eux que proviennent tous les maux, car ils ne deviennent jamais adultes, ils restent enfants et se lancent des pierres et se battent et leur plus grand plaisir est d’attrister ceux qui les aiment.
A l’approche de la vieillesse, l’esprit aime à voler comme un oiseau vers les jours de l’enfance. Dans ma mémoire, mon enfance brille d’un éclat merveilleux, comme si alors tout avait été meilleur et plus beau qu’actuellement. Sur ce point, il n’y a pas de différence entre riches et pauvres, car certainement personne n’est si pauvre que son enfance ne renferme aucun éclat de lumière et de joie, lorsqu’il l’évoque dans ses vieux jours
Chacun a vu couler l'eau de la clepsydre. La vie humaine s'écoule de la même manière, mais on ne peut en mesurer le cours avec une clepsydre, on doit l'évaluer d'après ce qui arrive à l'homme. C'est une grande et sublime vérité que l'homme ne comprend entièrement qu'aux jours de la vieillesse, lorsque la vie s'enfuit et qu'il ne lui arrive plus rien.
Dans sa méchanceté l'homme est plus cruel et plus endurci que le crocodile du fleuve.
Le coeur a trop de rêves pour être heureux.
Tes paroles sont comme un bourdonnement de mouches à mes oreilles.
Calme-toi, cœur insensé, car ce n'est pas ta faute, et tout ce qui se passe dans le monde est insensé, et la bonté et la méchanceté n'ont pas de sens, mas la cupidité, la haine et la passion dominent partout. Ce n'est pas ta faute, Sinouhé, car l'homme reste pareil et ne change pas. Les années fuient et les hommes naissent et meurent et leur vie est comme un souffle chaud et ils ne sont pas heureux en vivant, ils sont heureux seulement en mourant. C'est pourquoi rien n'est plus vain que la vie humaine. C'est en vain que tu plonges l'homme dans le courant du temps, son cœur ne change pas et ressort du courant tel qu'il y est entré, par la peste et par les incendies, par les dieux et par les lances, car il ne fait que s'endurcir dans les épreuves, jusqu'à devenir plus méchant qu'un crocodile, et c'est pourquoi seul un homme mort est un homme bon.
– Car moi, Sinouhé, je suis un homme et comme tel j’ai vécu dans chaque homme qui a existé avant moi et je revivrai dans chaque homme qui viendra après moi. Je vivrai dans les rires et les pleurs de l’homme, dans ses chagrins et dans ses craintes, dans sa bonté et sa méchanceté, dans sa faiblesse et dans sa force. Comme homme, je vivrai éternellement dans l’homme et pour cette raison, je n’ai pas besoin d’offrande sur une tombe ni d’immortalité pour mon nom. Voilà ce qu’a écrit Sinouhé l’Egyptien, qui vécut solitaire tous les jours de sa vie.