Tuer n’avait jamais rien de moral – les gènes d’un paysan étaient aussi précieux pour l’espèce humaine que ceux d’un président –, ce n’était qu’une question d’opportunité.
En l’absence de partenaires, tous les jeux, même les plus excitants, finissent par lasser.
Il n’y a rien de pire que de vivre avec des regrets.
L’absence de souci se paye quelquefois trop cher – la peur du crime vous isole davantage que le crime lui-même.
La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit… ou alors, c’est qu’elle a de bonnes raisons de le faire.
Il n’est pas facile de comprendre à quel point un viol peut être destructeur – surtout un viol collectif. C’est une violence psychique autant que physique.
Le hidjab, une écharpe vert pâle entourant son front, ses joues et son cou comme une guimpe de religieuse, remplissait parfaitement sa mission en la privant de toute séduction. Ce n’était pas la première fois que Jonathan se demandait pourquoi tant de femmes acceptaient de se voiler au lieu d’exiger des hommes une conduite décente. En des périodes comme celles-ci, le port du hidjab représentait une affirmation de foi si ostensible qu’elle en était dangereuse. Il éprouva, une fois de plus, un profond mépris pour les hommes qui l’imposaient à leurs femmes. Non contents d’obliger celles-ci à assumer leur propre chasteté – une femme doit rester cachée, car si elle sort, le diable la regarde –, ils étaient trop lâches pour manifester publiquement leur foi. Où était l’équivalent masculin du voile ?
Et quand Louise, en larmes, affirma à qui voulait l’entendre que Cill l’avait bien cherché à force de s’enivrer et de tenir des propos provocants, la police rejeta la thèse du viol. Une séance de pelotage un peu poussé, peut-être, mais de là à parler de viol collectif caractérisé…
Le problème majeur étant l’absence de la prétendue victime, les garçons furent relâchés, après un interrogatoire de pure forme, le lundi 1er juin à 13h23. On était en 1970 et on ne prenait pas encore les affaires de viol très au sérieux.
Il faut être deux pour se battre.
La nationalité est un choix, pas un droit de naissance…