Elle se sent heureuse, comme si, en l’espace d’une nuit, tout s’était transformé, non seulement sa vie, mais elle-même. Que sont devenues l’anxiété, la tension et la morosité passées ? Elles se sont évanouies comme si elles n’avaient jamais existé. Elle se sent le cœur aussi pur qu’un étang d’eau claire.
Elle se sent encore plus lasse. La fatigue, telle une énorme bête informe, s’abat sur elle, l’écrase, et il lui faut toutes ses forces pour la supporter, lui résister. Lentement, elle gravit l’escalier. Elle ne peut s’appuyer à la rampe rouillée, et le long du mur opposé, couvert de dessins obscènes, s’entassent toutes sortes d’objets de rebut qui empêchent de s’en approcher. Elle n’a d’autre solution que de monter tout doucement.