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Stéphane Lévêque (Traducteur)
EAN : 9782809700121
224 pages
Editions Philippe Picquier (22/05/2008)
3.31/5   13 notes
Résumé :
Conduit par son frère aîné à Shanghai, un jeune homme à peine sorti de l'enfance devient violoncelliste.
Au même moment vient de naître, dans une ville nichée entre mer et montagne, une petite fille qui deviendra " la jeune fille de la ruelle de la Vallée d'or ". Cette jeune fille, légère et futile, redoutable calculatrice, papillonne, traite les homme avec dédain, rêve de celui qui saura la domine Les années vont passer et leurs vies se dérouler en parallèle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sur fond de révolution culturelle, à quelques centaines de lis autour du légendaire mont des Fleurs et des Fruits, deux êtres que peu de choses rapprochent se rencontrent pour le plus grand malheur de leur entourage.

Cadet est un homme irrésolu. Violoncelliste de formation, ne trouvant de sens à sa vie qu'en jouant d'un instrument, Cadet est affublé de bien de défauts. Sa timidité maladive, sa lâcheté naturelle, son désintérêt pour la vie en général, sa volonté de s'effacer du monde, poussent cet être sans caractère, sans ambition, à se réfugier dans les bras de femmes fortes, des femmes capables de le porter à bout de bras.

A quelques lis du mont des Fleurs et des Fruits, nait celle par qui le scandale arrive, la jeune fille de la ruelle de la Vallée d'or. Égoïste, égocentrique, frivole, se jouant des gens et de leurs sentiments, elle grandit en savourant l'ascendant qu'elle exerce sur les hommes. Experte dans les mille et une manières d'enchaîner un homme à sa personne, elle ne rêve que d'une seule chose: trouver celui qui la dominera.

Ces deux vies se dérouleront en parallèle. Ils se marieront, fonderont une famille, se complairont dans une routine rassurante. A la mort de Mao Zedong suivie de la chute de » la bande des quatre », leurs chemins se croiseront.

Une lecture qui déroute ou égare un peu le lecteur, aucun prénom est donné. Les protagonistes sont nommés selon leur lieu de naissance, leur place dans la fratrie, leur statut social ou par un pronom.

La grande Histoire à peine effleurée offre un autre regard sur toutes ces vies. Wang Anyi sans s'attarder sur les conséquences néfastes du régime communiste nous laisse entrevoir des pans d'un quotidien peu reluisant. La faim, la folie destructrice de cette politique, les débordements des forces de l'ordre, les tracasseries administratives font partie de leur existence. le rappel de la légende de Sun Wukong, héros du roman « La pérégrination vers l'Ouest » ( un classique de la littérature chinoise) donne une dimension céleste à cette histoire. Si le Ciel en a décidé ainsi, aucun humain a les moyens de contre-carrer l'inéluctable. Ce fatalisme sauve les personnages d'une victimisation de mauvais goût. L'avant-propos établit un parallèle entre l'écriture et une partition musicale, c'est vrai que les ressemblances sont frappantes mais le rythme du récit s'apparente plus aux mouvements de marées; marée basse, marée haute, mer déchaînée, tsunami et enfin le tourbillon, celui qui aspire tout ce qui passe à portée.

Sans être un livre d'une grande gaîté, il n'est pas non plus déprimant. Wang Anyi met une telle distance entre ces personnages et elle qu'elle nous refuse le droit à l'empathie. Les personnages sont sculptés au scalpel, elle les taille en pièces avec minutie. Son approche quasi chirurgicale des protagonistes n'éveillent pas la pitié. La lenteur du récit ne masque pas la violence qui en émane. Sans concession, elle dévaste tout sur son passage.

Sans trouver la lecture désagréable, elle ne m'a pas non plus transportée. Je l'ai pourtant lu d'une seule traite, avide de connaître le sort de ce couple maudit, l'enchantement a dû s'émousser en cours de chemin. Sentiment mitigé sur ce livre… J'en terminerai pas moins cette trilogie sur l'amour commencée en France avec la publication « Amour dans une petite ville », « Amour sur une colline dénudée » et enfin, « Amour dans une vallée enchantée ».

Pour qui veut découvrir les oeuvres de cette auteure, « le chant des regrets éternels » écrit dix ans après cette série, est une pure merveille. Wang Anyi y décrit le destin douloureux d'une femme et d'une ville, Shanghai au travers les bouleversements de l'histoire. Beaucoup de nostalgie, de regrets sur les occasions manquées, sur ce temps perdu à jamais. C'est d'une tristesse absolue mais le talent de Wang Anyi s'étale à chaque page. Bouleversant et poignant. Pour ceux qui prennent le temps de humer l'air du temps.
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J'ai découvert Anyi Wang, avec le chant des regrets éternels, un bijou. Je ne suis pas déçu par cet ouvrage, même si le sujet ne me parlait pas vraiment. On y retrouve le style poétique et retenu de l'auteur, tout en délicatesse, la description des sentiments est si fine, qu'elle nous emporte avec les personnages. Un grand auteur.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La fraîcheur et l’innocence de ce beau visage le consumaient d’amour mais il était pieds et poings liés. Telle une plante brûlée par le gel, il devint maigre et pâlichon. Un rien le faisait sortir de ses gonds. Elle en était un peu peinée pour lui mais ce petit jeu l’excitait. La nuit dans son lit, se repassant l’image de ce jeune homme amaigri par l’amour, elle était saisie d’émoi. Elle se retournait pour serrer contre elle son oreiller comme s’il s’était agi d’un amant. Il lui semblait que personne en ce monde n’était plus heureux ou chanceux qu’elle. Elle était si heureuse qu’elle avait envie de soupirer.
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Il avait une façon très personnelle de manier l'accordéon : il entrainait les soufflets sans effort particulier, les laissant se mouvoir d'eux-mêmes.
Sa main droite se faisait caressante ; il jouait des notes légères mais qui avaient un accent de vérité, sans aucune afféterie. Sa main gauche effleurait les touches des basses avec une précision de métronome. Les touches aigües engendraient des mélodies qui s’élevaient en volutes, semblables aux sons cristallins d'une flûte, bientôt rejointe par les basses. La musique prenait vie comme un flot naturel où les basses imposaient leur rythme à la fois doux et puissant. Quand il débordait d'émotion, quand il atteignait ses limites, montait un grondement sourd. Soudain le grondement cessait. Le calme régnait autour de lui, tandis que de la terre sourdaient les sanglots d'une mélodie mutine et amère.
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Il se nourrissait de fruits sauvages et buvait l’eau des sources. Un jour, ivre d’ennui, il grava à même la pierre un jeu d’échecs pour jouer tout seul et tuer le temps, mais ce fut peine perdue. Il laissa alors vagabonder son imagination et rédigea cette histoire à nulle autre pareille qu’est La pérégrination vers l’Ouest. L’histoire fut écrite sur des feuilles de papier qui s’envolèrent bien loin, au gré des vents, cependant que la colline demeurait solidement arrimée à la terre. Aussi la plupart des gens croient-ils que le mont des Fleurs et des Fruits et la grotte de l’Ecran d’eau sont le fruit de l’imagination d’un écrivain. Tous ignorent qu’une telle colline existe réellement dans une légère anfractuosité sur la côte de la mer Jaune, où seuls pénètrent de petits bateaux.
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Les cordes résonnèrent. Professeurs et élèves, tous reconnaissaient que le garçon produisait un son magnifique. Ils étudiaient l’angle et la force de son archet attaquant les cordes. Lui s’étonnait de leur intérêt, car jouer était aussi naturel à ses yeux que le souffle du vent ou l’eau qui s’écoule. Il adorait le violoncelle, même s’il ne s’agissait que de jouer les notes élémentaires ne nécessitant pas le toucher des doigts. Il chérissait chaque note, comme s’il avait entretenu un dialogue avec son instrument. Quand il jouait, il parlait à son violoncelle et chaque question obtenait une réponse. Jamais le violoncelle ne décevait ses espoirs.
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Il se considérait comme un être vil, sale, un voleur en somme. Il n’avait aucun pouvoir de rectifier le mal commis ou de remonter le cours du temps. Il pleura amèrement, déversant toutes les larmes ravalées depuis des jours à cause de la faim, de la rage, du mal du pays et de la solitude. Il y avait du va-et-vient dans la ruelle mais en le voyant pleurer, les gens passaient leur chemin sans rien lui demander, le laissant pleurer tout son soûl.
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