Comment se remettre d'un tel roman ? Après avoir été envoûtée du début à la fin, je referme cette histoire totalement sonnée par le choc d'un dénouement inattendu.
C'est d'abord l'histoire de Lulu, une petite fille de 6 ans, disparue au bord d'un lac et jamais retrouvée. C'est ensuite celle de Ted, un asocial qui vit barricadé dans «
la dernière maison avant les bois », juste à côté du lac. C'est aussi cette existence recluse que Ted partage avec Lauren, une petite fille qu'il dit être sa fille et la chatte de la maison, Olivia. Et puis c'est la grande soeur de Lulu, Dee Dee qui, la cherchant depuis des années, vient s'installer dans la maison voisine de celle de Ted.
Mais ce n'est pas seulement une histoire d'enlèvement d'enfant. Cela va bien au delà. L'autrice ne nous épargne rien, la maltraitance, la manipulation mentale, la souffrance, la peur et il y a des moments où l'on se demande pourquoi on se fait du mal en le lisant.
Seulement, comme rien n'est vraiment normal dans cette histoire, on continue avec le petit espoir que l'on va être capable de résister au gouffre sans fond dans lequel nous entraînent les personnages.
Au bout d'un moment, on se dit même que ça n'est pas possible, qu'on ne va pas pouvoir continuer. Mais il faut dépasser ce moment de découragement pour parvenir à l'éclaircie finale qui répond brillamment à toutes nos interrogations.
La force de
Catriona Ward, c'est de solliciter en permanence notre esprit pour trouver une raison aux actes de ses personnages et par là-même, un sens à ce roman.
Voilà une plongée en eau profonde dans les méandres de l'âme humaine, capable de tout dépasser et de mettre en place des mécanismes de survie insoupçonnés.
Un roman terrifiant que je ne suis pas prête d'oublier et qui, si l'on parvient à le lire jusqu'au bout, est une révélation passionnante sur la puissance de l'inconscient.