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A travers l'histoire de Nour, jeune trentenaire Saoudienne, l'auteur relate un épisode récent et marquant de l'Histoire de ce pays, un certain matin de novembre 1990 où 47 femmes ont enfreint la loi en prenant le volant pour une balade en automobiles...
Les contextes historique et culturel sont replacés et accentuent la prise de conscience du lecteur, devant cette sororité qui se déploie secrètement entre générations. le malaise de Nour, son sentiment d'injustice grandissant nous rendent témoins de son questionnement et de son cheminement.
Le graphisme très personnel de Chloé Wary et le choix du noir et blanc contribuent à nous intégrer à l'ambiance dans laquelle Nour évolue.
Une lecture indispensable...
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C'est une bd qui a été écrite pour dénoncer le fait que les femmes n'ont pas le droit de conduite en Arabie Saoudite depuis un décret du début des années 1980. L'actualité a rattrapé cette oeuvre puisque le royaume a annoncé que les femmes pourront reconduire à partir de juin 2018. Il faut s'attendre à un tsunami de demande de permis de conduire.

Que l'Etat interdise un certain nombre de choses, on l'accepte car cela s'appelle la loi. Maintenant que la religion au nom d'un Dieu dont on suppose l'existence sans preuve matérielle et scientifique interdise, c'est sans doute plus difficile à admettre. C'est dommage de se créer de telles restrictions supplémentaires que ce soit dans l'alimentaire ou dans les actes courantes de la vie de tous les jours.

Les femmes en sont malheureusement les premières victimes. On a le droit de dire qu'on n'est pas d'accord avec de telles restrictions discriminatoires. Cette oeuvre y concourt largement en citant d'ailleurs des sourates qui font d'ailleurs froid dans le dos. Je n'ai rien contre cette religion d'amour et de paix mais contre toutes les religions qui asservissent les gens au nom de certaines interprétations des textes sacrés. Finalement, quelle joie d'être libre en ayant aucune croyance. Il n'y aura pas d'erreur d'interprétation. Tout cela, ce ne sont que des chimères, point final.

Cette bd est à pleurer sur le sort de ces pauvres femmes. On va suivre l'évolution d'une jeune fille qui a gouté les espaces de liberté quand le père de famille a travaillé à Londres. C'est certain que l'Occident, cela n'a rien à voir. le retour dans la monarchie islamiste est difficile surtout avec la présence de la muttawa, la police des moeurs qui veille à ce que le port du voile soit intégral. Les nouvelles technologies sont encadrées, la musique n'est pas autorisée en public, encore moins le théâtre, et la télévision par satellite est également filtrée, tandis que la ségrégation sexuelle est accentuée, et la conduite des femmes interdite. Féminisme et libertés ne font pas bon ménage.

J'ai bien entendu été sensible au message d'espoir apporté par cette bd. Cela va se concrétiser bientôt. Il était sans doute nécessaire d'en parler afin de sensibiliser le public sur ce qui se passe dans une autre partie du monde où les moeurs et coutumes sont différentes. Mais bon, il faut savoir que selon un classement totalement indépendant, l'Arabie Saoudite est l'un des pays qui respecte le moins les droits de l'homme. Les autorités considèrent toute voix dissidente comme du terrorisme. du coup, on ne peut être qu'admiratif envers ces femmes qui ont décidé de braver le pouvoir en conduisant pendant quelques minutes. Une escapade qu'elles paieront très cher.
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Chloé Wary revient sur une révoltante histoire du Moyen-Orient. La Conduite mène à une certaine indépendance...considérée comme un acquis dans toutes les régions du monde, il paraît impensable de ne pas bénéficier de ce droit. Femmes et libre de ses mouvements ne semblent toutefois pas une équation admise en Arabie Saoudite. Cette lecture, instructive et s'inspirant de faits réels, nous offre une première ou nouvelle appréhension des événements autour du collectif protestataire « Women to drive » apparu dans les années 90 et nous permet d'entrevoir la condition et la considération des femmes dans ce pays. L'autrice, dont nous pouvons féliciter le premier ouvrage, commémore ce cri d'indignation à travers le personnage de Nour et au moyen d'un coup de crayon sobre et essentiel mais qui ne perd en rien son caractère expressif. Il aura fallu attendre juin 2018 pour que le droit de conduire soit accordé aux femmes saoudiennes. Ne l'oublions pas, il y a encore du chemin à faire, militons, révoltons-nous.
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Par le biais de Nour, Chloé Wary parvient à faire ressentir ce sentiment d'oppression imposé mais aussi d'aspiration à plus de pouvoir décisionnaire. C'est d'autant plus prégnant que Nour est une jeune femme qui a vécue 5 ans à Londres et a pu constater les différences entres les modes de vies des femmes londoniennes et saoudiennes.

Je ne peux pourtant pas cacher que j'aurais préféré que cette histoire soit racontée par une artiste saoudienne afin d'avoir le sentiment d'avoir le point de vue personnel d'une femme qui a vécue cet assujettissement à multiples visages. Ça n'en aurait eu que plus d'impact mais j'apprécie que Chloé Wary se soit intéressée au sujet et ai décidé d'en retranscrire un récit.
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Cette bande-dessinée féministe nous transporte en Arabie Saoudite où le droit des femmes est limitée voir inexistant. J'ai beaucoup aimé le combat de Nour et de toutes ces femmes, qui ont essentiellement grandi, étudié, travaillé à l'étranger et qui en rentrant chez elles, ce retrouvent cloisonné. Un combat qui commence dans les années 90 et qui finira en 2018 (l'Arabie Saoudite a commencé a cette date à délivré des permis de conduire aux femmes). Cette bande-dessinée extrêmement bien écrite m'aura beaucoup apprit, fait réfléchir un peu plus aux conditions de la femme dans ce pays. Les illustrations quant à elle sont joliment réalisé et s'associe très bien au texte. La fin est un peu abrupte et c'est dommage, j'aurai aimé continuer avec elle leur combat et en savoir plus.
Lien : https://aurenardlitteraire.w..
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Arabie Saoudite, 1990: Nour rentre dans son pays après avoir passé cinq ans à Londres. Mais quel désenchantement, quel malaise de se rendre compte de l'écart qu'il existe entre deux lieux distincts! La voilà prise au piège du patriarcat, aucune liberté de mouvement, et insultée par la Mutawa si son visage n'est pas couvert ! Mais Nour ne peut accepter cette situation et la révolte gronde en elle. Elle veut devenir photographe, elle veut pouvoir mener sa propre vie sans qu'on lui dicte le chemin à prendre, le mari à prendre. Nour ne peut accepter que son rôle se résume à celui d'une femme et d'une mère.
Cependant, Nour est consciente qu'elle ne sera « libre nulle part » et que si elle veut sa « liberté » elle doit l'obtenir « en tant que femme saoudienne ». Elle fera ainsi la rencontre d'un groupe de femmes, bien décidées, comme elle, à endiguer ces injustices et à vivre leur vie librement, indépendantes, ainsi qu'elles le souhaitent. Un premier pas : prendre le volant pour revendiquer le droit de conduire !
Un message fort, notamment lorsque qu'on sait que c'est encore le cas! On appréciera également le travail graphique! ✏️
Lien : https://devoratrixlibri.word..
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J'ai beaucoup aimé ce roman graphique qui se lit très rapidement et est très instructif. J'adore ce type de littérature, romancée mais inspirée de la vie des peuples du monde entier. Ces lectures sont les plus enrichissantes pour moi. le seul petit bémol est le format trop court, j'aimerais en savoir plus sur ce royaume désormais incontournable sur la scène internationale malgré ses pratiques rigoristes.

Ce roman graphique est inspiré de faits réels puisqu'en effet en octobre 1990, 47 saoudiennes se sont soulevées contre la fatwa (leur interdisant de conduire) en conduisant dans les rues de Riyad. Elles ont bien entendu été arrêtées et humiliées par les autorités.

« Bonne nouvelle », les Saoudiennes auront le droit de conduire à partir de juin 2018, une petite révolution dans ce royaume.
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Ce qui est réellement frappant, c'est que ce droit de pouvoir conduire – qui me semble à moi, jeune fille belge ayant son permis de conduire depuis des années, un acquis – elles ne l'obtiendront finalement qu'en juin 2018 – si tout se passe bien. On apprenait en effet en septembre dernier que le roi Salman a ordonné de permettre aux femmes de se voir accorder le permis de conduire en Arabie saoudite.

28 ans après cet acte relaté dans la BD donc, et qui ne fait pas encore l'unanimité dans le pays. C'est ce genre d'histoires qui nous rappelle qu'il ne faut jamais cesser de se battre pour garder nos droits, mais permettre aussi à toutes d'obtenir des droits qu'elles n'ont pas encore.

Soulignons aussi que la BD met bien en avant le fait que Nour a pu participer à tout ça parce que le mari à laquelle on l'a destinée était sensible à sa cause et était d'accord de la soutenir comme il pouvait. C'était déjà une grande avancée par rapport à d'autres femmes. On sent notamment la différence entre le mari de Nour, et son père – qui lui ne voulait pas qu'elle sorte des rangs une fois revenue de Londres, et qui voulait qu'elle reprenne sans broncher le chemin des traditions.

Bref, cette lecture était extrêmement intéressante, et qui plus est – très rapide. Elle permet de comprendre assez facilement ce qui a été fait par ces femmes à l'époque. Avec une légère recherche, on peut aussi facilement constater que ce combat ne fait, finalement, que commencer pour les femmes en Arabie Saoudite.
Lien : https://juliejuz.wordpress.c..
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Dans un décret publié le 25 septembre 2017, le roi d'Arabie saoudite a ordonné « de permettre d'accorder le permis de conduire aux femmes ».
L'Arabie restait le seul pays au monde où les femmes n'avaient pas le droit de prendre le volant. Pourquoi ? Il faut croire que Dieu, né bien avant l'invention de l'automobile mais qui a plusieurs coups d'avance, en a décidé ainsi - relisez bien les textes sacrés, on peut justifier toutes les décisions masculines en 'Son Nom', depuis des siècles et des siècles...

Dans ce royaume ultraconservateur du Golfe, les femmes restent mineures à vie, ne pouvant échapper à l'autorité du père ou des frères qu'en se mariant, passant ainsi sous la tutelle du conjoint - y a intérêt à bien le choisir, celui-là, sauf que les mariages sont généralement arrangés.

Cette bonne nouvelle a été médiatisée. J'ignorais en revanche que ce décret fait suite à trente années de lutte des femmes saoudiennes pour acquérir ce droit. On le voit dans cette BD, qui montre le parcours d'une militante dans les années 90, une jeune femme ayant vécu en Occident et refusant de reprendre son joug en revenant dans son pays d'origine.

Après la découverte de cet album enrichissant, aussi agréable que les ouvrages de Marjane Satrapi, j'ai relu le chapitre que Julien Blanc-Gras consacre à l'Arabie Saoudite dans son dernier carnet de voyage. On y apprend que c'est « le seul pays au monde qui ne délivre pas de visa touristique. [...] Même la Corée du Nord admet quelques voyageurs sous étroite surveillance. [...] La Mecque [...] est interdite aux non musulmans [alors que] les non catholiques peuvent venir au Vatican, les non hindous à Bénarès, les non juifs à Jérusalem. [...] L'apostasie, l'homosexualité ou l'adultère sont passibles de la peine de mort, en général pratiquée sous forme de décapitation sur la place publique. »

Mais (et c'est toujours Julien Blanc-Gras qui parle) :
« Toutes ces joyeusetés ne scandalisent pas outre mesure les chancelleries occidentales d'ordinaire si promptes à dénoncer les manquements aux droits de l'homme. Il faut dire que tu pèses lourd en pétrole, en contrats, en diplomatie et en influence religieuse. Et que ton alliance inébranlable avec les Etats-Unis (pétrole contre sécurité) te protège. Il faut reconnaître que tu es habile, tu as quand même réussi à prendre la tête d'une commission du Conseil des Droits de l'Homme aux Nations Unies, ce qui revient peu ou prou à confier la protection de l'enfance à Marc Dutroux. »
('Dans le désert', p. 111-113)
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1990, Arabie Saoudite. Nour revient d'une parenthèse de 5 ans à Londres où les femmes sont libres. Rendez vous compte : pas de tuteurs masculins, des droits ! Elle rencontre un groupe de féministe, et un jour, elles se prennent un droit : celui de conduire (et de prendre des photos, ce qui fait 2, en fait).
Et il aura fallut attendre 27 ans avant que ce droit ne leur soit accordé. Tout arrive, il faut simplement de la patience (beaucoup, beaucoup de patience)
Ce que montre cette BD, c'est l'énorme hypocrisie du régime saoudien (c'est pas une surprise, hein). C'est un pays qui a admit petit à petit que les femmes éduquées qui l'habitent sont une force économique. Elles ont peu à peu acquis plus de liberté (mais toujours pas la majorité), peuvent voter, être élues, être cheffe d'entreprise... Mais ne peuvent prendre le volant que depuis 2017, alors même qu'elles conduisent à l'étranger. A la suite de la voiture d'Intisar ou du Monde d'Aïcha (mais la question de la voiture ne s'y pose pas), Chloé Wary interroge les sociétés fondamentalistes, mais aussi le regard que nous avons sur elles : il y a ce qu'on nous montre, et les mouvements souterrains plus ou moins invisibles en Occident.
Et en plus, c'est un dessin assez original et agréable à regarder, qui semble être dessinée au stylo bille. Ca donne un côté assez "pris sur le vif", avec du mouvement, tout en étant précis.
Une bonne histoire, un chouette dessin, un portrait de femme qui se rebelle, que demander de plus ?
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