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Critique de collectifpolar


"Du bout des doigts" est vu comme un roman policier déguisé, il a tout aussi du roman gothique. En ce sens Sarah Waters est aussi l'héritière de  Charlotte Smith cette auteure anglaise de 18e siècle qui publie des romans très populaire où  le thème de la persécution féminine est déjà présent. de plus Sarah Waters emprunte aussi au procédé narratif du roman gothique en insérant un récit dans le récit. de plus ici les décors en aussi leur importance, asile psychiatrique, manoir lugubre… Oui, pas de doute Sarah Waters rend ici hommage à ces illustres prédécesseurs que sont  Ann Radcliffe et Mary Shelley mais aussi aux nombreuses autres femmes auteures dont le nom a été oublié.
Sarah Waters prend le parti de construire son histoire en trois parties.
La narration est d'abord prise en charge par Susan Trinder. C'est par elle que tout va arriver.
Ensuite Maud Lilly va rejouer sous nos yeux la partition. C'est de son point de vue que l'on va revivre toute cette aventure. Et c'est là que tout s'accélère.
La première partie pourrait se suffire à elle-même. Sarah Waters nous raconte une histoire, elle se déroule tranquillement sous nos yeux, elle a un début puis une fin.
Mais non, C'est là que c'est inventif car tout repart avec la 2e partie.
Et on plus l'auteure, pour ne pas faire les choses à moitié, nous propose à nouveau une troisième partie, forme de conclusion qui nous cueille pour de bon, si ce n'était déjà fait.
Ici tout est manipulation !
La manipulation est au coeur de cette histoire. C'en est même le ressors.
Les protagonistes de cette histoire sont tous manipulés, manipulables et manipulateurs.
Mais attention cher lecteur, toi aussi tu risques de ne plus avoir ton libre arbitre durant la lecture de ce roman.
L'auteur aussi nous manipule à son gré.
Les amours lesbiennes tiennent une grande place dans les romans de Sarah Waters. D'ailleurs du Bout des doigts a reçu  le Prix Lambda Literary de la meilleure fiction lesbienne.
 Sarah Waters qualifie elle-même ses romans de lesbiens. Voilà ce qu'elle répondait en avril 2015 à Thomas Stélandre journaliste de Libé qui lui posait cette question :
"Vous dites «romans lesbiens» ?
Je crois que ça leur convient bien. On me demande souvent ce que je pense du label d'«auteure lesbienne». La vérité, c'est que ça ne me dérange pas. J'emploie moi-même ce terme, parce que j'ai un intérêt tellement fort pour les histoires de lesbiennes, les imaginer, les raconter. C'est là, c'est dans mes livres. Mais il semble que mes histoires de lesbiennes touchent un public qui n'est pas seulement lesbien car, fondamentalement, elles parlent d'amour, de désir, de trahison, tout le monde doit pouvoir s'y retrouver
 La littérature gay existe encore ?
Oui, je crois. Et c'est une part de mon histoire. J'ai commencé à écrire dans les années 90, à une époque où cette littérature était très politisée. Je faisais partie d'une communauté, avec ses livres, j'avais le sentiment de participer à un mouvement. Depuis, bien sûr, les choses ont évolué, le mariage, l'adoption… Pour les jeunes, ça semble peut-être dépassé. Mais pour quelqu'un de ma génération, c'est autre chose. Je ne peux pas abandonner ce combat-là. Après, je m'envisage en tant qu'écrivain avant de m'envisager en tant qu'auteure lesbienne."
Sarah Waters c'est du romanesque à l'état pur. Sarah Waters c'est la promesse d'une lecture prenante et troublante, que du bonheur.
Chaque fois que je lis Sarah Waters je suis impressionnée par sa prose. Son talent de conteuse. Sa maitrise parfaire des intrigues. Chaque fois je me fais avoir même lorsque je connais déjà le nom du ou des coupables. Elle a cet art du retournement qui vous cueille à tous les coups. Perso, j'en reste KO.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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