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Critique de ATOS


« Entre les générations passées et la nôtre existe un rendez-vous mystérieux : le passé réclame une rédemption, il exige que nous répondions à cette attente »..Walter Benjamin.
Vaterland, entre ces mots des pas, des visages, des écrits, des trains, des silences et des noms.
C'est écrit, ...était ce déjà écrit ? Écrit quelque part, écrit dans une image, une phrase, comme il serait écrit dans les gènes ? Anne Weber va à la rencontre d'un passé. Un pont plus loin. Un pont avant.
Un pont plus loin , au « village » d'avant la seconde, avant la nuit et le brouillard .
Elle s'interroge, interroge les lieux, interroge ses liens. Être allemande. Quelle identité peut on porter, peut on accepter, quelque responsabilité doit on assumer , de quelle culpabilité se voit on chercher ? Quel patrimoine, quel héritage ? Entre culture, identité, nationalité, communauté, individualité, et liberté quelles sont les lignes et courbes qui dessinent le visage d'un peuple ?
Un peuple, une nation, une patrie, une langue, une culture, un nom, une famille. Comment se définir, comme définir l'autre ? Être allemand, être européen, comment trouver sa place ?
Récit au message d'espoir que celui d'Anne Weber qui refuse le fatalisme de l'histoire.
Non cela n'était pas écrit, non on ne naît monstre, on ne naît pas saint. Il n'y a pas de peuple
maudit, il n'y a pas de peuple de vainqueurs . Ni par naissance, ni pas essence.
Il n' y a que l'homme et sa conscience , l' homme et son libre arbitre, l'homme et son choix. C'est dans la difficulté de cette liberté que réside notre éthique. Si l'hérédité est parfois génétique, l'éthique, elle, concerne l'individu. le lieu de sa conscience. Voilà peut être la seule terre envisageable, vivable pour les humains. Sa conscience , son enfer, son paradis, son jardin aussi.
Un récit qui n'est pas direct, qui est à l'image du cheminant qu'à du opérer l'auteure pour rejoindre la rive. A contre courant, remonter les flots troubles et violents de l'histoire, un pont plus loin, un pont avant. Avant qu'un chaînon de l'histoire ne vienne briser l'alliance du monde.
Un récit nécessaire dans une Europe qui semble ne plus vouloir retenir les leçons de son histoire. Alors qu'elle le peut.
Un peuple qui oublie son histoire est un peuple condamné à la revivre éternellement écrivait celui que l'on nommait K Marx, ou Churchill, ou Gandhi , peu importe son nom, cela fut dit, voilà ce qui importe, un pont avant. En conscience, cela fut dit pour nous rappeler que cela n'est jamais écrit.
Une identité....un droit, un devoir ? Cela devrait être un choix. Une conscience avant tout. Une éthique. L'idée d'un pays naît dans un esprit. Une loi, cela s'écrit, cela s'efface un homme se définit par ce qu'il vit, c'est ce qu'il vit qui le fait être. Un homme ça ne s'efface pas, quelque soit l'histoire, c'est une vie, alors elle écrit. L'espace d'une vie, cela dépasse l'imagination de n'importe quel pays.

Astrid Shriqui Garain

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