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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très bel ouvrage, bref mais dense, qui revient sur la naissance de la loi de 1905 et éclaire le terme de « laïcité » qui dissimule les grands principes républicains formulés par le législateur. Un retour à l'esprit, une philosophie politique et sociale, grâce à un exposé simple et circonstancié des termes de la loi, de son application par l'administration et les juges. On y redécouvre une histoire oubliée mais fondamentale, celle de la construction du projet républicain libéral qui a nécessité l'émancipation de l'Etat de la tutelle de l'Eglise. L'auteur regrette que nous ayons perdu de vue la philosophie de la loi de 1905, qui garantit avant tout la liberté de chaque citoyen.

Une lecture historique et juridique extrêmement intéressante.
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Je n'ai jamais eu jusqu'à présent "un livre de chevet"
Ce livre pourrait bien le devenir, tant l'exposé de ce qu'est la laïcité, et surtout ce qu'elle devrait être, est limpide.
Il conforte l'idée, auparavant confuse pour moi, que la laïcité est une chance.
Que d'intelligence a présidé à l'écriture de cette loi qui est d'une actualité stupéfiante!
Où l'on voit que l'exception française appliquée à differents domaines et qui me paraît souvent ridicule, à moi qui vis à l'étranger, est là parfaitement justifiée.
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J‘ai écouté une émission sur France Inter où Patrick Weil parlait de son livre. Ce terme de laïcité, ou ce que l'on en fait actuellement m'interpelle et, le livre fut entre mes mains.

Assassinat de Samuel Paty est le départ de son livre.

« La laïcité, a-t-on dit aux élèves, c'est la liberté de conscience, la fraternité ; ainsi que la neutralité de l'État, l'obligation de se conformer aux règles communes de l'Ecole de la République, par exemple le droit de chaque professeur de traiter toutes les questions au programme et l'interdiction de signes religieux ostensibles. Elle permet aussi l'exercice de la citoyenneté »

Oui, mais voilà, comment les jeunes et nous comprenons cela ? J'ai l'impression que certains comprennent cela comme une interdiction d'exercer leur religion comme ils le souhaitent alors qu'il s'agit de laisser la liberté aux gens de croire ou ne pas croire et je me demande si le problème n'est pas là, laisser la liberté aux gens de croire ou ne pas croire.

Patrick Weil part du début, de la naissance de la loi de séparation de l'église et de l'état. Une loi qui n'est pas tombée du ciel. « Deux ans d'examen approfondi d'un projet de loi par une commission de trente-trois membres… le débat à la Chambre des députés est si riche et fouillé, le texte voté si ciselé, que le Sénat l'adopte sans aucun amendement. »

La loi affirme la liberté absolue de conscience ; le droit de manifester des croyances, sans pression, et la liberté du culte, dans le respect des lois .

Donc, l'État n'interfère pas dans le monde cultuel. Il est neutre.

N'allez pas croire que la chose fut aisée. Des hommes d'église sont allés en prison parce qu'ils, entre autre, refusaient l'école publique contre leur école qui qualifiait de libre. Terminologie qui perdure de nos jours.

Cette loi est garante de notre liberté. Un français est français sans que l'on ait à apposer juif, musulman. Il est français, un point c'est tout, d'ailleurs l'on ne dit pas français catholique, protestant. le changement doit venir des deux côtés, vraiment des deux côtés. Surtout aucune pression, le choix religieux doit être libre

« Vos parents vous ont transmis leur croyance ou leur non-croyance par rapport à l'existence de Dieu. Et vous, vous avez le droit de faire maintenant votre chemin par vous-mêmes, en toute liberté. Avant tout, vous avez une liberté de conscience et la loi vous protège. Si une personne fait pression sur vous, où que ce soit chez vous à la maison, dans la rue, à l'école, où que vous soyez, elle peut avoir une forte amende, et même aller en prison. Comme vous-mêmes, si vous faites pression sur quelqu'un ».

C'est ce que dit Patrick Weil lorsqu'il se rend dans des établissements scolaires. Mais la réalité est tout autre car si la loi de 1905 a séparé l'église de l'État français, il n'en va pas de même dans beaucoup d'autres pays et pas seulement dans les pays arabes, le président américain ne jure t-il pas sur une bible?

Il ne faut rien lâcher, la séparation de l'église et de l'État est garante de notre liberté de penser.

Lire « de la laïcité en France » fait découvrir l'historique de cette loi, de la ténacité du gouvernement contre celle de l'église. La Commission qui a géré cette loi a fait preuve d'une grande maturité, d'une énergie qui ne fut pas celle du désespoir mais de l'espoir. La pédagogie, l'examen der tous les points ont été menées avec une grande intelligence.

Alors, que cette loi soit explique dans toutes les écoles, avec, comme support ce livre, serait une bonne chose. Savoir permet de comprendre et d'accepter « La connaissance de cette histoire qui nous fait compatriotes est aussi une condition de la laïcité ». L'histoire de France doit être apprise sans se voiler la face, sans se donner le beau rôle.

Merci Monsieur Patrick Weil pour ce livre didactique. Il va circuler dans la famille, chez mes petits-enfants.

Un livre à mettre entre toutes les mains très facile à lire et à comprendre.

Coup de coeur pour la clarté du langage et des explications.
Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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On le sait l'histoire ne se répète, ni ne bégaie ; même pas sous forme de farce après la tragédie, comme le suggérait Karl Marx pour Louis Napoléon Bonaparte après le 1er du nom. En revanche, il est possible de trouver dans le passé, avec les sujets d'aujourd'hui, sinon des concordances, du moins des résonances. Ainsi, la façon dont les débats qui ont précédé et suivi la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État résonnent avec les nôtres est au coeur du dernier livre de Patrick Weil, comme aussi les différences, et parfois, les discordances. Un détour par l'histoire qui permet aussi de soigner l'hystérisation croissante -que l'auteur appelle la "polarisation mortifère"- des débats sur la laïcité. On peut aussi dégager de ce "moment 1905" des leçons à l'usage d'un exécutif qui se comporte sur la laïcité comme une gallinacée qui aurait trouvé un couteau suisse.

Première leçon, la laïcité n'est pas née avec la loi de 1905, mais s'est imposée à l'issue d'un long processus qui a commencé dès le début de la troisième République, quand elle se fut affranchie des tentations monarchistes et versaillaises, qui lui même plonge ses racines dans les valeurs issues de la Révolution française, avec l'affirmation des libertés de conscience et d'expression.

Deuxième leçon, la loi de 1905 est le résultat de la conjonction d'un travail préparatoire approfondi, et largement consensuel, et d'un incident diplomatique entre la France et le Vatican, quand celui-ci s'est avisé de condamner dans une note adressée aux souverains européens catholiques que l'un d'entre eux (et oui), le Président de la République Française, se soit rendu à Rome pour rencontrer le roi d'Italie sans avoir préalablement demandé l'autorisation au pape Pie X (qui d'ailleurs l'avait refusé aux autres souverains) ; note que le prince de Monaco s'est empressé de faire fuiter à Jean Jaurès, qui l'a publié en une de l'Humanité. Cela a précipité le vote d'une loi de séparation, qui avait été tellement bien préparée que le Sénat l'a voté dans les mêmes termes que le texte qui avait été adopté par l'Assemblée, ce qui a évité une navette qui aurait pu se prolonger longtemps sous la troisième République.

Troisième leçon, malgré ce travail préparatoire, et malgré l'accord implicite du parti catholique, la loi s'est trouvée confrontée à une opposition de principe du même pape, d'un pape qui "ne conçoit qu'un seul type d'État, catholique, rendant "un culte public à Dieu"", opposition à laquelle ses promoteurs, Aristide Briand et Georges Clemenceau, ne s'étaient pas préparés et qui a failli plonger la France dans la guerre civile.

Quatrième leçon, les deux promoteurs ont su réagir en alliant fermeté vis à vis des clercs -et beaucoup d'ecclésiastiques se sont retrouvés condamnés par les tribunaux au titre de la police des cultes instituée par la loi de 1905-, et main tendu vis à vis des catholiques en évitant de les empêcher de pratiquer leur religion. Ils ont résisté tant à la tentation de la persécution des croyants, qu'à celle de céder à une Église catholique prête à en découdre pour maintenir son imperium sur les consciences et sur la société française.

Cinquième leçon, l'Église romaine n'a jamais accepté le cadre démocratique des associations cultuelles posé par la loi de 1905 (le compromis s'est fait, avec la réconciliation qui a suivi la grande boucherie de 14-18, sur des associations diocésaines qui ne sont ni démocratiques ni compétentes pour le culte), et a tenté, avec le régime de l'État français de rétablir son imperium. Ce n'est qu'après la Libération que les catholiques, du moins ceux qui s'étaient illustrés dans le Résistance, se sont réellement ralliés à la laïcité, qui est devenu à ce moment principe constitutionnel, et ce n'est qu'avec Vatican 2, soixante ans après la loi de 1905 que l'institution en a réellement accepté les principes.

Il y a bien des choses intéressantes dans ce livre, notamment sur la place des cultes dans l'espace public, ou sur, au delà des sensibilités et des histoires différentes, la proximité juridique entre la France et les États-Unis, qui sont davantage connues. Mais les cinq leçons que je dégage de sa lecture me semblent les plus utiles pour aborder les débats d'aujourd'hui, non pour les transposer mais pour s'en inspirer, même si c'est avec une autre religion, l'islam, et dans une société profondément sécularisée.
Lien : http://www.daniel-lenoir.fr/..
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Ce livre arme par la connaissance la citoyenne que je suis amoureuse de la laïcité.
De l'histoire de comment la laïcité en France s'est forgée, s'est mise en place .
Que cette belle loi de 1905 comporte des réponses aux problèmes d'aujourd'hui. Il n'y a pas à la changer. Il y a juste à l'appliquer.
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Un petit livre qui nous explique comment s'est installé la laïcité.
Un des points essentiels est que la laïcité c'est le droit de croire à une religion, et ce, de manière indépendante, sans pression. C'est l'expression publique de sa foi, pour ce faire, l'égalité des citoyens est donc essentiel.
L'État a pour objectif d'être neutre et d'installer une séparation avec toute religion.
Étant donné le passé de la France avec l'Eglise catholique, cette séparation se fait avec difficulté. "Le clergé n'admet pas, par exemple, qu'on enseigné aux enfants que le jour de la Saint-Barthélemy fût un jour de massacre des protestants par les catholiques. "
Ensuite, la police des cultes est créé afin de limiter la révoltes du clergé, des parents et enseignants refusant que l'école devienne public.

Au fil de la lecture, on se rend bien compte que ces dernières années, l'arbitrage entre la libéré de religion et la neutralité de l'espace de l'autorité publique est compliqué et flou (travail, école, crèche, lieu de vie, etc).
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