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EAN : 9782246858225
180 pages
Grasset (24/06/2015)
3.77/5   15 notes
Résumé :
Depuis le traumatisme de janvier 2015, la République n’a cessé d’être invoquée et convoquée, notamment lors des immenses manifestations du 11 janvier. Fondement de notre société, socle de la citoyenneté et rempart de notre laïcité, elle fut aussi décriée. A force de ne pas tenir ses promesses, il lui fut reproché de favoriser l’entre-soi, le communautarisme, voire l’apartheid social. Après la Concorde… vint le temps de la discorde. C’est alors que la volonté de que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Suite aux attentats de janvier 2015, le journaliste Nicolas Truong pose à Patrick Weil, spécialiste de l'histoire de l'immigration, de la nationalité et des politiques publiques afférentes, 11 questions inspirées par cette actualité :
1. L'immigration est-elle la cause de tous les maux ou « une chance pour la France » ?
2. Enjeux de la bataille sémantique entre les termes : « assimilation », « insertion », « intégration », « nationalité », au regard de l'Histoire ;
3. Les débats idéologiques sur la Mémoire, le racisme et l'antiracisme, la « concurrence des victimes » ;
4. Quelle histoire de France faudrait-il enseigner dans les écoles ?
5. Qu'est-ce que l'identité de la France ? [Réponse en quatre piliers : le principe d'égalité, la langue française, la mémoire de la Révolution, la laïcité]
6. Où se situe la laïcité la plus conforme à nos principes, mais également la plus adaptée à la nouvelle donne sociale et à la mondialisation de la religiosité ?
7. Que répondre à ceux qui disent : « Je hais la France et les Français » ?
8. Comment expliquer le retour de l'antisémitisme ?
9. La religiosité se développe-t-elle, et faut-il résister ou s'adapter à ses nouvelles revendications ?
10. Comment lutter contre les discriminations ?
11. Ouvrir ou fermer les frontières ?

Les circonstances et le « format » (journalistique) qui président à la naissance de ce texte, la manière dont les questions sont posées et la brièveté des réponses (à peine 15 p. chacune en moyenne), le ton même des réponses font de ce livre un ouvrage de vulgarisation susceptible de décevoir le connaisseur de ces thèmes ; pourtant ce sont ces mêmes caractéristiques qui font que celui-ci souhaite le mettre dans les mains du plus grand nombre.
En particulier, les six premiers chapitres, qui sont de nature plus historique, ou se prêtent mieux à être ainsi abordés, sont certainement les plus instructifs, car c'est le spécialiste qui y parle, mais ils présentent de nombreux éléments connus lorsque l'on est familier des travaux scientifiques de l'auteur ; quand aux cinq derniers, on a le sentiment que l'on est tout aussi légitimé à être en désaccord avec l'auteur, puisqu'il se situe dans un registre de défenseur d'une opinion de profane. Il s'y trouve cependant des anecdotes savoureuses, une agréable légèreté à la lecture, des références bibliographiques récentes et intéressantes, et aussi la bienveillance humaniste à laquelle on s'attend d'un chercheur en sciences sociales, doublée de la sensibilité provenant de l'identité collective d'un groupe longtemps persécuté.
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Un super petit bouquin, parfait pour reposer des chiffres et des faits et être en mesure de débattre en connaissance de cause de sujets éminemment politiques dont on a oublié l'histoire et les causes véritables :
x Immigration en France (qui atteint son point culminant en 1930 avec 515 étrangers pour 100 000 habitants) et politiques nataliste ou d'immigration menées au cours du siècle dernier
x Epineuse question de l'identité des Algériens en France ou des Français d'origine algérienne
x Histoire et récit national omettant de cruciaux évènements liés à l'esclavage, comme par exemple le soulèvement de Toussaint Louverture, ou le fait que l'esclavage ait été aboli puis reproclamé
x Les quatre piliers de l'identité française que l'auteur affirme être l'égalité, la langue française, la mémoire de la révolution et la laïcité
x L'insécurité culturelle, que l'auteur met en regard de l'insécurité historique.

J'ai été agréablement surprise par cette lecture, que je recommanderais même au programme scolaire !
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Très bien argumenté avec des faits historiques, Patrick Weil (historien de l'immigration et de la nationalité) nous explique l'immigration, l'identité française, la laïcité. Enfin de vrais arguments et des faits sur ces questions qui font tant débat en ce moment !

En revanche, cela semble être une retranscription écrite d'une interview menée à l'oral et Patrick Weil nous perd parfois un peu dans ses explications, et parfois ne répond pas directement à la question posée par Nicolas Truong.
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critiques presse (1)
NonFiction
31 août 2015
Une réflexion étayée et un récit vivant du passé, du présent et de l'avenir de la République en France.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
« Ce qui fait l'identité de la France, ce ne sont pas ses paysages qui peuvent être très différents entre eux […], c'est la construction, par des générations de Français, d'une histoire sociale et politique commune qui donne des références particulières et a façonné notre identité. Et ce qui fait que certains Français se sentent en "insécurité" en voyant emménager près de chez eux des compatriotes de couleur, c'est que leur référent historique ne les a jamais inclus. La France, dans sa tête, ce n'est pas la Guadeloupe et cela a été encore moins l'Algérie, le Mali ou le Vietnam. Or, cela l'a été et nous devons nous le représenter ainsi.
Ce dont parfois nous souffrons, ce n'est donc pas d'insécurité culturelle, mais d'insécurité historique.
Cette insécurité d'ordre historique est d'abord liée à une difficulté à nous approprier toute notre histoire, à la regarder en face, pour que certains de nos compatriotes ne nous paraissent plus étrangers mais qu'avec eux nous fassions "histoire commune". » (p. 160)
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« Après les attentats de janvier, les actions du gouvernement ont très vite perdu tout sens. Comment pouvait-on invoquer sans cesse la laïcité et mettre à l'ordre du jour l'ouverture des magasins le dimanche, sans donner une priorité absolue à l'ouverture des bibliothèques, le lieu de l'esprit de la République et de la laïcité ? Au lieu de concevoir la laïcité comme un régime d'ordre, de contrôle et de punition, il faut la penser d'abord dans sa fonction libératrice, proposer qu'il y ait partout, dans toutes les villes, ouverts presque 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des refuges républicains, des lieux physiques où se retrouver pour apprendre, pour pratiquer la libre communication de l'information et des idées, pour construire sa liberté de conscience. » (p. 145)
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Si les entreprises ne voulaient pas trop des Algériens dans les années 1960, c'est qu'elles les pensaient contestataires, révoltés, influencés par les idées françaises des Lumières, et elles avaient raison. Les Algériens étaient formés aux concepts universels, qui étaient aussi ceux de la République française, et les entreprises craignaient plus que tout la contestation et la syndicalisation. À l'époque, la question de la religion n'était pas un problème, les entreprises préféraient les croyants et les pratiquants aux syndicalistes et aux contestataires de l'ordre établi.
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L'immigration est juste un fait historique. Nous sommes le plus vieux pays d'immigration d'Europe. Parmi les immigrés qui sont venus en France, il y a beaucoup de gens courageux, qui ont traversé les frontières, travaillé dur, vécu des vies difficiles, et nous ont souvent apporté leur savoir-faire et leur talent mais il y avait et il y a aussi des idiots, des voleur et des fainéants. Les immigrés ne sont pas des saints, ce sont des gens comme les autres.
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Car c'est une belle histoire, qui devrait être connue de tous les français : la France a été le premier pays au monde à déclarer et à pénaliser dans son droit un crime contre l'humanité, en l'occurrence l'esclavage.
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Videos de Patrick Weil (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Weil
Avec Patrick Weill, directeur de recherche au CNRS. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de référence, dont La France et ses étrangers (Folio), Qu'est-ce qu'un Français ? (Grasset) et le sens de la République (Grasset).

La laïcité, qui permet aux croyants et non croyants, la liberté de conscience et l'égalité des droits, est au coeur de l'identité républicaine. Mais la majorité des Français ne sont pas à même de la définir. Ils ne sont pas capables d'expliquer à leurs enfants, à leurs amis, à leurs collègues, comment elle vit en droit et en pratique. Patrick Weil, dans son ouvrage, de la Laïcité, offre pour tous publics, une définition et une explication fondées sur le droit et sur l'histoire. Son appropriation par le plus grand nombre des citoyens est le premier instrument de sa défense efficace et légitime.

Avec le soutien de la Région Centre Val de Loire et en partenariat avec la Maison de Bégon et la ville de Blois
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