Je travaillais vraiment pour une femme qui recevait deux cent cinquante-six cadeaux à Noël, adressés par quelques-uns des personnages les plus célèbres du monde ?
Dans le bac de sortie de l'imprimante, j'ai trouvé une liste intitulée Cadeaux de Noël reçus. Une, deux, trois, quatre, cinq, six pages de liste deux cent cinquante-six cadeaux répertoriés au total, avec mention de l'expéditeur et nature de l'offrande. On aurait cru la liste de mariage de la reine d'Angleterre.
Était-elle vraiment restée assise dans ce bureau au risque de faire éclater sa vessie parce qu'elle craignait qu'une femme ne l'appelle de l'autre bout de l'Atlantique pendant les deux minutes que lui prendrait un aller-retour aux toilettes ?
J'ai répondu ensuite à quelques coups de fil en m'entraînant à prononcer la formule requise Bureau de Miranda Priestly, j'écoute.
Lily et moi avons emprunté la voiture d'Alex pour faire une virée chez Ikea, la Mecque de tout étudiant qui s'installe.
Ah dernier détail : à présent que j'étais adulte, mes parents me confisquaient leur carte de crédit à utiliser qu'en cas d'urgence. Génial.
J'ai eu l'impression que j'aurais pu m'endormir, me curer le nez ou tout simplement m'en aller, elle n'aurait rien remarqué.
Les heures sont longues, on ne chôme pas, mais c'est incroyablement glamour, et des milliers de filles se damneraient pour travailler avec elle. En plus, Miranda est absolument exceptionnelle en tant que femme, rédactrice, être humain.
En tant qu'assistante junior de Miranda, votre seule responsabilité sera d'anticiper ses besoins et d'y pouvoir. Ce peut-être tout et n'importe quoi : commander son papier à lettres préféré, ou l'accompagner faire son shopping.
La femme qui m'a reçue était petite, svelte et s'appelait Sharon. Elle m'a conduite jusqu'à son bureau une pièce à la déco froide, minimale, et tandis que nous croisions en chemin une brochette de sosies de mannequins aux jambes interminables.