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Helga,

vous aviez neuf ans,

vous avez commencé à tenir votre journal,

c'était en 1938,

au moment de la mobilisation, trois année plus tard, le 7 Décembre 1941, vous êtes transférée dans le Ghetto de Terezin, trois années encore, et vous êtes transférées - votre mère et vous - à Auschwitz ,
avant vous avez demandé à votre oncle de garder votre journal, ce qu'il a fait en le cachant dans un mur. C'est la vie en mots en en dessin d'une petite fille dans l'horreur,

c'est la vie dure, tellement,

c'est intelligent, extrêmement,

c'est beau infiniment.


Helga est née le 10 Novembre 1929 à Prague, où elle vit encore après avoir passé près de trois ans dans le ghetto de Terezín, d'où, le 4 Octobre 1944, sa mère et elle ont été déportées à Auschwitz-Birkenau, puis à Freiberg, jusqu'à mi-Avril 1945, quand elles sont évacuées à Mauthausen dans des wagons de charbon à ciel ouvert, presque sans nourriture et sans eau. le voyage dure seize jours. Elles sont libérées, complètement épuisées, par l'armée américaine, dans le camp de gitans, le 5 mai 1945.

Le journal l'Helga, Helga Weissová, traduit par Erika Abrams (Belfond)
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Helga a 9 ans lorsque l'Allemagne nazie occupe la Tchécoslovaquie.
Et c'est le journal qu'elle tient au fur et à mesure des événements qui marquent sa vie de petite fille juive vivant heureuse à Prague entre son père et sa mère.
Elle nous décrit les privations que vont subir les juifs qui commencent par leur interdire les emplois dans la fonction publique (son père gravement blessé pendant la Première Guerre mondiale et qui travaillait dans une banque perdra son emploi) et les professions libérales, puis leur interdira l'entrée des cafés, des restaurants, des cinémas, et qui finiront par porter l'étoile jaune.
Helga nous le raconte avec ses mots d'enfants.
Puis en décembre 1941 alors qu'elle a tout juste 12 ans, c'est le départ pour le camp de Terezin avec ses parents.
En octobre 1944, son père est transféré à Auschwitz où il disparaitra, puis c'est elle qui part avec sa mère à Auschwitz.
Les deux femmes feront partie des colonnes de la marche de la mort, et c'est totalement exténuées alors qu'elles sont dans le camp de Mauthausen qu'elles seront libérées le 5 mai 1945 par l'armée américaine.
C'est avec ses mots d'enfants qu'elle nous décrit sa vie pendant les mois entre l'arrivée des troupes allemandes dans Prague et son arrestation, puis la vie dans les camps.
Le journal d'Helga illustré par ses propres dessins a pu être caché par son oncle après sa déportation vers Auschwitz et il nous offre aujourd'hui un témoignage bouleversant de ce qu'ont vécu des millions de personnes pendant la guerre
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Un témoignage très personnel d'une enfant en plein dans la tourmente de la deuxième guerre mondiale. Une enfant de Prague, qui d'abord subit les regards malveillants à cause de l'étoile jaune cousue sur ses vêtements. Et puis, la vie dans le ghetto de Terezin. La maladie, la promiscuité, les conditions atroces, mais également la vie en communauté, le partage, les fêtes qu'on soulignent secrètement, la peur au ventre... Et les convois qui partent vers des camps de concentration.. Toujours souhaiter que ce ne soit pas son numéro qui sorte... Espérer que les Alliés mettent fin à cette guerre avant de partir. Et puis, le moment arrive. Des wagons à bestiaux. Chaleur étouffante. Suffocation parce que trop de monde. le camp de travail. La faim qui ronge. Les punaises. Les vêtements pas assez chauds pour la saison. Les bombardement. Et encore une fois, l'espoir... qui se concrétise par l'avancée des troupes. Et la grille finalement ouverte. Et retour à Prague. Brisée. Mais souriante quand même. Parce que le calvaire est enfin terminée. Un récit émouvant. Une lecture nécessaire.
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C'est une vision très intéressante que nous livre Helga parce qu'elle est innocente et en même temps très consciente de la situation. Au début elle nous décrit son quotidien à Prague, le fait qu'elle doive quitter l'école puisque celle-ci lui est désormais interdite, le fait qu'elle doive aller suivre des cours dans un appartement en compagnie d'autres enfants, également juifs. On suit son quotidien qui change, la mise en place du couvre-feu, la disparition de ses camarades au fur et à mesure que les jours passent.

Et puis, voilà qu'un jour c'est son tour, elle aussi doit s'en aller, elle doit tout quitter pour partir à Terezin, elle a alors 12 ans à ce moment là. C'est à cet âge qu'elle doit faire face à toutes les horreurs du ghetto, elle doit accepter la séparation de ses parents (les hommes ne sont pas mélangés aux femmes), le fait de devoir travailler pour aider sa mère. Il faut subvenir à ses propres besoins, tenter le tout pour le tout afin de survivre dans la mesure du possible.

Survivre, mais pourquoi ? pour continuer à vivre dans une pièce misérable où les corps sont collés tellement l'espace est restreint ? pour être finalement déporté et ne jamais revenir comme ça a été le cas pour son père ?
Je n'avais jamais entendu parler de ce camp/ghetto qu'est Terezin et pourtant il semblait être une machine relativement bien huilée avec sa propre monnaie, ses propres règles.

À certains moments, j'ai pensé à Charlotte Delbo et à sa trilogie Auschwitz et après, déjà parce que c'est le nom qui a été donné au deuxième chapitre du journal d'Helga, mais aussi parce qu'elles ont toutes les deux quelque chose en commun : l'espoir, la solidarité entre les êtres.
Lors de ma lecture de Delbo j'ai été frappée par la façon dont les femmes étaient soudées entre elles, contrairement à Primo Levi, Martin Gray ou même Vladek Spiegelman qui nous expliquent bien que les camps, c'est du chacun pour soi - même si on peut un peu contraster pour Levi.
Or, ici, une fois encore on retrouve ce sentiment d'entraide, cette idée que de toute façon tout le monde se retrouve dans le même bateau alors autant s'en sortir ensemble, du moins essayer.


Forcément il est trop simple de dire "lisez-le" et pourtant, il le faudrait. C'est tellement difficile de lire ce genre de livres qu'on en sort toujours changé, toujours un peu plus dégoûté de faire face à cette Histoire qui est injuste et surtout abjecte.
Il est impossible de dire "celui-ci est meilleur que celui-ci" chaque témoignage apporte un point de vue différent, raconte une vie unique et en même temps c'est une vie qui a été celle de milliers de personnes.
J'ai aimé la présence de dessins réalisés par Helga durant ses années passées à Terezin, j'ai trouvé que ça permettait de très bien illustrer son propos et ainsi de donner une véritable image de la réalité. C'est un livre qui est complet parce qu'il est juste, il a pour vocation d'être vrai et c'est tout ce qui importe.


Mon avis en intégralité :
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Comment ne pas être sensible et particulièrement émue par ce récit de déportation raconté du point de vue et avec les mots d'une enfant pragoise entre neuf et quinze ans ?
Certes, ce n'est pas toujours dans la ligne littéraire académique de l'écriture.
Certes, certains faits racontés peuvent paraître puérils ou complètement déconnectés au regard de ce que l'on sait aujourd'hui de la réalité de la Shoah (mais peut-être était-ce là une façon de se protéger de l'impensable, de l'indicible).
Certes, cette enfant s'est trouvée plutôt "privilégiée" d'être restée trois ans dans ce camp de rétention puis de transit (son père faisant partie des dirigeants juifs de l'administration du camp, cela explique sans doute cela) qui se voulait, pour les Allemands, un "trompe-l'oeil", une vitrine pour donner à voir aux autorités internationales une réalité qui n'était pas la vérité...
Certes, il faut faire de petits efforts pour lire les noms de personnes, les noms de lieux ou encore comprendre les mots et expressions allemands...
Mais, il n'en reste pas moins que ce témoignage est particulièrement précieux car il donne à voir, à ressentir, à comprendre, de l'intérieur, comment des enfants ont pu vivre l'ostracisme, l'enfermement, puis la déportation, sans vraiment avoir les éléments pour les comprendre, et pour certains... y survivre (cf. annexe chronologique où le faible nombre de survivants aux transports est chaque fois précisé) !

Et puis, il est important de constater que malgré le fait que je sois une lectrice assidue de témoignages de rescapés de la Shoah ou d'anciens résistants, j'ai encore appris des choses via ce témoignage, en particulier : les circonstances dans lesquelles les anciens de la communauté juive ont été contraints de "collaborer" activement avec les Allemands plutôt que de s'opposer ou de résister ; la façon dont le ghetto de Térézin (plus connu sous le nom de Theresienstadt) a été transformé en vitrine d'une réalité factice pour donner le change face aux protestations internationales qui commençaient à s'exprimer ; ainsi que l'apport considérable de la main-d'oeuvre déportée pour les entreprises allemandes...

On verra aussi combien la nécessité des apprentissages scolaires perdurait dans la communauté juive, malgré le contexte, ainsi que le besoin d'avoir accès ponctuellement à la culture (théâtre, concerts, chansons...) sans doute pour mieux évacuer le stress inhérent à la situation. Vu de l'extérieur, cela semble totalement hors sol mais, pour l'avoir vérifié dans plusieurs témoignages, cela a été une réalité.

Et puis, faisant partie intégrante du récit, les dessins d'Helga (dessinés en temps réel ou a posteriori) retraçant des scènes de la vie quotidienne à Prague, au ghetto, ou encore au camp de concentration sont également un indicateur émotionnel précieux de ce qui a pu marquer la sensibilité de cette enfant et la marquera à jamais son identité de femme et de peintre.

La seconde partie du livre, sous la forme d'une interview, est également très intéressante. Elle permet de comprendre comment s'est fait pour Helga et sa maman leur retour à Prague, et comment elles ont - en faisant le choix de rester plutôt que d'immigrer en Israël ou dans un autre pays - survécu malgré le blocus communiste et ses potentielles dérives.

Les annexes : une chronologie des événements, un glossaire des mots et expressions allemands, une note de la traductrice s'avèrent également des éléments utiles et nécessaires pour bien appréhender le récit et les circonstances dans lesquelles il a pu être retranscrit et publié.

A noter : à l'heure de publier cette chronique, j'ai pu vérifier qu'Helga Weissova devenue peintre, illustratrice, dessinatrice et sculptrice, était toujours vivante (93 ans) et reste très active dans son devoir de mémoire.
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"L'amour de la vie, du bien et du beau, la foi en des lendemains meilleurs. Il n'est resté que des ombres, des corps, de simples squelettes sans âme."

Ce livre est un journal d'une enfant, qui raconte jour après jour l'occupation allemande à Prague, les premières lois antijuives, le ghetto de Terezin puis Auschwitz et Mauthausen, où elle fut déportée. C'est un véritable témoignage.

Beaucoup de livres sont des récits, des témoignages de cette triste période. Il est impossible de dire que celui-ci est meilleur qu'un autre, chacun apporte son propre point de vue, ses propres ressentis. Ce livre est pour moi, un trésor. D'autant plus pour ses illustrations qui sont de véritables dessins d'Helga. On est plongé dans l'horreur au travers les yeux innocents d'une petite fille. On ne ressort pas indemne de cet ouvrage, mais on ne peut qu'admirer le courage, la force et l'espoir dont ils ont dû faire preuve.
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Merci France loisirs pour ce si beau livre, je suis totalement admirative du travail d'édition qui a été fait que ce soit pour la couverture, ou les dessins et photos inclus à l'intérieur. L'idée de la petite ficelle pour fermer le livre, nous donne vraiment l'impression d'avoir le véritable journal d'Helga lorsque l'on prend cette ouvrage dans nos mains, bien avant de l'ouvrir.

Ce journal est une oeuvre regroupant le témoignage d'Helga ainsi que des dessins, des photos... Helga a 8 ans en 1938 lorsqu'elle commence à écrire son journal. A ce moment, les nazis ont envahi Prague, les juifs sont persécutés et subissent toute sorte de privation, puis un jour les déportations commencent...
En 1941,Helga et ses parents sont envoyés à Terezin, les nazis leurs font croire qu'ils sont envoyés ailleurs pour être protéger et avoir une vie meilleure mais malheureusement les voilà dans un ghetto où ils vivront pendant 3 ans.Pendant cette période Helga commence à dessiner, poussée par son père qui lui dira de dessiner tout ce qu'elle voit. Plusieurs fois déportés ils se retrouveront à Freiberg, Mauthausen et à Auschwitz.
Lorsque le calvaire touche à sa fin Helga à 15 ans sa mère a survécu mais elle ne reverra jamais son père..

A la fin du livre Helga nous offre une interview, elle nous parle de sa famille des conditions dans lesquelles ils ont vécu, les horreurs qu'ils ont subies, les personnes proches qu'ils ont perdus..

Il est difficile d'apporter une critique à ce livre, tout ce que je peux dire c'est que ce journal est vraiment magnifique, dur mais qui doit être connu par tout le monde. C'est un témoignage, de plus, qui nous rappelle ce qui s'est produit dans le passé, l'injustice, la cruauté, l'horreur.. que ces gens ont subis doivent rester dans nos mémoires afin de leur rendre hommage ....

Lien : http://promenonsnousdanslesl..
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Disons que c est un peu decoussues.
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Helga Weissova a dix ans lorsqu'elle est expulsée de l'école, avec les autres enfants juifs, pour des raisons antisémites. C'est à ce moment là qu'elle commence à écrire son journal. Journal dans lequel elle décrit le quotidien de sa famille et de la population juive dans différents camps de concentration et ghetto.
J'ai lu beaucoup de témoignages concernant ce chapitre effrayant de l'Histoire, malgré tout j'en apprend encore dans le journal d'Helga car je n'avais jamais entendu parlé du ghetto de Terezin dans lequel Helga et ses parents sont transférés ("un endroit sûr, où ils ne seraient pas persécutés" selon ce qu'un officier Allemand leur avait promis) l'année de ses 12 ans.
La force du témoignage d'Helga réside dans la simplicité de ses mots d'enfants et dans l'incroyable qualité des ses dessins, qui ajoutent un poids à son récit. Elle transmet à travers ceux ci tout le courage dont elle a fait preuve et tout l'espoir qui ne l'a que très rarement quitté.
Comme toujours après lecture de ce genre de témoignage, on ressort bouleversé et admiratif devant tant de courage et de volonté de vivre !
A lire absolument pour surtout, ne jamais oublier ...
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Je commence à avoir lu pas mal de témoignage d'enfants ou d'adultes datant de cette époque. Pourtant, à ma grande surprise, j'en apprends toujours de nouvelles choses. Et de telles oeuvres méritent toujours qu'on y prête une attention particulière.

Un point fort de cette histoire est, pour moi, la découverte du camp de Terezin qui n'en est pas vraiment un, les conditions de vie, la peur et le manque de connaissance de l'extérieur qui y régnait. C'était un véritable monde à part, avec sa propre justice, sa monnaie, ses chefs...Je n'en avais jamais entendu parler.

Des valeurs également. L'humain a une capacité d'adaptation très prononcée, et il se renforce rapidement malgré les épreuves. L'espoir n'est jamais perdu. Ces générations étaient elles plus fortes que les notres ? Malgré tous ces récits je me demande encore comment ils ont pu tenir. Avec un rien, l'homme peut se relever et continuer, apercevoir l'espoir et la liberté. Même une enfant. Car ce livre est avant tout le journal d'une petite fille qui n'a été que très peu retouché et ce afin de garder son authenticité.

Et parmi tout cela, on retrouve des dessins d'époque. La jeune fille dessinait très bien pour son âge et ainsi nous découvrons les scènes qu'elle décrit, en image. La couverture en est un notamment. J'en placerai un deuxième en fin de chronique.

Tout cela rend ce témoignage davantage vivant, et s'immerger, vivre la situation avec elle, est presque possible. Il y a de terribles moments, de la joie également, de l'incertitude. Et la situation ne va pas en s'arrangeant bien au contraire. J'ai lu ce livre d'un trait. Il le fallait car sans le vouloir la jeune fille de l'époque à instiller beaucoup de suspens à ses écrits. Et son entourage, sa famille, je ne pouvais attendre de connaître leur situation. Une fois posé l'ouvrage, j'ai eu les larmes aux yeux. Comme à chaque fois on ne ressort pas indemne d'un témoignage.

Je ne peux que vous conseiller de le lire, d'apprendre et de mieux connaître ces personnes qui se sont battues, qui ont survécus et qui sont de véritables exemples de courage, d'amour et d'espoir. Merci à l'auteur d'avoir partagé ses souvenirs...

Vous trouverez à la fin, une interview de celle ci ainsi que des explications sur des personnes que nous rencontrons dans le livre.
Lien : http://refuge-litteraire.ekl..
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