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Une quête intime sur les traces d'une famille

"Appartenir" raconte l'histoire d'une jeune femme en quête de ses origines.
Séverine Werba nous raconte comment, arrivée à un stade de sa vie personnelle où elle a besoin "d'être au clair avec elle même et avec ce qu'elle va transmettre", elle est partie à la recherche de l'histoire de son grand-père.

Ce grand-père Boris qu'elle adorait, né en 1906 et mort lorsqu'elle avait 17 ans, "cohabitait avec des fantômes, avec des morts sans sépulture" mais n'a jamais parlé à sa famille, de son enfance, de sa vie d'avant, enfermé "dans un chagrin mutique".

Devenue adulte, mère de deux jeunes enfants, Séverine Werba en veut à son grand père d'avoir verrouillé la porte de son passé comme elle s'en veut à elle même de ne pas lui avoir posé de questions.
Pour mener à bien cette enquête elle quitte son travail et se consacre exclusivement à cette recherche pendant un an.

Cette quête va commencer pour elle par sa conversion puis par des recherches à la bibliothèque à laquelle elle a donné tous les livres de son grand-père 20 ans plus tôt puis par des recherches auprès d'institutions juives. Elle parle d'obsession, de mission...

Son grand père a quitté l'Ukraine à l'âge de 18 ans pour l'Allemagne en laissant sa famille derrière lui, famille qu'il ne reverra jamais. Cette histoire fait largement écho pour moi à celle de Mendel dans "L'exercice de la médecine" de Laurent Seksik qui a eu un parcours et un destin similaires de la Russie à l'Allemagne puis Paris.

Ses recherches la mènent aux Archives de Paris et à la rafle du Vel d'Iv sur les traces de Rosa, une des soeurs de son grand père et de sa petite fille Léna tout juste âgée de 2 ans, toutes deux déportées en 1942. Elle éprouve le besoin viscéral d'imaginer en détail les derniers moments de Rosa et de Léna, le besoin de les nommer, de les tirer du néant, de leur redonner une existence...

Son enquête va la mener jusqu'à Torczyn, le village dont Boris était originaire, en Ukraine, dans les lieux où ont vécu ses arrières grands-parents. On espère avec elle une rencontre qui la fasse avancer.

Revenir sur ces lieux où 26758 personnes ont été exécutées au bord de fosses, est une épreuve terrible pour elle. Elle parcourt le "chemin des larmes" qu'empruntaient hommes, femmes et enfants vers la fosse. Ces fosses que tout le monde ignorent aujourd'hui dans ce pays où non seulement personne n'honore la mémoire de ceux qui ont été exterminés, mais où chacun se ment sur ce passé trop encombrant.
Sergueï, sorte de gardien de la mémoire, qui la guide ne peut lui montrer qu'une petite stèle, érigée pour témoigner de ce génocide, au milieu de champs où des camions déversent des betteraves..." Rien dans le présent ne parle du passé".

Séverine Werba nous parle à la fois de son enquête mais aussi de ses motivations, de son cheminement, de ses multiples émotions.
Elle explique son besoin d'arracher à l'oubli ces êtres et sa sensation de les porter désormais même si elle n'en a retrouvé qu'un prénom ou une date de naissance. «Penser à eux ne me rend pas triste. Penser à eux me fait du bien parce qu'ils existent une seconde fois».

Ce premier roman est bien écrit, constitué de phrases courtes qui instaurent un rythme haletant comme pour traduire sa recherche. le titre de ce récit fort, émouvant et marquant est particulièrement bien choisi car il traite merveilleusement bien de la question de l'appartenance, de l'identité.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Un récit qui me laisse sans vraiment d'avis. le thème a déjà été traité bien des fois et avec beaucoup plus de talent. Livre thérapie sans doute pour cette auteure qui je l'espère accepte désormais de vivre le temps présent tant il m'a semblé sentir son absence, son refus au temps présent. N'est-ce pas révélateur qu'au jour de devenir mère, donc véritablement appeler à vivre le présent et à se projeter dans l'avenir, le besoin de déterrer ses morts l'aspire en les rendant plus vivants même que son mari et ses enfants ? N'est-ce pas le véritable thème de ce livre ?
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APPARTENIR de Sévérine Werba

Le thème abordé dans ce livre n'a rien d'original et a fait l'objet de nombreux ouvrages. L'écriture est très scolaire, c'est-à-dire qu'elle n'est pas littéraire du tout et, pour tout dire, elle ne répond pas à mes exigences. Ce livre semble avoir été pour l'auteur.
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L appartenance tout comme l ADN est une chose innée dont on ne peut se séparer. Notre héroïne revient sur les traces de ses ancêtres dans la Pologne d aujourd'hui, car "Peut on se souvenir d une chose que l on a pas connue ". Et tout au long de sa quête, lieu par lieu, elle remonte l histoire familiale car "Nous cohabitons avec des morts sans sépulture ". C est pour cela qu'elle "Témoigne d un non témoignage, je témoigne d un silence, d un trou laissé par la souffrance . je n ai rien vu de mes yeux ,je n ai pas de souvenirs, je n ai pas connu ceux qui sont morts et pourtant ils m importent ".
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Quel beau titre… et c'est bien ce qui pose problème à Séverine Werba, appartenir à une lignée, à une religion, à une histoire. Courageusement et de manière extrêmement authentique (et c'est ce qui rend la lecture si émouvante), elle utilise l'écriture pour remonter à la source de la famille de son grand-père juif tant aimé, Boris, que tous appelaient Babar, et qui s'est tu sur ses origines et le destin de ses proches.

Boris meurt lorsqu'elle est adolescente et, sans trop savoir pourquoi, elle se débarrasse des livres en russe et en yiddish de son grand-mère mais une fois adulte, le besoin de comprendre s'impose à elle ; elle tente d'abord d'approcher la religion juive, puis entreprend un voyage jusqu'en Ukraine où, aidée d'une interprète, elle recherche la trace de ses ancêtres, entre autres Rosa, la soeur de Boris, et sa fille Lena, déportées en 1942 : « ils sont comme les autres, perdus, dissous, oubliés dans cette tragédie. Ecrire leur nom est déjà les en extraire un peu. » On partage tous les détails de sa quête, ses espoirs et ses désillusions.

Même si ce n'est pas un grand coup de coeur, j'ai été conquise par la démarche de cette femme qui montre à quel point les traumatismes liés à la Seconde Guerre peuvent avoir des conséquences fortes sur des générations.
Lien : https://dautresviesquelamien..
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Séverine Werba nous propose avec ce premier roman une enquête identitaire intense et vitale.
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"Je témoigne d'un non-témoignage, je témoigne d'un silence, d'un trou laissé par la souffrance. Je témoigne d'une amputation. Je n'ai rien vu de mes yeux, je n'ai pas de souvenirs, je n'ai pas connu ceux qui sont morts et pourtant ils m'importent. Et pourtant je les cherche".
Séverine Werba a écrit un très beau livre, sincère et poignant, qui raconte comment on peut être traumatisé, à distance pourtant, par la tragédie de son histoire familiale pendant la seconde guerre mondiale.
Rosa, sa fille Lena - qui avait 2 ans, Motel et les autres, tous les membres de la famille de son grand-père Boris ont vraiment "disparu": c'est à dire qu'ils ont été tués de façon absolument barbare pendant la guerre, et qu'en plus, pour tenir bon, les survivants ont préféré les oublier en apparence, effacer tous leurs souvenirs... Il n'en reste à peine qu'une photo dans une boîte à chaussures. A partir de ces minuscules indices de vie, Séverine Werba mène l' enquête et tente de retrouver quelques traces de leur existence, qu'elle ne soupçonnait pas avant...
L'écriture de son livre redonne à ces êtres supprimés si brutalement une dignité, une place, en perpétuant leur mémoire, même si la quête de Séverine Werba s'avère presque désespérée, surtout quand elle va en Ukraine, dans le village de ses grands-oncles. Mais l'écriture de ce livre permet aussi à Séverine Werba d'aller au bout de sa propre quête identitaire, de résoudre un mal-être confus qu'elle a toujours ressenti sans l'identifier.
Elle-même au départ n'est pas tout à fait juive, pas tout à fait considérée comme telle, parce que seuls ses grands-pères l'étaient et la démarche engagée de "baptême juif" qu'elle entreprend semble assez dérisoire, décevante par rapport à ses attentes. Nul doute que ce livre la rattache à cette famille bien plus fortement et plus sincèrement que n'importe quel rite.
Moi même, j'ai un nom de famille juif, je ne suis pas juive du tout - mais je laisse les gens le croire s'ils le pensent, pourquoi m'en défendrai-je? c'est un honneur pour moi que des personnes puissent le croire- car c'est mon mari qui a un père juif et toute une partie de sa famille morte en déportation. Ma propre fille, qui est une adolescente un peu fragile -comme beaucoup d'adolescents- et qui ne se sent pas bien, écrit partout qu'elle est juive. J'ai été très sensible à tout le mal-être décrit par Séverine Werba, car je me demande si celui qu'éprouve ma fille en ce moment n'est pas un peu comparable au sien.
Bref, ce livre est important, car c'est plus qu'une histoire familiale reconstituée de façon émouvante et sincère, c'est un livre qui questionne plus largement sur l'identité juive, et sur l'étendue des traumatismes familiaux.
Lien : http://effleurer.une.ombre.o..
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