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Critique de Pancrace


Aux termes de chacune de mes phases de lecture, je n'avais qu'une envie, celle de reprendre le cours de cette vengeance débutée dès les premiers chapitres aux côtés de Simon afin de venger son père assassiné par la révolution et poursuivre mon agréable addiction tel un mini Monte-Cristo de Dumas ou un simili Mathias Sandorf de Verne.

D'abord on se roule dans la boue, le sang et la fange des guerres de Vendée puis dans la vermine des prisons surchargées De Nantes. C'est la Terreur et en Vendée surement plus qu'ailleurs. Certainement une des guerres civiles les plus meurtrières de l'histoire de France.

Pour arriver à ses fins, Simon va endurer les pires périls en s'infiltrant au sein de la troupe Lamberty, un ramassis de margoulins à la solde de Carrier le consul De Nantes qui, sous couvert d'équité dépouillera tous les notables de la région pour s'attribuer leurs biens.
La révolution a créé des monstres tout aussi avides de s'enrichir personnellement que la royauté s'est évertuée à affamer tout un peuple.

« Au nom de la République qu'ils salissent, de la Révolution qu'ils fourvoient, de l'humanité qu'ils bafouent. Toi seul as la pouvoir d'arrêter l'engrenage infernal. »

Et pour mon plaisir de lecteur, Jonathan Werber par sa formation de scénariste a la faculté d'agrémenter son texte de scènes quasiment cinématographiques.
Les nombreux rebondissements de ce roman aux quelques cinq cent pages se dévorent aussi aisément que leur assimilation est rude tant les exactions abominables sont bien décrites.

Avec l'aide de ses acolytes Charlotte, Phelippes-Tronjolly président du tribunal De Nantes et le Général Moulin, Simon parviendra-t-il à faire « tomber » la tête de Carrier et de ses va-nu-pieds dans le panier de son ?
« Je sais que jamais je ne pourrai réparer les dérives de la Révolution, mais, pour l'instant, je veux juste emmener ces gens à Paris. »

A Paris justement pour un jugement où Fouquet-Tinville est l'accusateur public et où Robespierre vient de perdre la tête... « Ici, on ne se bat pas au sabre mais à la rhétorique, et la sentence reste la même pour les perdants : la mort. »

Grâce à de solides références historiques et une intrigue passionnante et parfaitement ficelée, l'auteur réussit un roman captivant où demeure tout de même des questionnements d'actualité que je partage avec un Simon accablé : « Il était assailli par des réquisitoires compliqués, des opinions complexes portées par des journaux qui déformaient tant la réalité qu'il lui semblait impossible de réellement savoir à quoi s'en tenir. »

Si la révolution avait pour objectif de rendre humanité, pouvoir et dignité à un tiers état méprisé, ce qu'elle a obtenu, elle n'a pourtant pas réussi à éradiquer la calomnie. Hihihi.

Merci à Babelio de m'avoir élu pour cette masse critique privilégiée et à Robert Laffont de m'avoir adressé ce roman à la si jolie couverture.

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