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sur 2554 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes en Géorgie au 19eme siècle. C'est l'histoire de Cora, jeune noire abandonnée par sa mère qui a fui la plantation de coton où elle était esclave. A l'âge de 16 ans, après avoir été battue et violée, Cora finit par accepter de suivre le jeune Caesar pour fuir le sadisme et la violence du propriétaire de la plantation. Mais dans les états du sud il est difficile alors d'échapper à son maître.

De la Caroline du sud à l'Indiana en passant par le Tenessee, Cora est traquée comme une bête. Mais elle sera aidée par plusieurs abolitionnistes blancs qui risqueront leur vie et celle de leur famille pour faciliter sa fuite via l'Underground Railroad, un réseau souterrain et clandestin de chemin de fer.

Une belle symbolique pour parler du réseau d'aide aux esclaves fugitifs très actif à cette époque, un réseau de personnes et de refuges qui aidait les esclaves du sud à atteindre la liberté au Nord (Canada)

Si cette histoire est une fiction, il m'a semblé lire un témoignage. J'ai eu, à certains moments, peur de tourner les pages. Peut être à cause du dégré d'horreur des multiples descriptions de tortures et punitions endurées par les noirs. Peut être aussi par la haine des collaborationnistes et chasseurs d'esclaves qui donne la nausée. le récit est cruel, les personnages fouillés, la symbolique époustouflante.

Ce livre a été encensé lors de sa sortie par les critiques littéraires et obtenu deux prix prestigieux. L'auteur nous expose avec brio les fondements et les rouages du racisme dont l'Amérique n'a pas su, encore à ce jour, se défaire totalement dans certains états du sud. L'actualité en témoigne encore malheureusement.

Un récit poignant et très engagé sur les questions raciales.

« le maître répétait souvent que la seule chose qui soit plus dangereuse qu'un nègre avec un fusil, c'était un nègre avec un livre. Alors ici, ça doit être un vrai arsenal de poudre noire ! »
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Une plongée brutale dans l'Amérique esclavagiste de la première partie du 19e siècle. L'auteur décrit sans fard les violences et perversités des esclavagistes, mais aussi les balbutiements des mouvements antiesclavagistes, à travers la vie tourmentée d'une jeune esclave, Cora, traquée pendant plusieurs années par un chasseur d'esclaves machiavélique.

Un roman fort qui ne se laissera pas oublier de sitôt.
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Ajarry, sa grand-mère fut sans cesse vendue, troquée, revendue, bradée, jouée dans des parties de cartes. Mabel, sa mère, s'est enfuie la laissant seule dans l'enfer de l'esclavage, Cora est esclave dans le domaine des frères Randall. Quand Caesar lui propose de s'échapper vers le Nord, par l'Underground Railroad, le chemin de fer clandestin, elle a dit oui. Ils ont six heures avant qu'on découvre leur absence.

A 14 ans, Ridgeway a rejoint les patrouilleurs, à l'annonce d'une évasion il entre joyeusement en action. Est-ce une vocation de traquer des nègres ayant à peine l'intelligence d'un chien ? Ridgeway se fait un nom, il est devenu un vrai chasseur, un défi l'attend à la plantation Randall, retrouver Cora et Caesar, les deux fugitifs. Depuis que Ridgeway a échoué à capturer Mabel, il est obnubilé par la capture de Cora.

Ce Récit raconte la fuite de Cora une jeune esclave à travers le Sud des Etats-Unis, et la poursuite implacable d'un chasseur de primes qui a fait de sa capture un point d'honneur. Tout commence par des noirs arrachés à leur famille, vendus comme esclaves, la misère de leur servitude dans les palntations, leurs tentatives d'évasions dramatiques. Les supplices infligés à ceux qui ont tenté de s'échapper. Un programme de stérilisation stratégique des femmes noires, pour que les blancs ne deviennent pas minoritaires. Les fêtes du vendredi, qui réunissent toute la communauté blanche et qui se terminent par la pendaison d'un noir capturé par les patroulleurs. Un livre sur les réseaux qui ont aidé les esclaves à s'échapper des plantations au sud, composés de personnes risquant eux-même leur vie pour en sauver d'autres et que l'auteur matérialise sous la forme d'un chemin de fer clandestin.

Chaque chapitre débute par de vraies publicités proposant des récompenses pour la capture d'esclaves fugitifs tirées des collections de l'Université de Caroline du Nord. Les personnages sont marquants, Terrance Randall un propriétaire dépravé, Caesar, le compagnon de fuite, Ridgeway le cynique chasseur d'esclaves, et puis Royal qui va sauvé Cora des pattes de Ridgeway et l'emmener à la ferme Valentine où John et sa femme Gloria recueillent sur leurs terres les fugitifs, leur domaine est un havre de paix et de guérison. Une impressionnante fresque sur l'esclavage qui éclaire parfaitement les faits divers racistes qui sont quotidiens encore aujourd'hui aux Etats-Unis servie par un écriture sobre mais efficace.

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1860 Cora, seize ans est esclave en Géorgie, un jour Caesar lui propose de s'évader avec elle. Traqués comme des bêtes ils vont fuir les chasseurs d'esclaves à travers la Géorgie, le Tennessee, La Caroline du Nord et du Sud et l'Indiana.
Un roman essentiellement sur l'esclavagisme. L'auteur nous montre les conditions de vie des esclaves, la haine des blancs pour les noirs, mais aussi les "abolitionnistes" ces blancs, hommes et femmes qui au péril de leurs vies ont tout tenté pour permettre à des êtres humains à retrouver la liberté.
Certaines scènes sont terribles, mais malheureusement, c'est la vérité.
J'ai beaucoup appris, mais très peu d'attachement aux personnages. Je n'ai pas aimé les flash-back qui n'apportaient pas grand-chose au récit. Je n'ai pas aimé le côté fantastique, l'auteur a imaginé un train souterrain clandestin qui menait vers la liberté
Par contre le côté historique m'a beaucoup plu !
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Quand j'ai regardé le film Django Unchained de Tarantino, les scènes sur la plantation de Candy m'avaient semblé emblématiques du goût de Tarantino pour la violence exacerbée, exagérée, démultipliée. Je savais que cette violence avait existé, mais à ce point-là … ce Candy était le plus vil et sadique propriétaire de plantation jamais imaginé mais pas le propriétaire standard. Mais finalement quand on lit Underground Railroad et qu'on découvre la vie ordinaire dans les plantations, on se rend compte que la violence du film n'était en rien gratuite, ni exagérée. On ignore trop souvent, ou tout du moins on ne connait pas assez bien les crimes contre l'humanité commis il y a un autre siècle, sur un autre continent. J'avais tiré le même constat en lisant Bakhita il y a quelques semaines.


‘I was born by the river in a little tent, and just like a river, I've been running ever since It's been a long, a long time coming, but I know a change is gonna come, oh yes it will' (Sam Cooke)

Avec chevillé au coeur l'espoir qu'une autre vie que l'esclavage est peut-être possible, l'héroïne, Cora, fuit maintes fois le chasseur de tête blanc qui la poursuit le long de l'Underground Railroad, cet itinéraire secret de fuite pour les esclaves. Avec des chapitres centrés sur ses aïeuls, on découvre la longueur et l'âpreté de la lutte des noirs et l'inhumanité avide et abjecte de leurs tyrans.

Cette lutte de pouvoir a commencé bien avant Cora et finira bien après elle, si tant est qu'elle est finie. Une lecture qui remet les choses en perspective, on comprend d'autant mieux l'émotion de la population afro-américaine à l'élection d'Obama.
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Colson Whitehead nous immerge dans les Etats-Unis du XIXème siècle, alors que les états du Sud continuent d'exploiter des esclaves Afro-Américains au mépris de la Déclaration d'Indépendance, tandis que les états du Nord ont déjà aboli cette pratique inhumaine. Dans ce contexte, chaque esclaves du Sud rêve de prendre sa liberté, comme Cora et Caesar, asservis par les Randall en Géorgie. Leur fuite est facilitée par l'existence d'un réseau de chemin de fer clandestin, s'étendant jusqu'au coeur du territoire esclavagiste. Malgré le danger, Caesar et Cora tentent l'aventure, et s'élancent vers le Nord à bord d'un wagon branlant, sans un regard en arrière pour la plantation qu'ils ont fui.

A travers leur périple dans le Sud, ils nous font découvrir avec leurs yeux désabusés les réalités de l'Amérique de l'époque, son racisme latent ou assumé selon les états, son ignorance crasse face aux différentes couleurs de peau, et sa violence systématique envers tout ce qui n'est pas blanc, riche et connu. Reprenant habilement les légendes populaires sur ce fameux « chemin de fer clandestin », Colson Whitehead donne mêle dans son récit à la fois le côté fantastique d'une telle entreprise, illustrant les espoirs énormes placés par les esclaves dans cette filière d'extraction, et l'incroyable prouesse de ces abolitionnistes ayant réussi à faire évader près de 100 000 esclaves.

L'épopée de Cora pour atteindre la liberté nous confronte à tous types d'hommes et de femmes, la majorité profondément racistes, certains complètement sadiques, d'autres totalement ignorants, tous vivant dans la peur de l'Homme Noir, incompris mais finalement craint. Colson Whitehead déconstruit sans scrupules les mécaniques de ce racisme, montrant sous son vrai jour une Amérique de colons européens effrayés par leur ombre, obnubilés par l'argent et le plaisir et incapables de concevoir un seul instant être faits du même bois que ces Afro-Américains à la peau si foncée.

A la fois instructif et plein de rebondissements, Underground Railroad nous amène à réfléchir à l'aveuglement ayant provoqué l'esclavage, aux conséquences terribles de cette pratique sur tous les peuples asservis au nom de la domination blanche et aux terrifiantes implications du regain de racisme que nous pouvons constater aujourd'hui dans les médias du monde entier.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Un roman certes mais qui donne vie à l'histoire.
On découvre dès l'incipit le personnage de Cora, esclave dans une plantation de Géorgie, à qui Caesar propose de s'enfuir. Nous sommes au 19ème siècle, les américains ne reçoivent plus de nouveaux esclaves africains et tiennent beaucoup à ceux qu'ils possèdent.
C'est ainsi que page après page, Colson Whitehead retrace l'histoire commune de tant d'esclaves : la capture en Afrique, la revente successive à différents marchands, contre de la verroterie, et ensuite à différents maîtres, en fonction des faillites successives.
L'auteur illustre tous les points de passage d'un esclave : les ventes aux enchères, la séparation des familles, le travail dur sur les plantations de canne à sucre, de coton ou d'indigo, les mauvais traitements, abus et punitions des maîtres.
La seule entorse à l'histoire de ce roman est la matérialisation du chemin de fer sous-terrain : d'un réseau de partisans de l'abolition de l'esclavage, on trouve ici des creuseurs de tunnel, des conducteurs de trains qui emmènent les fugitifs dans un état plus accueillant.
On découvre également la Caroline du Sud où Caesar et Cora trouvent refuge : plus accueillante, plus tolérante semble-t-elle … mais cela s'accompagne d'un programme de stérilisation des noirs … il ne faudrait quand même pas qu'il y ait plus de noirs que de blancs … le racisme est toujours présent, ces anciens esclaves sont toujours considérés comme inférieurs.
Au fil des états traversés, on perçoit l'horreur et toutes les haines accumulées, des blancs envers les noirs mais également les relations parfois paradoxales des noirs entre eux. Une lueur d'espoir apparait quand même de temps à autre …
Le roman est dur mais juste … Je ne peux que conclure en vous recommandant de voir la série Roots/Racines qui en six épisodes retrace la vie d'un homme capturé en Afrique et de ses descendants jusqu'à l'abolition de l'esclavage.
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Un magnifique roman sur un sujet assez méconnu.
Il s'agit là de l'histoire d'une jeune noire esclave dans une plantation de Géorgie et qui va fuir grâce au chemin de fer clandestin, ici pour la métaphore, rendu physique.
Vraiment une magnifique lecture.
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Voici le roman qui manquait à l'histoire de l'esclavage : on y suit l'évasion de Cora, 16 ans, d'une plantation en Géorgie vers la Caroline du Sud, la Caroline du Nord, et l'Indiana via le réseau clandestin, l'"underground railway", qui n'était bien sur pas un réseau ferroviaire mais un réseau humain (la fantaisie de l'auteur le transforme en véritable train souterrain ce qui contribue à rendre le récit extrêmement vivant).
Cora parvient à fuir le sud exclavagiste grâce à l'abnégation des hommes et des femmes impliqués dans ce réseau, et pour qui l'esclavage ne devrait pas exister, position audacieuse à l'époque pour des sudistes.
On y découvre également les différentes positions "intellectuelles" des états esclavagistes qui éclairent en partie l'Amérique d'aujourd'hui.
A la fois haletant et très engagé, voilà de quoi sérieusement dépoussiérer Autant en emporte le vent (que j'ai adoré, je l'avoue...)
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Underground Railroad ou les voies ferrées souterraines permettant aux esclaves noirs de rejoindre un réseau clandestin pour fuir la tyrannie.

Nous suivons le destin de Cora, une jeune esclave qui décide de fuir la plantation de coton en Géorgie à laquelle elle appartient. Après avoir reçu un terrible acharnement de la part de son maître pour avoir voulu protéger un enfant, elle décide de suivre Caesar dans sa fuite vers l'Underground Railroad. Elle bénéficiera de l'entraide de plusieurs blancs bienveillants qui mettront leurs vies en danger pour les aider dans leur fuite.
Ce réseau apparaît comme une utopie dans les plantations. C'est une légende qu'on se souffle pour mieux endurer le quotidien. C'est une bénédiction pour les deux esclaves de le découvrir s'ouvrant sous la terre.
Mais rien est simple à cette époque, car nombreux sont les chasseurs d'esclaves qui se mettent à leurs trousses pour récupérer la récompense mise en jeu par les maîtres des plantations.
Nos deux protagonistes alterneront les moments de paix où ils peuvent vivre dignement, travailler comme les blancs et profiter de leur vie; et les moments de cavale, de doutes, de peur, d'enchaînement.
La peur restera un sentiment qui les habitera tout au long du récit, les terrassant la nuit.
L'histoire alterne les Etats qu'ils parcourront mais aussi les récits de ma grand-mère et de la mère de Cora. le destin de ces 3 femmes intimement mêlées.

C'est un témoignage poignant que Colson Whitehead retranscrit ici. Ce roman historique est bouleversant. Cora a une force de vie hors du commun pour avoir toujours l'élan d'avancer et de reconstruire malgré les difficultés qui l'assaillent. Cette période atteste de la haine incommensurable des blancs vis à vis des esclaves noirs : un racisme qui donne la nausée et l'envie de rejoindre le combat de Cora et des autres esclaves qui bravèrent les interdits pour rejoindre clandestinement le réseau souterrain et s'enfuir vers leur liberté. Un récit pour témoigner mais aussi pour ne pas oublier le passé.
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